Référendum norvégien sur l'adhésion à l'Union européenne

Le référendum norvégien de 1994 est un référendum consultatif organisé en Norvège et ayant eu lieu les 27 et . Celui-ci porte sur l'adhésion de la Norvège à l'Union européenne. C'est la deuxième fois que la Norvège a un référendum populaire sur la question européenne après le référendum norvégien sur l'adhésion aux Communautés européennes en 1972.

Le taux de participation est de 89 % avec 3 266 064 votants pour un corps électoral de 3 669 734 personnes. 47,8 % des votants ont répondu favorablement à la question posée soit 1 389 997 personnes. 52,2 % des votants n'ont pas souhaité cette adhésion soit 1 516 803 personnes. A la suite du résultat, le gouvernement norvégien a décidé de retirer sa candidature de l'UE et elle n'a pas joint l'Autriche, la Finlande et la Suède dans la quatrième élargissement de l'UE.

La majorité contre a été inférieure de 1,3 % à celle qui avait été obtenue après le référendum de la CE en 1972. Il y avait une majorité contre dans 14 comtés en 1994, contre 15 en 1972. Les mêmes comtés ont eu une majorité contre l'adhésion en 1994 comme en 1972, à l'exception de l'Østfold, qui a eu une majorité en faveur en 1994. Comme en 1972, la plus forte absence de majorité se trouvait dans le nord, avec en tête le comté de Finnmark, où 74,5 % des électeurs se sont opposés à l'adhésion. Avec 93,7 % d'opposants, la municipalité de Flakstad, dans le comté de Nordland, a obtenu le plus fort pourcentage de votes négatifs du pays. Bærum a obtenu le plus haut pourcentage de votes en faveur de l'adhésion en 1994 et 1972.[1] La périphérie (géographiquement et socialement) fournit l'opposition la plus significative contre le référendum[2] et le vote de 1994, comme celui de 1972, rouvre les vieux clivages territoriaux et culturels en Norvège.[3]

La campagne pour le oui est menée par Gro Harlem Brundtland et le parti travailliste, alors que la campagne pour le non est menée par Anne Enger et le parti du centre. Quelques aspects pertinents pendant les campagnes sont l’économie (surtout l’industrie pétrolière, la pêche et l’agriculture) et l’énergie.

Le résultat négative du référendum est attribué à l’euroscepticisme norvégien[4],[5] et l’identité norvégienne[6] ainsi que l’adhésion de la Norvège à l’EEE en 1994. Jusqu’à aujourd'hui, la Norvège n’a pas encore postulé à nouveau pour adhérer à l’UE après le résultat de ce référendum.

Notes et références

  1. (no + en) Folkeavstemmingen 1994 om norsk medlemskap i EU / The 1994 Referendum on Norwegian Membership of the EU., Oslo-Kongsvinger, Statistisk sentralbyrå/Statistics Norway, , 77 p. (ISBN 82-537-4146-4, lire en ligne)
  2. (en) Tor Bjørklund, « Old and New Patterns: The “No” Majority in the 1972 and 1994 EC/EU Referendums in Norway », Acta Sociologica, vol. 40, no 2, , p. 143-59 (lire en ligne)
  3. (en) Ingrid Sogner et Clive Archer, « Norway and Europe: 1972 and Now », Journal of Common Market Studies, vol. 33, no 3, , p. 389-410 (DOI 10.1177/0010414000033001001)
  4. (en) Lise Rye, European Integration and New Anti-Europeanism. Vol. 3: Perceptions of External States on European Integration, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, , « Norwegian Euroscepticism Revisited. The Gap Between Policy and Practice », p. 31-44
  5. (en) Marianne Sundlisæter Skinner, « Norwegian Euroscepticism: Values, Identity or Interest », Journal of Common Market Studies, vol. 50, no 3, , p. 422-40 (lire en ligne)
  6. (en) Gamze Tanil, Why Is Norway Outside the European Union? Norwegian National Identity and the Question of European Integration, Frankfurt am Main, Peter Lang, (ISBN 978-3-631-60778-7), p. 86-116

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