Professeur documentaliste dans l'enseignement agricole français

Un professeur documentaliste dans l'enseignement agricole français exerce, selon le système éducatif français, dans un centre de documentation et d’information au sein d’un établissement public local d'enseignement (EPLEFPA), d’un lycée professionnel agricole (LPA) ou d’un lycée d’enseignement général et technologique agricole (LEGTA). En tant que professeur documentaliste, il est à la fois un enseignant, membre de la communauté pédagogique, et le responsable du CDI. Outre les compétences partagées avec les autres enseignants, sa profession est définie autour de 3 axes spécifiques[1] :

  • Maîtriser les connaissances et les compétences propres à l'information-documentation et aux pratiques documentaires
  • Assurer la responsabilité, l'organisation et la gestion du centre de documentation et d'information (CDI) en cohérence avec la politique documentaire de l'établissement
  • Contribuer à l'ouverture de l'établissement sur son environnement éducatif, culturel et professionnel
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Historique de la profession

En 1960, le Ministère de l’Agriculture confirme sa tutelle pour l’enseignement et la formation professionnelle agricole. Durant cette période, les appellations des personnels exerçant dans les centres fluctuent. De bibliothécaires documentalistes en 1976, ils sont nommés chargés de fonctions de documentation et d’information en 1983, pour devenir, en 1990, des professeurs documentalistes. Dès 1982, des heures de cours sont confiées aux bibliothécaires documentalistes pour faire découvrir aux élèves le fonctionnement du centre. En 1984, avec la rénovation de l’enseignement agricole, des heures de documentation apparaissent dans les programmes. C’est en 1989 que la documentation devient une discipline à part entière au sein de modules de formation. De fait, en 1990, apparaît le premier concours de PLPA1 documentation. Par la suite, le personnel sera recruté tant au grade de CAPESA que PLPA2. Mais aucune différence de statut n’est faite entre les deux corps, quant à leur mission d’enseignement. La profession est actuellement régie par deux textes réglementaires : le référentiel CDI de 1997 et la note de service sur les missions et obligations des professeurs documentalistes de 1998 (texte annulant la note de 1983 relative au rôle des CDI, définition des missions et obligations des services des personnels chargés de fonction d’information et de documentation).

Réglementation et missions

Le référentiel CDI définit les missions du métier de professeur documentaliste

Le référentiel définit quatre axes : L’axe 1 se réfère à l’organisation du CDI. En tant que responsable, le professeur documentaliste « organise le temps, l’espace, l’équipe et gère le budget »[2]. Quant à l’axe 2, il aborde les techniques de gestion documentaires. Le professeur documentaliste « constitue et gère le fonds documentaire »[2]. L’axe 3 concerne la pédagogie. Contrairement à leurs collègues de l’Éducation nationale, il enseigne seul, ou en pluridisciplinarité, conformément aux heures inscrites dans les référentiels de formation des élèves. Enfin, l’axe 4 se rapporte à l’animation, au développement culturel et à la coopération internationale : visites culturelles, conférences, journées à thème, lecture …

Note de service du 26 mai 1998

Elle définit la place du centre d’information et de documentation, le rôle des professeurs documentalistes et leurs obligations de service. Partie intégrante du projet d’établissement, le projet CDI instaure les orientations pédagogiques et les choix d’organisation. Il est débattu dans le cadre de la commission CDI dont les membres sont choisis parmi l’ensemble de la communauté éducative. Le professeur documentaliste « participe aux activités de réseaux documentaires local, régional, national, voire international »[3]. Mis en place en 1998, Renadoc (Réseau national documentaire), permet le dépouillement partagé des ressources, la mutualisation, les échanges d'informations, l’harmonisation des pratiques documentaires, la rationalisation des tâches. La profession dispose d’un thésaurus documentaire, propre à l’enseignement agricole depuis 1982, intitulé Théa. Ce dernier a fusionné avec le thésaurus de l’Éducation nationale Motbis pour devenir, en 2005, le subthésaurus Motbis-Thesagri. Le service hebdomadaire est de 36 heures. Cependant, « lorsque dans le cadre des programmes en vigueur, le professeur documentaliste assure un service d’enseignement, chaque heure d’enseignement effectuée, est décomptée pour deux heures »[3]. Les heures réservées aux tâches extérieures s’élève au sixième du temps restant.

La profession dispose d’une autre spécificité. En effet, des TEPETA (technicien des établissements publics de l’enseignement technique agricole) en documentation peuvent être recrutés sur concours. Sous l’autorité du professeur documentaliste, ce personnel « contribue à l’organisation et à la gestion du fonds documentaire et participe à l’animation du CDI et à l’accueil des élèves ; ils participent à la transmission et à la diffusion de l’information auprès de la communauté éducative et aident les élèves dans leurs recherches documentaires »[4].

Arrêté du 17 février 2016 relatif au référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l'éducation au sein de l'enseignement agricole

L'arrêté du [1] définit un cadre de compétences communes à tous les professeurs et personnels d'éducation de l'enseignement agricole et précise les compétences propres aux professeurs documentalistes de l'enseignement agricole à travers 3 champs de compétences spécifiques : la maîtrise des connaissances et des compétences propres à l'information-documentation et aux pratiques documentaires, la responsabilité, l'organisation et la gestion du centre de documentation et d'information (CDI) en cohérence avec la politique documentaire de l'établissement, et la contribution à l'ouverture de l'établissement sur son environnement éducatif, culturel et professionnel.

Pédagogie

4e-3e

Le référentiel de formation[5] détaille, dans la partie dédiée aux enseignements disciplinaires, un chapitre consacré aux technologies de l’informatique et du multimédia ainsi qu'à l'information-documentation. Son objectif général est d'utiliser les outils informatiques et du multimédia et rechercher, trouver, analyser et communiquer des informations.

Baccalauréat professionnel

Il s'agit du module MG1[6], plus précisément l'objectif "Répondre à un besoin d'information professionnel ou culturel en mobilisant la connaissance de l’information - documentation".

BTSA

Il s'agit de l'objectif 1 du module M22[7], "Répondre à un besoin d’information". Chaque année, la définition des thèmes culturels et socio-économiques des classes de BTSA est publiée dans une note de service.

Évolutions et perspectives

Avec la mise en place du bac professionnel en 3 ans, la perte d’une année dans le cursus BEPA/ BAC PRO a permis de définir un nouveau référentiel pour les cours de documentation à partir de la classe de première professionnelle. Par ailleurs, la nécessité récente d’inscrire le travail documentaire du professeur documentaliste dans sa discipline de référence, les Sciences de l’information et de la communication, redéfinit les contenus à enseigner.

Bibliographie

  • LA HOUPLIERE Bénédicte (de). « Professeur-documentaliste dans l’enseignement agricole », Les Cahiers Pédagogiques, n°470, . [consulté le 22/07/09]. Disponible sur Internet: <http://www.cahiers-pedagogiques.com/spip.php?article4229>
  • DUMAS Michel, FABRE Isabelle, GARDIES Cécile, PERGET Sylvie, RINALDI Marianne. L’éducation à l’information. Éducagri éditions, 2008. 130 p. 978-2-84444-700-5.
  • GARDIES, Cécile. Enseigner l'information-documentation. Educagri éditions, 2017.
  • GARDIES, Cécile. La documentation scolaire dans l’enseignement agricole. Support de cours. Toulouse: ENFA, .
  • FABRE, Isabelle (dir.). Professeur-documentaliste: un tiers métier ?. Éducagri éditions, 2011. 250 p. 978-2-84444-840-8.

Liens internes

Notes et références

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