Procope d'Antioche

Saint Procope d'Antioche est né à Jérusalem à la fin du IIe siècle et mort martyr en 303. D'après Eusèbe de Césarée dans son ouvrage Les Martyres de Palestine, il menait une vie ascétique, méditant les Saintes Écritures et vivant de pain[1].

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Sa vie

Il résida la plus longue partie de sa vie à Scythopolis[2].

Son rôle social et ses activités

Durant sa vie à Scythopolis, Ignace d'Antioche est très investi dans la vie ecclésiastique de son temps puisqu'il est exorciste et exégète en syriaque. Cette langue est un dialecte araméen (la langue maternelle du Christ[3]). De plus, il est lecteur pour les offices religieux quotidiens[4].

Les raisons de son martyre

L'empire romain persécute les chrétiens car ces derniers refusent de servir l’empereur comme un dieu et d'honorer le panthéon des divinités poliades[5],[6]. Le culte de l’empereur est au cœur de la citoyenneté romaine car il permet d'unifier l'empire de manière symbolique ; le nier, c'est défier l’empereur[7]. Ainsi, en tant que chrétien, saint Procope est reconnu par le gouverneur de sa ville, le juge Fabien, et persécuté pour avoir refusé de servir les idoles[1]. Le nom idole a été donné par mépris par les chrétiens aux dieux du panthéon romain[8].

Jugement et supplice

D'après les Bollandistes (c'est-à-dire les encyclopédistes jésuites) du début du XIXe siècle[9], Procope d'Antioche reprend alors à son compte la phrase conclusive de l'Iliade d’Homère disant qu'il a n'a pas plusieurs chefs, et il ajoute le Christ à cette citation[1]. Il voit ainsi l'opposition de la religion chrétienne et de la religion romaine comme un affrontement entre deux mondes spirituels tendant à s'éloigner inexorablement[10]. Il est décapité sur l’ordre de l'empereur Dioclétien après sa captivité à Antioche (d'où son nom) lors de la dernière vague de persécution du christianisme antique avant la conversion de l’empereur Constantin au Pont Milvius en 303[1].

Les sources écrites et le contexte historique

La rareté des sources

Les sources écrites sont relativement peu nombreuses hormis le livre de Eusèbe de Césarée, Les Martyres de Palestine. Celui-ci en fait le premier martyr palestinien, c'est-à-dire issu de la population non-juive de Terre Sainte[1].

Jérusalem au IVe siècle

Jérusalem est profondément remanié par l’empereur Commode et la Palestine repeuplée de non juifs à la suite de la révolte du IIe siècle contre l'occupant romain[11]. Cela est corroboré par l'historien juif pro-romain Flavius Josèphe dans son ouvrage La Guerre des Juifs. Jérusalem fut profondément romanisé avec la création d'un forum et d'un temple de Vénus[12].

Note et référence

  1. « Saint Procope d'Antioche », sur nominis.cef.fr (consulté le )
  2. « Les églises de Palestine aux deux premiers siècles - ProQuest », sur search.proquest.com (consulté le )
  3. Ernest (1823-1892) Auteur du texte Renan, Histoire générale et système comparé des langues sémitiques. Première partie, Histoire générale des langues sémitiques : par Ernest Renan..., (lire en ligne)
  4. Har14395, « Iconographie chrétienne: Saint Procope d'Antioche (ou de Scythopolis, martyr », sur Iconographie chrétienne, (consulté le )
  5. E.-Ch. Babut, « L'adoration des empereurs et les origines de la persécution de Dioclétien », Revue Historique, vol. 123, no 2, , p. 225–252 (ISSN 0035-3264, lire en ligne, consulté le )
  6. William Seston, « Les origines de la persécution de Dioclétien », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, vol. 1950, no 1, , p. 27–28 (DOI 10.3406/bsnaf.1954.1823, lire en ligne, consulté le )
  7. (de) Anne Kolb et Marco Vitale, Kaiserkult in den Provinzen des Römischen Reiches : Organisation, Kommunikation und Repräsentation, Walter de Gruyter GmbH & Co KG, , 521 p. (ISBN 978-3-11-042087-6, lire en ligne)
  8. (en) Michel Roblin, « Paganisme et rusticité. Un gros problème, une étude de mots », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 8, no 2, , p. 173–183 (ISSN 0395-2649 et 1953-8146, DOI 10.3406/ahess.1953.2159, lire en ligne, consulté le )
  9. Claude (1639?-1712) Auteur du texte Chastelain, Martyrologe universel, traduit en français du martyrologe romain... avec un dictionnaire universel des saints, saintes, martyrs, confesseurs... honorés par les chrétiens sur toute la surface de la terre, rédigés sur l'ouvrage de M. l'abbé Chastelain et considérablement augmentés, par M. de Saint-Allais,..., (lire en ligne)
  10. Jean-Luc Denel, « La mutation du paganisme au christianisme à travers l’Octavius de Minucius Felix », sur dante.univ-tlse2.fr, (consulté le )
  11. John Wilkinson, « Christian Pilgrims in Jerusalem during the Byzantine Period », Palestine Exploration Quarterly, vol. 108, no 2, , p. 75–101 (ISSN 0031-0328, DOI 10.1179/peq.1976.108.2.75, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Associate Professor Department of History Jonathan Edmondson, Jonathan Edmondson, Steve Mason et James Rives, Flavius Josephus and Flavian Rome, OUP Oxford, , 400 p. (ISBN 978-0-19-926212-0, lire en ligne)

Voir aussi

sources primaires

sources secondaires

  • Jonathan Bourgel, D'une identité à l'autre ? La communauté judéo-chrétienne de Jérusalem : 66 - 135, préface de Dan Jaffé, Judaïsme ancien et Christianisme primitif, Paris, Cerf, 2015
  • Paul Mattei, Le Christianisme antique (Ier – Ve siècles), Ellipses Marketing, 2002
  • Étienne Trocmé, L'Enfance du christianisme, Hachette, coll. « Pluriel », 1999

Articles connexes

Liens externes

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