Procès du RuSHA

Le procès du RuSHA (officiellement : The United States of America vs. Ulrich Greifelt, et al.) constitue le huitième des douze procès pour crimes de guerre organisés par les autorités américaines dans leur zone d'occupation en Allemagne à Nuremberg après la Deuxième Guerre mondiale. Ces douze procès se sont tenus devant un tribunal militaire américain et non devant le tribunal militaire international, mais dans les mêmes salles. Ils sont connus sous le nom de "Second procès de Nuremberg", ou plus formellement "Procès des criminels de guerre devant le tribunal militaire de Nuremberg".

Les accusés au procès du RuSHA lisent l'acte d'accusation, le 7 juillet 1947.

Au procès du RuSHA, les 14 accusés appartiennent tous à différentes organisations SS responsables de la réalisation du programme nazi de « purification de la race » : le bureau pour la race et le peuplement (Rasse- und Siedlungshauptamt ou RuSHA, créé par Walther Darré), le commissariat du Reich pour la consolidation du germanisme (Reichskommissar für die Festigung des deutschen Volkstums ou RKFDV, dirigé par Heinrich Himmler), le bureau de rapatriement des « Allemands de race » (Volksdeutsche Mittelstelle, VoMi), et le Lebensborn. Les accusations se sont concentrées sur ces activités de nettoyage racial et de déplacement de populations.

Les juges de ce procès, membres du premier tribunal militaire de l'armée américaine, sont Lee B. Wyatt (président), Daniel T. O'Connell et Johnson T. Crawford[1]. Les accusations ont été prononcées le , et le procès s'est tenu du au .

Chefs d'accusation

  1. Crimes contre l'humanité, par l'exécution des programmes sur la « pureté raciale » impliquant l'enlèvement d'enfants, l'avortement forcé de femmes enceintes non-aryennes, le pillage, la déportation des populations des pays occupés et le repeuplement de ces pays par de prétendus « allemands de race » (Volksdeutsche), l'envoi des personnes ayant eu des relations sexuelles « interraciales » en camps de concentration, et la participation à la persécution des Juifs en général.
  2. Crimes de guerre pour les mêmes raisons.
  3. Membres d'une organisation criminelle, la Schutzstaffel (SS).

Tous les accusés sont inculpés aux titres 1 et 2, Inge Viermetz fut exclue du titre 3[2] et plaident non coupable.

Accusés

Nom Fonction Accusation Condamnation
123
Ulrich Greifelt (en)Chef du personnel du RKFDVCCCPrison à vie[3]
Rudolf Creutz Adjoint de Greifelt CCC 15 ans de prison[3]
Konrad Meyer-Hetling Chef de bureau au RKFDV AAC Peine de prison exécutée (emprisonné depuis le ), libéré après le jugement[3]
Otto Schwarzenberger (de) Chef de bureau RKFDV AAC Peine de prison exécutée (emprisonné depuis le ), libéré après le jugement[3]
Herbert Hübner Chef du bureau Poznań du RKFDV et représentant du RuSHA en Pologne occidentale CCC 15 ans de prison[3],[4]
Werner Lorenz Chef du VoMi CCC 20 ans de prison[4]
Heinz Brückner (de) Chef de bureau au VoMi CCC 15 ans de prison
Otto Hofmann Chef du RuSHA jusqu'au , puis chef de la SS pour le sud-ouest de l'Allemagne CCC 25 ans de prison[4]
Richard Hildebrandt Chef du RuSHA, successeur d'Hofmann CCC 25 ans de prison[4]
Fritz Schwalm (de) Chef du personnel au RuSHA et chef du bureau de l'immigration (Einwandererzentrale, EWZ) à Łódź CCC 10 ans de prison[4]
Max Sollmann (de) Chef du Lebensborn AAC Peine de prison exécutée (emprisonné depuis le ), libéré après le jugement[5]
Gregor Ebner Chef du département sanitaire du Lebensborn AAC Peine de prison exécutée (emprisonné depuis le ), libéré après le jugement[5]
Günther Tesch (de) Chef du département juridique du Lebensborn AAC Peine de prison exécutée (emprisonné depuis le ), libéré après le jugement[5]
Inge Viermetz Adjointe de Sollmann AAX Acquittée[5]

A — Accusé   C — accusé et Condamné

Les quatre membres du Lebensborn ne sont pas condamnés pour les chefs d'accusation 1 et 2. Le tribunal considère que le Lebensborn n'était pas responsable de l'enlèvement des enfants confiés à ses soins, ces enlèvements étant perpétrés par d'autres organisations nazies[6].

Greifelt meurt à la prison de Landsberg le . Hildebrandt est remis aux autorités polonaises, jugé à nouveau en Pologne pour crime de guerre, condamné à mort et pendu le . Hübner, Brückner, et Schwalm sont relâchés en 1951. Cette année-là, les condamnations de Hofmann et Lorenz sont réduites à 15 ans, et celle de Creutz à 10 ans. Hofmann est libéré en 1954.

Article connexe

  • Generalplan Ost, plan nazi de nettoyage ethnique pour les territoires occupés de l'Europe de l'Est,

Références

  1. (en) « Nuernberg Military tribunal Volume IV · Page 602 », sur www.mazal.org (consulté le )
  2. (en) « Nuernberg Military tribunal Volume V · Page 154 », sur www.mazal.org (consulté le )
  3. (en) « Nuernberg Military tribunal Volume V · Page 165 », sur www.mazal.org (consulté le )
  4. (en) « Nuernberg Military tribunal Volume V · Page 166 », sur www.mazal.org (consulté le )
  5. (en) « Nuernberg Military tribunal Volume V · Page 167 », sur www.mazal.org (consulté le )
  6. (en) « Nuernberg Military tribunal Volume V · Page 163 », sur www.mazal.org (consulté le )

Liens externes

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