Problème de Napoléon

En géométrie plane, le problème de Napoléon consiste à construire au compas seul le centre d'un cercle donné. On attribue souvent ce problème et sa démonstration à Napoléon Ier, mais il n'est pas sûr que cette démonstration soit de lui. Certes, il est connu pour son goût pour les mathématiques et sa formation d'artilleur lui permet d'en maîtriser les rouages. Cependant, à la même époque, l'Italien Lorenzo Mascheroni publie sa Géométrie du compas, ouvrage dans lequel il étudie justement les constructions au compas seul. Mais au livre dixième, chapitré « des centres », seul le problème 143, qui explique et démontre comment trouver le centre d'un cercle donné, traite la question, et ce de façon très différente de celle dite de Napoléon exposée ici.

Figure 1 : construction (voir commentaires en section « Construction » de cet article)

Construction

Soit le cercle dont on veut déterminer le centre (cercle entier noir sur la figure 1). Soit un point A de ce cercle (en bas du cercle noir sur la figure 1).

Un cercle centré en A rencontre ce cercle en B et B' (arc de cercle en rouge sur la figure 1).

Deux cercles centrés en B et B' et passant par A se rencontrent au point C (deux arcs de cercles verticaux en vert sur la figure 1).

Un cercle centré sur C et passant par A rencontre en D et D' (grand arc de cercle en magenta foncé en bas de la figure 1).

Deux cercles centrés en D et D' et passant par A se rencontrent au centre de (deux arcs de cercle verticaux en bleu sur la figure 1).

Remarque : Il est nécessaire, pour que la construction soit réalisable, de prendre pour le rayon du cercle , une quantité ni trop grande, ni trop petite. Plus précisément, il faut que ce rayon soit compris entre la moitié et le double du rayon du cercle .

Démonstrations

À l'aide des propriétés du triangle rectangle

Figure 2 : démonstration (voir textes en section « Démonstrations » de cet article)

Le principe de la démonstration est la possibilité de construire, au compas seul, la longueur si les longueurs et sont connues (notations de la figure 2). La démonstration s'appuie sur les propriétés du triangle rectangle.

Dans la figure 2 ci-jointe, le triangle est rectangle en  ; est le pied de sa hauteur issue de , on peut donc écrire l'égalité suivante :

Donc :

et



Or, dans la construction précédente (figure 1), on retrouve deux fois une configuration de ce type :

  • les points , et sont sur le cercle de centre et de rayon , les distances , , et valent , donc :
  • les points , et (pas dessinés) sont sur le cercle de centre et de rayon , les distances , , et valent , donc :

.

Le point est donc bien le centre du cercle passant par , et CQFD

À l'aide d'une inversion

Les médiatrices des segments et , dont les extrémités sont des points du cercle , se coupent en centre recherché de ce cercle. Dans l'inversion de centre qui laisse le cercle inchangé ces médiatrices sont les inverses des deux cercles[1] . Le point est donc l'inverse du point . Les médiatrices des segments et , dont les extrémités sont des points du cercle , se coupent au centre de ce cercle. Dans la même inversion, les cercles dont les centres sont sur le cercle sont les inverses de ces deux médiatrices[1]. Ils se coupent donc en .

Notes et références

  1. car dans l'inversion de centre et de rapport , la médiatrice du segment et le cercle de centre passant par sont inverses l'un de l'autre.

Voir aussi

  • Portail de la géométrie
  • Portail du Premier Empire
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