Pouvoir d'achat
En économie, le pouvoir d'achat est la capacité d'achat en termes de biens et services marchands d'une quantité donnée de monnaie.
Pour un ménage, le pouvoir d'achat mesure sa capacité à consommer grâce à son revenu disponible. Il fait généralement référence aux biens et services que ce ménage peut acheter dans son pays de résidence suivant l'unité monétaire en cours. La comparaison internationale des revenus est donc relative en fonction du pouvoir d'achat réel de la monnaie dans le pays concerné (parité de pouvoir d'achat).
Définition
Le pouvoir d'achat peut être mesuré à deux niveaux[1] :
Pouvoir d'achat du capital
C'est la quantité de biens qu'une unité monétaire ou une somme donnée permet d'acquérir. Le pouvoir d'achat du revenu ou d'un revenu — par exemple le salaire — est la quantité moyenne de biens que ce revenu permet d'obtenir. L'évolution du pouvoir d'achat est donné par le ratio :
- Indicateur de pouvoir d'achat = (Indice des revenus / Indice des prix) x 100.
Exemple : Pour un indice de revenu passant de 100 à 120, et un indice de prix augmentant de 10 %, le pouvoir d'achat progresse de 100 à (120/110) X 100 = 109,09, soit une augmentation de 9 %.
Pouvoir d'achat du travail
C'est le temps de travail nécessaire (exprimé en heures ou en minutes) pour se procurer une unité d'un bien donné (1 kg de pain, une paire de chaussures, etc.).
Montée en gamme et effet qualité
La mesure de l'évolution des prix des biens et services étant centrale pour évaluer l'évolution du pouvoir d'achat, les modalités de la première sont cruciales pour connaître la signification de l'évolution du second.
L'indice des prix est établi nécessairement dans un contexte d'offre toujours en évolution. Le mode de calcul des indices de prix consiste autant que possible à relever les prix de produits identiques ou aussi proches que possible d'une année à l'autre. Or les consommateurs, que ce soit par choix, par obligation réglementaire ou poussés par les producteurs et vendeurs de biens et services, tendent typiquement à monter en gamme : acheter des produits plus développés, plus performants, etc. Lorsque ces consommateurs substituent des biens plus développés à ceux qu'ils achetaient auparavant, leurs dépenses de consommation augmentent plus vite, ou augmentent même si l'indice des prix reste constant. Par ailleurs, les indices de prix étant composés de plusieurs familles de produits, la hausse de certaines peut être compensée par la baisse d'autres. Si le choix d'un ménage face à la baisse des prix dans un domaine comme l'informatique ou la téléphonie est de monter en gamme à budget constant, il annule l'économie potentielle prise en compte par les indices.
L'évolution qualitative des produits peut être imposée par des changements de réglementation, comme les équipements de sécurité ou anti-pollution des automobiles, l'obligation d'équipements performants de traitement des eaux usées domestiques, individuels ou collectifs, ou les extensions obligatoires de couverture par les assurances. La qualité de ces produits et services augmente indiscutablement, et l'augmentation consécutive de leur coût n'est de ce fait pas prise en compte par les indices de prix. La montée en gamme ou « effet qualité » induit un décalage lorsque l'indice des prix vise à mesurer les prix à qualité constante. Une hausse de pouvoir d'achat ne peut pas être consommée deux fois : en qualité et en quantité.
Une montée en gamme bien réelle peut donc ne pas être perçue par les consommateurs, et de ce fait provoquer le sentiment d'une perte de pouvoir d'achat nettement supérieure à celle qui est indiquée par les statistiques qui s'y rapportent[2].
Dynamique et enjeu du pouvoir d'achat
Si le pouvoir d'achat dépend de l'importance des revenus encaissés, cette valeur initiale peut être doublement affectée :
- par la fiscalité (à la hausse ou à la baisse) : le revenu perçu — diminué des impôts et contributions versés — correspond au revenu disponible ;
- par l'évolution des prix des biens et services (à la hausse ou à la baisse) : le revenu perçu exprimé en valeur nominale doit être corrigé des variations de prix pour donner les revenus en valeur réelle.
À l'échelon d'un pays, le pouvoir d'achat global est égal au revenu disponible brut. Sur le long terme, il croît au même rythme que le produit national brut du pays, mesuré en volume[3]. En effet, hors le crédit, on ne peut consommer que ce que l’on gagne. À la création de la monnaie près, toute hausse du pouvoir d’achat permise par hausse de l’endettement (public ou privé) sera compensée par une future diminution du pouvoir d’achat nécessaire pour rembourser cette dette.
En Amérique du Nord
Depuis 2008, le pouvoir d'achat s'est stabilisé à moins de 39 000 $ par habitant au Canada et 47 000 $ aux États-Unis.
En Chine
En Chine, la parité de pouvoir d'achat est passée de 2 000 $ par habitant en 1998 à 9 000 $ en 2012[4].
En France
En 2019, le pouvoir d'achat moyen en France était de 19400 € par habitant.[5]
Notes et références
- Janine Brémond, Alain Gélédan, Dictionnaire économique et social, Hatier, Paris 1981, (ISBN 2-218-05155-9)
- [PDF]["https://www.cnis.fr/wp-content/uploads/2017/10/CHR_2006_4_mesure_pouvoir_d_achat.pdf"], mars 2006, Conseil national de l'information statistique
- On fait l'hypothèse que l'appauvrissement ou l'enrichissement vis-à-vis des autres pays, lié à la somme des soldes excédentaires ou déficitaires de la balance courante, est faible par rapport au produit national brut
- Chine : PIB par habitant (Parité pouvoir d'achat en $ international courant)
- « Avec un pouvoir d'achat moyen de 19.404 euros par habitant, la France se classe au 15e rang européen », sur bfmtv.com (consulté le )
Bibliographie
- Isabelle Bourgeois (2007), Décryptage : Pouvoir d’achat et salaires nets stagnent depuis 20 ans ?!, Regards sur l'économie allemande, document 1.
Voir aussi
Articles connexes
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