Potager du Roi
Le potager du Roi est le jardin potager créé en 1683 au château de Versailles (les travaux s'échelonnèrent de 1678 à 1683) pour le roi Louis XIV par Jean-Baptiste de La Quintinie, alors directeur des jardins royaux. Devenu un jardin urbain, il s'étend sur 9 hectares. Le potager du Roi et le parc Balbi font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [1].
Potager du Roi | |
Potager du roi : le carré des potirons. | |
Géographie | |
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Pays | France |
Région | Île-de-France |
Département | Yvelines |
Commune | Versailles |
Gestion | |
Protection | Classé MH (1926) |
Localisation | |
Coordonnées | 48° 47′ 55″ nord, 2° 07′ 16″ est |
Localisation
L'emplacement choisi, peu favorable à l'établissement d'un potager, nécessita des travaux importants pour assécher le marécage préexistant, l'« étang puant », et remblayer le terrain avec de la terre de bonne qualité provenant des collines de Satory. Des travaux de maçonnerie importants, pour la construction de terrasses et de hauts murs, furent réalisés par l'architecte Jules Hardouin-Mansart[2]. Le potager se trouve à côté de la pièce d'eau des Suisses, non loin de l'Orangerie. Le roi y entrait par une porte monumentale en fer forgé, la « grille du roi » qui donne sur l'allée de la pièce d'eau des Suisses[3],[4]. C'est l'une des plus belles de Versailles. Elle compte parmi les rares grilles d'origine. La WMF (ou World Monuments Fund) a contribué à sa restauration en 1993[5].
- Grille du Roi entre le potager et la pièce d'eau des Suisses.
Architecture
Ce jardin se compose de deux parties[3]:
- une partie centrale consacrée à la culture des légumes, le « grand carré » d'une surface de trois hectares. Il est divisé en seize carrés disposés autour d'un grand bassin circulaire orné d'un jet d'eau central, qui sert de réserve pour l'eau d'arrosage, et entouré de quatre terrasses surélevées qui le transforment en une sorte de scène théâtrale. Les carrés sont entourés de poiriers palissés sur des contre-espaliers. À la fin du XVIIIe siècle, les terrasses du levant et du couchant ont été transformées en rampes pour faciliter la circulation des charrettes.
- répartis tout autour et clos de hauts murs, une douzaine (vingt-neuf à l'origine) de « chambres », jardins abritant des légumes, des petits fruits et surtout des arbres fruitiers, pommiers et poiriers principalement, palissés en partie en espaliers sur les murs ou en forme libre ou conduits en espaliers. En 1785, six murs ont été supprimés dans la partie sud, trop humide et insuffisamment aérée, ne laissant subsister que cinq jardins au lieu de onze.
Fonctionnement
Le potager du roi, qui possède un verger de quelque 5 000 arbres fruitiers (plus de 400 variétés différentes), produit bon an mal an environ 50 tonnes de fruits et 20 tonnes de légumes, dont une partie est vendue dans la boutique d'accueil.
Le potager du roi est ouvert au public depuis 1991 (visite du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00, du premier week-end d'avril au dernier week-end d'octobre). Le potager abrita successivement l'École centrale lors de la Révolution, l'Institut national agronomique en 1848, puis l'École nationale d'horticulture en 1873. Celle-ci devint par la suite l'École nationale supérieure d'horticulture (ENSH), transférée à Angers en 1995 (aujourd'hui l'INHP (Institut national d'horticulture et de paysage). Il est placé depuis 1976 sous la responsabilité de l’École nationale supérieure du paysage (ENSP), qui fut à l'origine une division de l'ENSH[6].
Controverse
En 2019, une tribune du Figaro[7] inspirée par l'association des Amis du Potager du Roi dénonce une « gestion hasardeuse, l'air de friche du jardin, les murs effondrés et des squelettes d'arbres mourants ». L'École nationale supérieure de paysage, qui a en charge la conservation, la gestion et la valorisation du site dénonce dans une conférence de presse[8] le caractère erroné et tendancieux de cette position. Le , le Monde publie une tribune[9] cosignée par plus de 80 intellectuels, universitaires, paysagistes, architectes du patrimoine, historiens de l'art des jardins, qui dénonce à son tour les positions qu'elle juge rétrogrades et erronées de l'association des Amis du Potager du Roi.
Galerie
- L'allée centrale et le jet d'eau
- Le verger Lelieur, et la cathédrale Saint-Louis
- Le grand carré
- Les jardins des élèves
- Le verger du Quatrième des Onze, pommiers et poiriers
Références
- Notice no PA00087681, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Nomexy 2011, Ulysse.
- Quellier 2012.
- Riou 2013.
- LM 1993, Le Monde.
- de Roux 1995, Le Monde.
- « https://www.lefigaro.fr/jardin/a-versailles-la-lente-agonie-du-potager-du-roi-20191004 »
- « http://www.ecole-paysage.fr/media/ensp_fr/UPL1652196911725588501_DPactionsENSPpourPDR161019web.pdf »
- « https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/18/restaurons-le-potager-du-roi-a-versailles-sans-mettre-en-peril-ses-valeurs-historiques-et-pedagogiques_6026441_3232.html »
Voir aussi
Bibliographie
- Raymonde de Bellaigue, Le potager du Roy 1678 - 1793, École nationale supérieure d'horticulture, , 116 p. (ISBN 2-903906-00-9).
- Rédaction LM, « Cités Versailles. La vie du " Potager " », Le Monde, (lire en ligne).
- Emmanuel de Roux, « Projets, rénovation, mécénat », Le Monde, (lire en ligne).
- Vincent Brunot, Le potager du roi, Gallimard, coll. « Collection Carrés de jardin », , 72 p..
- Pierre David, Gilles Mermet et Martine Willemin, Le potager du roi, La Martinière, , 208 p..
- Andrée Nomexy, « Versailles, rayon fruits et légumes », Ulysse magazine, (lire en ligne).
- Florent Quellier, Histoire du jardin potager, Armand Colin, , 192 p..
- Jean-Michel Riou, Les Glorieux de Versailles : 1679-1682, Paris, Flammarion, (lire en ligne).
- Lucien Bély (dir.), Dictionnaire Louis XIV, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1405 p. (ISBN 978-2-221-12482-6)
Articles connexes
Lien externe
- Le potager du roi sur le site de l'École nationale supérieure du paysage (ENSP)
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