Plafond (architecture)

Un plafond, dans le domaine de l'architecture, est une surface horizontale qui constitue la partie supérieure d'une pièce ou de tout lieu couvert. Il peut être fait de plâtre, de menuiserie, de matière thermoplastique ou de divers autres matériaux.

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Plafonds en bois de l'une des galeries de la Grande Mosquée de Kairouan (Tunisie).

En menuiserie-charpenterie traditionnelle

Dans le plancher traditionnel, le plafond n’était que l’apparence de la construction vraie du plancher, qui se composait de poutres et de solives apparentes, plus ou moins richement moulurées et même sculptées. Ces plafonds figuraient ainsi des parties saillantes et d’autres renfoncées, formant quelquefois des caissons ou augets que l’on décorait de profils et de peintures. Il ne reste pas en France de plafonds antérieurs au XIVe siècle, bien que nous sachions parfaitement qu’il en existait avant cette époque, puisqu’on faisait des planchers que l’on se gardait d’enduire par-dessous[1].

Plafond à la française

Plafond à poutres apparentes dans une maison du XVIe siècle à Thorn (Pologne).

Les plafonds à la française sont des plafonds où les poutres sont, entre autres, apparentes.

Plafond à caissons

Plafond à caissons du palazzo Vecchio (Florence).

Le plafond à caissons présente des compartiments creux résultant de l'assemblage des solives ou servant à la décoration alors en staff[2].

Plafond en staff

Le plafond en staff est un plafond fait en moulant des décorations hors place avec du plâtre et en les assemblant en place.

Plafond suspendu

Le plafond suspendu ou faux plafond, qui est un plafond situé sous le plafond original afin de diminuer la hauteur de la pièce. On l'utilise souvent pour traiter l'acoustique interne de la pièce (dans les bureaux ou les écoles par exemple) ou pour réduire l'espace à climatiser.

Plafond tendu

Le plafond tendu est une technique de décoration des plafonds liée à l'utilisation d'un matériau appelé communément « toile » et dérivé du PVC. Né à la fin des années 1960 en Suède, le plafond tendu est importé, puis fabriqué en France dans les années 1970.

Il s'agit d'une toile de vinyle souple extensible. La chaleur générée par un canon à air chaud permet de ramollir cette toile pour que l'installateur puisse la tendre et la fixer sur des profilés installés au périmètre de la pièce à équiper. Disponible en plus d'une centaine de couleurs, le plafond tendu se décline aussi en mat, satiné, laqué (effet miroir), effet suède, translucide rétro-éclairable. Il est aussi possible de réaliser des formes 3D avec ce type de produit.

Surtout connu en Europe, car originellement développé et fabriqué en France, le plafond tendu est désormais manufacturé au Québec depuis 2008.

Normes européennes

Le plafond tendu est réglementé et doit être posé selon des normes bien précises. Parmi les normes liées au plafond tendu, évoquons la norme NF EN 14716 qui met le doigt sur les principaux points liés au plafond tendu tels que l’évolution du feu en cas d’incendie, les différentes caractéristiques environnementales, la résistance face aux aléas variés dont la lumière, la réaction face aux problèmes d’humidité et à la vapeur d’eau. La norme NF EN 14716 est désormais européenne et suivie dans l’univers professionnel.

Technique de pose

La technique de pose passe par un enregistrement très précis des mesures du plafond à transformer, les soudures (haute fréquence) étant faites en usine. L'exercice de pose consiste à fixer une cornière (appelée aussi « lisse » ou « profilé ») en PVC ou en aluminium sur la totalité du périmètre du plafond. L'installateur procède alors à l'extension proprement dite, en dirigeant vers la toile un jet de chaleur au moyen d'un mini canon à chaleur. Une fois étendue, la toile peut être fixée. En se refroidissant, la toile cherche à reprendre ses dimensions initiales, mais comme elle est fixée au mur, elle se tend au lieu de se rétracter.

Au fil de l'évolution des technologies, la température de chauffe nécessaire à l'extension diminue, au point que certains fabricants proposent en 2008 des toiles dites « à froid » ne nécessitant pas de chauffage, la majorité des fabricants restant toutefois sur une technique nécessitant un chauffage de la toile et de la pièce à une température d'environ 40 °C à 60 °C en partie haute de la pièce.

Propriétés : prescrit au départ par les architectes, comme un élément purement décoratif, le plafond tendu est devenu au fil des ans un moyen efficace pour les promoteurs de gagner du temps sur un chantier, notamment grâce au gain afférent au temps de pose (une journée pour 50 m2 pour un homme seul) à l'absence de préparation du support ainsi qu'à la possibilité de travailler sans risques en milieu occupé par des meubles ou d'autres corps de métier (ni obligation de bâchage ni d'enlever les meubles).

En rénovation, il permet, hormis le côté décoratif, de cacher des plafonds nécessitant un gros travail de préparation ou présentant des fissures à répétition. D'autant plus que sa durée de vie est largement supérieure à une dizaine d'années, ce plafond est nettoyable et réutilisable.

Le matériau seulement disponible en blanc mat à l'origine est à présent décliné dans la totalité des gammes mat, satiné, laqué-brillant ou avec des dessins caractéristiques.

Des toiles très spécifiques ont fait leur apparition sur ce marché : toiles acoustiques, mais aussi bénéficiant de traitement bio-actifs : anti-acariens, antibactérien, antistatique, mais également fongicide et bénéficiant de classement M1 (haute résistance à l'incendie).

Depuis les années 2000, les plafonds tendus se tournent vers la domotique et proposent des toiles lumineuses, réostatiques, micro-perforées, aéroliques, et même spécifiques au milieu hospitalier.

À noter l'absence de démocratisation du matériau auprès du grand public, le produit n'ayant aucun impact sur le marché des GMS et de fait auprès des particuliers, puisque nécessitant l'intervention incontournable de professionnels lors de la pose.

Notes et références

  1. Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, 10 vol., Paris, Bance et Morel, 1854 à 1868.
  2. J. Justin Storck, « Les plafonds à caissons », justinstorck.free.fr (consulté le 27 mai 2019).

Annexes

Bibliographie

  • Gérard Rondeau (épuisé), Techniques et pratique du staff, , 346 p. (lire en ligne).

Articles connexes

  • Portail de l’architecture et de l’urbanisme
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