Place des Célestins

La place des Célestins est une place située dans le 2e arrondissement de Lyon, en France. Elle existe sous sa forme actuelle depuis le début du XIXe siècle et doit son nom aux religieux de l'Ordre des Célestins qui y étaient installés de 1407 à 1778.

Place des Célestins

Théâtre des Célestins
Situation
Coordonnées 45° 45′ 35″ nord, 4° 49′ 55″ est
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Ville Lyon
Quartier(s) Bellecour (2e arr.)
Début Rue Charles-Dullin
Fin Rue Gaspard-André
Morphologie
Type Place-parvis
Forme Carrée
Histoire
Création 2e moitié XVIIIe siècle
Monuments Théâtre des Célestins
Kaléidoscope du parking
Protection Site du centre historique
Site du patrimoine mondial
Géolocalisation sur la carte : Lyon

Situation et accès

Ce site est desservi par la station de métro Bellecour.

Description

La place des Célestins pendant les travaux de rénovation du théâtre en février 2005

Son dernier réaménagement a été réalisé entre 1993 et 1996 à la suite de la réalisation d’un parking sous la place. Des magnolias ont été plantés et des buissons aussi (aux extrémités de la place). Au centre, se situe un télescope qui permet d’observer le parking et une œuvre signée Daniel Buren. Il s’agit d’un énorme miroir. Sur la place, il y a également deux bassins d’eau devant le théâtre des Célestins. Quant au sol, il était fait avec des dalles en bois (de nouvelles ont été installées en 2016).

Historique

Ordre du Temple

Avant 1307, la place était située sur le domaine des Templiers, qui y avaient une commanderie.

Couvent des Célestins

Après l'éviction des Templiers, les Célestins installent un monastère qui, malgré quelques incendies, subsiste presque 400 ans. Finalement abandonné en 1778, il laisse place au lotissement des Célestins et à une salle de spectacle.

Le couvent est orné d'une façade sculptée édifiée en 1746 par Jean-Baptiste Masson. Cette façade décorative côté Saône masque sur l'arrière des bâtiments anciens et hétéroclites[1].

La disparition du couvent est précédé durant la seconde moitié du XVIIIe siècle d'une chute du nombre de moine présent. Suivant une tendance générale de la chrétienté, les effectifs du couvent des Célestins lyonnais sont amputés de 40% de leurs membres et de nombreuses confréfies liées s'étiolent et disparaissent[1];[2].

À la suite d'un long procès, le duc de Savoie Victor-Amédée III est reconnu propriétaire de l'ensemble, qu'il vend à A. Devouge, parisien. Ce dernier a l'intention, au vu de la très bonne situation de sa nouvelle propriété, de procéder à une opération immobilière similaire à ce qui vient de se faire au Palais-Royal à Paris, réalisé par l'architecte Victor Louis. Il crée donc une société immobilière avec deux lyonnais, Jars et Madinier, le . La société confie l'étude du projet à Jean-Antoine Morand en 1787, qui vient de réaliser le quartier Saint-Clair et de publier une ambitieuse étude pour les Brotteaux. Il travaille en coordination avec l'architecte Jean-François Colson, chargé du théâtre, et de Drivon, architecte qui a loti un terrain acheté aux Feuillants[1].

Après deux années de réflexions, les architectes décident de conserver les entités bâties au détriment de la façade monumentale et de l'église[3].

Création de la place

Les démolitions commencent en 1789 avec l'avant-corps et l'église. Dans le même temps, les promoteurs éditent un prospectus[4] pour faire la promotion du projet et attirer les clients[5];[6]. Entre 1789 et 1792 sont construites quatre rues, et les façades lattérales sont bâties en même temps. Il s'agit de la rue de Savoie, d'Égypte, des Célestins et d'Amboise.

Pour les connexions avec les rues avoisinantes, les architectes déposent des demandes d'autorisations au bureau de voirie[7]. Au même moment, la construction du théâtre côté jardin commence sous les ordres du dijonnnais J.-F. Gilles Colson. Ce théâtre « s'apparente à un immeuble à loyer pourvu au centre d'une ordonnance de pilastres ioniques portant un fronton triangulaire »[8].

Après ces débuts, la situation ne tourne pas correctement pour les investisseurs. Le siège de Lyon, la mise à disposition de nombreux autres biens du clergé, l'exécution de Morand retardent le projet et conduisent à un partage. Un nouveau projet est mis à jour en 1797, qui prévoit la réalisation de trois passages couverts ; qui ne seront jamais réalisés, et transformés en 1807 en rue Pazzi.

À cette même époque, le jardin qui est situé à l'emplacement de la place actuelle est assimilé par la mairie à la voie publique et cette dernière interdit aux propriétaires de toucher aux voies sans son autorisation, pour être en concordance avec le plan général de la ville[8].

Deuxième moitié du XIXe siècle

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le plan de grandes percées à travers la Presqu'île prévoit la réalisation d'une voie reliant la rue Mercière et la place Bellecour à travers la place des Célestins. Ce projet n'a jamais été réalisé.

"Plan des améliorations réalisées ou projetées dans le centre de la ville de Lyon", 1863

XXe siècle

La place a été réaménagée en 1994-1995 à l'occasion de la création du parking des Célestins, parc de stationnement souterrain. Sur la place, une sorte de longue vue donne une vision en kaléidoscope du parking.

Bibliographie

Ouvrages
  • [Cuaz 1902] Ernest. Cuaz, Histoire du couvent des Célestins, Lyon, Waltener & Cie, , 308 p..
  • [Bertin & Mathian 2008] Dominique Bertin et Nathalie Mathian, Lyon - silhouettes d'une ville recomposée : architecture et urbanisme, 1789-1914, Lyon, Éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, , 360 p. (ISBN 978-2-84147-199-7, OCLC 316301567).
Articles
  • [Perez 1995] Marie-Félicie Perez, « Le lotissement du couvent des Célestins à Lyon, fin XVIIIe siècle, d'après les papiers de l'architecte J.-A. Morand », dans Des pierres et des hommes : hommage à Marcel Grandjean : Matériaux pour une histoire de l'art monumental régional, Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise (no 109), .

Références

  1. Bertin et Mathian 2008, p. 25.
  2. Voir aussi dans l'article de Morel de Voleine dans la Revue du Lyonnais, 1847.
  3. Bertin et Mathian 2008, p. 26.
  4. Il est retranscrit dans l'article de Perez, 1995.
  5. Cuaz 1902, p. 244.
  6. Perez 1995, p. 409-421.
  7. Archives municipales de Lyon, 316 WP 001, 1791, no 83 et no 258.
  8. Bertin et Mathian 2008, p. 27.
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