Pierre d'Orléans-Bragance
Pedro de Alcântara de Orleans e Bragança (en français : Pierre d'Alcantara Louis Philippe Marie Gaston Michel Gabriel Raphaël Gonzague d'Orléans-Bragance), prince du Grão-Pará, est né le à Petropolis et est décédé dans cette même ville le . Il était second dans l'ordre de succession au trône impérial brésilien (après sa mère la princesse impériale). Ses descendants constituent la branche aînée, dite branche de Petrópolis, de la maison d'Orléans et Bragance.
Succession
–
(18 ans, 2 mois et 15 jours)
Nom revendiqué | « Pedro III » |
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Prédécesseur | Isabel de Bragança |
Successeur | Pedro Gastão de Orleans e Bragança |
Titulature |
prince impérial prince d'Orléans-Bragance prince du Grão-Pará |
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Dynastie |
Maison d'Orléans-Bragance (branche de Pétropolis) |
Nom de naissance | Pedro de Alcântara Luís Filipe Maria Gastão Miguel Gabriel Rafael Gonzaga de Orleans e Bragança |
Naissance |
Petrópolis (Brésil) |
Décès |
Petrópolis (Brésil) |
Père | Gaston d’Orléans |
Mère | Isabelle du Brésil |
Conjoint | Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz |
Enfants |
Isabel de Orleans e Bragança Pedro Gastão de Orleans e Bragança Francisca de Orleans e Bragança João de Orleans e Bragança Thérèse d'Orléans-Bragance |
Famille
Pedro de Alcântara de Orleans e Bragança est le fils aîné d'Isabelle de Bragance (1846-1921), princesse impériale du Brésil et plusieurs fois régente de son pays, et de son époux Gaston d'Orléans (1842-1922), comte d'Eu. Héritier en second de l'empereur Pierre II, dont il est l'aîné des petits-fils, Pedro de Alcântara porte le titre de prince du Grão-Pará. Après la chute de la monarchie (1889) puis la mort de son grand-père (1891), il prend le titre de courtoisie de prince impérial, tandis que sa mère devient la prétendante au trône.
Le à Boulogne-Billancourt[1], il épouse (sans l'accord d'Isabelle de Bragance) la comtesse tchèque Elisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz[2] (1875-1951), fille du comte Jean Wenceslas Dobrzensky de Dobrzenicz et de son épouse la comtesse Elisabeth Kottulinsky de Kottulin.
De cette union naissent cinq enfants :
- Isabelle Marie Amélie Louise Victoire Thérèse Jeanne (1911-2003), qui épouse en 1931 Henri d'Orléans (1908-1999), comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France. D'où onze enfants.
- Pierre d'Alcantara Gaston Jean Marie Philippe Laurent Hubert (1913-2007), prétendant au trône du Brésil, qui épouse en 1944 la princesse espagnole Esperanza de Borbón-Dos Sicilias (1914-2005). D'où six enfants.
- Marie Françoise Amélie Louise Victoire Thérèse Elisabeth (1914-1968), qui épouse, en 1942, Duarte Nuno de Bragança, duc de Bragance. D'où trois enfants.
- Jean Marie Philippe Gabriel (1916-2005), qui épouse, en 1949, Fatima Scherifa Chirine (1923-1990), veuve du prince Toussoun d’Égypte, dont il divorce en 1971. En 1990, il se remarie à Teresa Leite (1929-2020). D'où un enfant du premier mariage.
- Thérèse Marie Théodora Amélie Louise Victoire (1919-2011), qui épouse Ernest Martorell y Caldero (1921-1985). D'où postérité.
Pedro de Alcântara de Orleans e Bragança est donc le grand-père du comte de Paris, Henri d'Orléans (1933-2019) et de l'actuel duc de Bragance, Duarte de Bragança (né en 1945).
Biographie
Pedro de Alcântara de Orleans e Bragança, alors prince du Grão-Para, passe son enfance au manoir Isabelle (Paço Isabel, actuel palais Guanabara), à Rio de Janeiro, au Brésil. Lui et ses frères cadets, Luiz et Antônio, sont alors entourés d'un aréopage de précepteurs, dont le chef est le baron de Ramiz Galvão.
Mais, le , un coup d'État a lieu contre l'empereur Pierre II et sa fille, la régente Isabelle. La république est proclamée et, peu de temps après, les souverains déchus sont condamnés à l'exil en Europe. Le prince Pedro de Alcântara est alors âgé de 14 ans et les événements auxquels il assiste le marquent profondément.
En Europe, l'ancienne famille impériale s'établit d'abord au Portugal, puis en France, au château d'Eu, propriété du prince Gaston. Par la suite, il part faire ses études et son service militaire en Autriche[3]. Comme ses deux frères, Pedro de Alcântara devient lieutenant des hussards de l’Armée impériale et royale et sert à plusieurs reprises l’empereur François-Joseph. C'est là qu'il rencontre celle qui deviendra sa femme, la comtesse tchèque Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz.
Elisabeth n'est pas issue d'une maison souveraine, ce qui déplaît à la princesse Isabelle qui, en tant que chef de la maison impériale, désapprouve ce qu'elle considère comme une mésalliance[4].
La princesse Isabelle décide malgré tout d'autoriser le mariage des deux amoureux. Cependant, elle place une condition à la célébration du mariage : la renonciation de Pedro de Alcântara à ses droits à la couronne du Brésil. Le prince accepte et abdique ses droits dynastiques, en 1908, en faveur de son frère cadet, le prince Luiz[5]. Il est alors décidé que de Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança perdra son titre de prince du Brésil mais conservera son prédicat d'altesse impériale et royale et sa qualité d'aîné de la maison impériale du Brésil. Il recevra en outre le titre de prince d'Orléans-Bragance. Quant à ses enfants à naître, ils porteront le prédicat d'altesse royale ainsi que le titre de prince ou princesse d'Orléans-Bragance[6]. Il se marie ainsi avec Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz le en l'Église Notre-Dame de Versailles, et c'est l’évêque de Versailles, Mgr Charles Gibier qui reçoit leurs consentements[7].
Après l'abolition de la loi d'exil par le président de la République Epitácio Pessoa en 1920, Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança réalise plusieurs voyage de chasse dans son pays natal. Accompagné par son secrétaire, le journaliste et photographe autrichien Mario Baldi, il réalise, en 1926-1927, l'un des voyages les plus célèbres de l'époque : un raid automobile de 4 000 km entre la Bolivie et la ville de Rio, sur des routes presque impraticables. De cette expédition, on a conservé plusieurs reportages publiés par Mario Baldi dans des journaux et des revues illustrés brésiliens et européens. De nombreuses photos ont également été prises pendant ce voyage et elles forment aujourd'hui la collection Mario Baldi, du secrétariat à la culture de Teresopolis.
En 1935, le prince et sa famille retournent définitivement vivre au Brésil, dans le palais du Grão-Pará, à Petrópolis. Il devient alors une figure incontournable des commémorations et autres cérémonies locales
En 1936, Pedro de Alcântara de Orleans e Bragança repart, pendant plusieurs mois, en expédition dans le sertão avec deux de ses enfants, Pedro Gastão et Francisca, son secrétaire, Mario Baldi, un ami, Jorge Sampaio, et un missionnaire français, le père Hippolyte Chauvelon. Cette fois, le voyage consiste en la découverte des peuplades indigènes du Mato Grosso et la revue A Noite Illustrada publie plusieurs photo-reportages de Mario Baldi.
C'est dans la ville de Petrópolis que Pedro de Alcântara de Orleans e Bragança meurt à l'âge de 65 ans. Son corps est d'abord enseveli dans le cimetière local, où il est enterré avec les honneurs d'un chef d'État. Mais, en 1990, ses restes et ceux de son épouse sont transférés dans le mausolée impérial de la cathédrale de São Pedro de Alcântara de Petrópolis. Il repose donc aujourd'hui aux côtés de ses parents et grands-parents.
La question dynastique
Bien que Pedro de Alcântara n’ait jamais formellement annulé sa renonciation, il doutait fortement de sa validité juridique et considérait qu'à tout le moins, elle ne s'appliquait qu'à lui et non à ses descendants. Dans une interview[8] au quotidien brésilien Diário da Noite (pt), en 1936, il précisa sa pensée :
« Quand, il y a de nombreuses années, j'ai renoncé au trône impérial – a dit S.A. – en faveur de mon frère le prince dom Luiz, je l'ai fait seulement à titre personnel, sans me conformer aux prescriptions des lois brésiliennes, sans consulter préalablement la nation, sans les protocoles nécessaires qui précèdent les actes de cette nature. En outre, ce ne fut pas une renonciation héréditaire. Plus tard, en m’entretenant en Europe, et au cours de mes voyages au Brésil, avec quelques monarchistes, j’ai constaté que ma renonciation n’était pas valide pour de nombreux motifs, en plus de ceux que je viens de citer. Le conseiller João Alfredo (pt), qui detenait une copie authentique de ma renonciation, m’a donné aussi le même avis. Toutefois, si la restauration monarchique se confirme, il appartient à notre noble peuple de choisir qui doit diriger ses destinées : si c'est moi, qui ai la dévolution héréditaire du trône impérial, ou si c'est mon neveu dom Pedro Henrique, qui détient seulement, avec la mort de mon frère, le prince Luiz, ma renonciation personnelle. »
Son fils aîné, Pedro Gastão, était présent lors de cette entrevue de son père avec le journaliste Caio Júlio César Vieira († 1988), et on voit les trois hommes photographiés ensemble en première page du journal, avec ce grand titre sur cinq colonnes à la une : « Dom Pedro de Alcântara, qui s'estime héritier de la couronne du Brésil, fait l'éloge de l'intégralisme ». Pedro Gastão partageait les vues de son père et revendiqua après la mort de celui-ci ses droits au trône, en tant qu'aîné des descendants de l'empereur Pierre II.
Titulature et décorations
Titulature
- — : Son Altesse Impériale le prince de Grão-Pará, prince de Brésil
- — : Son Altesse Impériale le prince Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança
- — : Son Altesse Impériale et Royale le prince Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança, prince d'Orléans-Bragance
Décorations dynastiques
Grand-croix de l'ordre de la Croix du Sud[9] | |
Grand-croix de l'ordre de Pierre Ier[9] | |
Grand-croix de l'ordre de la Rose[9] |
Grand-croix de l'ordre du Soleil levant[9] |
Bibliographie
- Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur (souvenirs), éd. Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1978. 440 p. -[16] p. de pl. ; 24 cm (ISBN 2-221-00107-9)
- Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Les Chemins creux (souvenirs, suite de Tout m'est bonheur), éd. Robert Laffont, coll. « Vécu », Paris, 1981. 274 p. -[16] p. de pl. ; 24 cm (ISBN 2-221-00817-0)
- Paule-Cécile Minot, Versailles à travers ces grandes familles, Nouvelles Editions Latines, , 228 p. (lire en ligne)
Notes et références
- Acte n°505 en date du 12 novembre 1908 - Etat Civil de la Mairie de Boulogne-sur-Seine.
- Villon, Victor: Elisabeth Dobrzensky "Empress of Brazil", article en anglais publié dans la revue Royal Digest 3/2008 http://pt.scribd.com/doc/231754509/Elisabeth-Dobrzensky-Von-Dobrzenicz-Empress-of-Brazil-PDF-2
- Rappelons qu'en tant que membre de la famille d'Orléans, le prince Pedro de Alcântara était touché, en France, par la loi de 1886 qui interdisait aux membres des familles ayant régné en France d'entrer dans l'armée française.
- Bien qu'issu d'une famille fort ancienne, le baron Jean Dobrzensky de Dobrzenicz, père d'Elisabeth, n'a été élevé au rang de comte par l'empereur d'Autriche-Hongrie qu'en 1906, et ce sur la demande expresse de la princesse Isabelle du Brésil.
- Le fils aîné du prince Pedro de Alcântara, Pedro Gastão de Orléans e Bragança est revenu sur cette renonciation à la mort de son père et s'est autoproclamé prince impérial du Brésil, considérant la renonciation de son père comme nulle et sans valeur juridique.
- En vertu du pacte de famille (ou acte de Bruxelles) du 26 avril 1909, signé entre les princes d'Orléans d'une part, et le comte d'Eu et ses fils d'autre part (cf. Le comte de Paris et sa descendance, Philippe de Montjouvent, éditions du Chaney).
- Paule-Cécile Minot 1994, p. 33
- Caio Júlio César Vieira, “Disputa de Príncipes” : Diário da Noite (pt) du 27 janvier 1936, année VIII, no 2529, 7e édition, p. 1-2, lire en ligne.
- Royal Ark
Pour approfondir
Pages connexes
Liens externes
- Le château d'Eu musée Louis-Philippe qui fut la résidence française du prince Pierre d'Orléans-Bragance et des siens de 1905 à sa mort en 1940.
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