Pierre Révoil

Pierre Henri Révoil[1], né à Lyon le et mort à Paris le , est un peintre français.

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Biographie

Formation

Né dans la paroisse Saint-Nizier, Pierre Révoil est le fils d’Antoine Révoil, pelletier, et de Marguerite Poncet, son épouse. Peu aisée, sa famille lui permet de suivre une éducation convenable.

Il commence ses études de dessin à l’école centrale de Lyon, dirigée par Donat Nonnotte et Alexis Grognard.

En 1793, la misère où tombe sa famille oblige son père à le placer chez un fabricant de papiers peints de Lyon, qui l’emploie à faire des emblèmes patriotiques, en faveur à l'époque, et notamment de nombreuses images de la Liberté. Puis il parvient à entrer à l’atelier de Jacques-Louis David à l'École des beaux-arts de Paris et il y poursuit son éducation à partir de 1795.

Le peintre

D'abord fasciné par la peinture des vases grecs, il obtient une certaine notoriété avec ses scènes patriotiques et révolutionnaires. Son tableau de Bonaparte relevant la ville de Lyon de ses ruines (1805) lui attire l’attention du gouvernement impérial.

Il peint de grandes peintures religieuses (Honneur au Sacré Cœur de Jésus, 1807) mais rapidement, le Moyen Âge devient le sujet de la plupart de ses tableaux. S'éloignant de la peinture d'histoire, il s'oriente vers des sujets historiques populaires au caractère anecdotique et à la technique minutieuse avec des œuvres comme L'Anneau de l'empereur Charles Quint (1810), Le Tournoi (1812), Henri IV et ses enfants (1813).

Avec celles de son ami et collègue lyonnais Fleury François Richard, ses œuvres relèvent du style troubadour, en vogue au début de l'Empire.

Le professeur et le collectionneur

Jean-Marie Jacomin, La Classe de peinture à l’école de dessin de Lyon (vers 1817), musée des beaux-arts de Lyon.

Pierre Revoil est nommé professeur à l'École des beaux-arts au palais Saint-Pierre à Lyon en 1807.

Fervent collectionneur, il constitue, dès avant 1811, une collection d’objets précieux de cette époque : cuirasses, armures, bahuts, vases, tentures, tableaux, manuscrits. Chaque pièce de ce musée personnel est l’objet d’un enseignement pour ses élèves auxquels il en explique l’origine, l’emploi, la valeur artistique et leur en fait reproduire quelques-uns par le pinceau.

La collection de Révoil est déjà célèbre en 1811. Millin qui, de passage à Lyon, va la visiter, en a laissé une description fort complète dans le Magasin encyclopédique. Précurseur de toute une classe de grands amateurs modernes, Révoil est le premier à avoir formé un cabinet exclusivement composé d’objets mobiliers du Moyen Âge et de la Renaissance, que Louis Courajod a décrit en détail dans La Collection Révoil du Musée du Louvre[2]. En 1814, le comte d’Artois, qui a visité sa collection lors de son passage à Lyon, s’en souvient sans doute lorsqu’il en ordonne l’acquisition en 1828.

Nommé peintre de Madame la Dauphine, Pierre Révoil est accueilli avec empressement par la bonne société lyonnaise et se fait remarquer par la distinction de ses manières. II a, en outre, des talents de société. Il chante dans les soirées de petites romances de sa façon, que ses compatriotes trouvent admirables. Sa ballade intitulée La mort du sire de Damas a beaucoup de succès à Lyon. Révoil est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1814.

Départ pour la Provence

À la chute de l’Empire, Révoil se rallie au régime de la Restauration. En 1816, il se marie à Aix-en-Provence avec la fille aînée de son cousin, née en 1798, et quitte Lyon en 1818 pour la Provence. Revenu dans sa ville natale en 1823, il reprend la direction de l’école jusqu’en 1830. Il vient à peine de céder sa collection à l’État quand la Révolution de Juillet éclate. Cet événement brise la carrière de Révoil qui, reparti avec toute sa famille pour la Provence, ne devait revoir ni ses élèves, ni son école.

Quelques années plus tard, sans fortune ni ressources, abandonné de tous, Révoil s'installe dans un grenier de la rue de Seine à Paris, où il meurt.

La femme de lettres Louise Colet, née Révoil, épouse d'Hippolyte-Raymond Colet, est sa belle-sœur. Son fils, Henri Antoine Révoil, est un célèbre architecte qui travaille à la restauration de nombreux monuments prestigieux dans le sud de la France. Un autre de ses fils, Bénédict-Henry Révoil, est un romancier et voyageur.

Œuvres dans les collections publiques

Mademoiselle de La Vallière aux Carmélites, musée des beaux-arts de Lyon.
En Espagne
En France
Arts graphiques

Chansons

  • La mort du sire de Damas[réf. nécessaire]

Salon

Expositions

Élèves

Bibliographie

  • Marie-Claude Chaudonneret, La Peinture Troubadour : deux artistes lyonnais : Pierre Révoil (1776-1842), Fleury-Richard (1777-1852), Arthéna, Paris, 1980.
  • Louis Charles Jean Courajod, La Collection Révoil du Musée du Louvre, Caen, Le Blanc Hardel, 1886, p. 3-63[7].
  • Michel-Philibert Genod, Mémoires de l’académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, Paris, Lyon, Durand, Brun, 1863, p. 19-37.
  • Charles Gabet (1793-1860), Dictionnaire des artistes de l'École française du XIXe siècle, de peinture, sculpture, architecture, gravure, dessin, lithographie et composition musicale, Paris, 1831, 710.p.

Iconographie

Distinction

Chevalier de la Légion d'honneur

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Né Pierre Henri Révoil.
  2. Louis Courajod, La Collection Révoil du Musée du Louvre, Caen, Le Blanc Hardel, 1886, p. 4-13.
  3. « Charles Quint à l’abbaye de Saint-Just », notice d'oeuvre, sur Musée Calvet d'Avignon, musée des Beaux-Arts et d'Archéologie (consulté le )
  4. « Convalescence de Bayard », sur Collections du Louvre (consulté le )
  5. Marie-Claude Chaudonneret, deux artistes lyonnais, Fleury-Richard et Pierre Révoil, la Peinture Troubadour, éd. Athena, Paris, 1980, p.54.
  6. Bénézit
  7. (en ligne).
  8. Barbillon, Claire, et Musée des beaux-arts (Lyon, France),, Sculptures du XVIIe au XXe siècle : Musée des beaux-arts de Lyon, Paris/Lyon, Somogy éditions d'art / Musée des beaux-arts de Lyon, 592 p. (ISBN 978-2-7572-1269-1 et 2757212699, OCLC 1007810976, lire en ligne)
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