Pierre-Jules Jollivet
Pierre-Jules Jollivet, né le à Paris, mort dans la même ville (dans le 16e arrondissement [1]) le , est un peintre et un lithographe français.
Biographie
Pierre-Jules Jollivet étudie d’abord l'architecture avec Jean-Jacques-Marie Huvé (1783-1852) et Auguste Famin (1776-1859). Ce n'est que plus tard, en 1822, qu'il se tourne vers la peinture. Il entre cette année-là à l’École des beaux-arts de Paris où il reste jusqu’en 1825. Il y a pour maître François-Louis Dejuinne et Antoine-Jean Gros, eux-mêmes peintres d'histoire et de genre.
Parallèlement, Jollivet s’intéresse à la lithographie inventée en 1796 par Aloys Senefelder. C'est pourquoi, en 1826, il se rend en Espagne pour travailler sur un catalogue des collections artistiques du roi d’Espagne Ferdinand VII, au musée royal de Madrid. Jollivet participe à la réalisation de dix huit planches dans cette publication. Il vit quelque temps à Madrid avant de revenir à Paris où il reprend la peinture.
De retour de son voyage madrilène, il se spécialise dans la peinture d’histoire et dans les scènes de genre, s'inspirant de son expérience en Espagne. Il acquiert peu à peu une certaine notoriété et commence à exposer ses œuvres à partir de 1831. Les premiers tableaux qu’il présente sont Intérieur de la maison d’un alcalde, Vue de la Résidence Royale d’Aranjuez, ainsi que Philippe IV, roi d’Espagne, et ses enfants, inspiré de l’œuvre de Velasquez. En 1833, il est récompensé pour son tableau les Brigands du royaume de Valence qu’il présente au Salon.
Il continue à peindre et exposer ses peintures qui portent essentiellement sur des sujets espagnols tel que La Guerilla (1834, Paris, musée du Louvre) ou Le Braconnier contemplant son butin. Dans les années 1830, Louis-Philippe le charge de peindre plusieurs grandes compositions historiques pour le musée historique de Versailles. Il réalise ainsi La Bataille de Hooglede, (Salon de 1836) ainsi que Godefroy de Bouillon tient les premières Assises du Royaume de Jérusalem, . Il réalise aussi une gravure à l'eau-forte représentant la bataille de Tourcoing du (29 Floréal An II).
Jollivet peint également des sujets religieux comme le Massacre des Innocents, et il se voit confier la décoration de plusieurs églises parisiennes comme celles de Saint-Ambroise, Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts et Saint-Vincent-de-Paul. Pour cette dernière, il utilise une technique innovante de peinture céramique sur de grandes dalles de lave de Volvic. En 1844, il est chargé de réaliser une peinture monumentale pour décorer le porche de l’église Saint-Vincent-de-Paul. Deux ans plus tard, un premier tableau représentant la Trinité est installé au-dessus de la principale porte, complété par la suite par d'autres peintures. La nudité de certains personnages[2] provoqua un scandale et ces œuvres sont retirées en 1861. Elles ne furent reposées qu'en 2011.
Pierre-Jules Jollivet meurt à Paris en 1871.
- La Trinité (1846), plaque de lave émaillée, façade de l'église.
- L'Adoration des mages (1846).
Collections publiques
- Autun, musée Rolin : Halte de Gitans dans les montagnes de Ronda (1832), huile sur toile[3]
- Paris, église Saint-Ambroise
- Paris, église Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts
- Paris, église Saint-Vincent de Paul :
- La Trinité (1846), plaque de lave émaillée sur la façade
- L'Adoration des mages (1846), plaque de lave émaillée
- Paris, musée du Louvre :
- Préfecture de Paris : Le Christ parmi les savants (1865), huile sur toile
- Musée des beaux-arts de Valenciennes : Les Brigands de Valence (1833), huile sur toile
- Musée des beaux-arts de Rouen : Le Massacre des Innocents (1845), huile sur toile[6]
- Versailles, musée de l'Histoire de France :
- Prise du château de Foix, 1272 (1837), huile sur toile[7]
- La Bataille d'Agnadel, (1837), huile sur toile[8]
- La Bataille de Seminara, (1838), huile sur toile[9]
- La Bataille de Turcoing, (1836), huile sur toile[10]
- Combat d'Hooglede, (1836), huile sur toile[11]
- Godefroy de Bouillon tient les premières Assises du Royaume de Jérusalem, (1839), huile sur toile[12]
- Louis le Gros prend l'oriflamme à Saint-Denis, 1124 (1837), huile sur toile[13]
- Nicolas de Catinat, seigneur de Saint-Gratien, maréchal de France (1637-1712) (1834), huile sur toile[14]
- Philippe III, dit le Hardi, roi de France (1245-1285) (1837), huile sur toile[15]
Exposition
- Laves émaillées : un décor oublié du XIXe siècle, Musée de la vie romantique, Paris, - [catalogue par Georges Brunel]
Élèves
- Gustave Boulanger (1824-1888), élève de 1846 à 1849, Prix de Rome en peinture
- Eugène Froment-Delormel
Notes et références
- Archives de Paris, acte de décès n°1792 dressé le 8/9/1871, vue 5 / 31
- Adam et Ève chassés du Paradis par exemple, dont on peut voir une version réduite sur la maison de Jules Jollivet à la cité Malesherbes dans le 9e arrondissement de Paris.
- « Halte de Gitans dans les montagnes de Ronda », notice no 01610000191, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Lara », notice no 000PE001602, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Une Guerilla », notice no 000PE001603, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Le Massacre des Innocents », notice no 07290022824, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Prise du château de Foix, 1272 », notice no 000PE004235, base Joconde, ministère français de la Culture
- « La Bataille d'Agnadel, 14 mai 1509 », notice no 000PE005204, base Joconde, ministère français de la Culture
- « La Bataille de Seminara, 24 juin 1495 », notice no 000PE004250, base Joconde, ministère français de la Culture
- « La Bataille de Turcoing, 18 mai 1794 », notice no 000PE005486, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Combat d'Hooglede, 13 juin 1794 », notice no 000PE005470, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Godefroy de Bouillon tient les premières Assises du Royaume de Jérusalem, janvier 1100 », notice no 000PE004451, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Louis le Gros prend l'oriflamme à Saint-Denis, 1124 », notice no 000PE004228, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Nicolas de Catinat, seigneur de Saint-Gratien, maréchal de France (1637-1712) », notice no 000PE013174, base Joconde, ministère français de la Culture
- « Philippe III, dit le Hardi, roi de France (1245-1285) », notice no 000PE004234, base Joconde, ministère français de la Culture
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Royal Academy of Arts
- (en) Bénézit
- (en) Grove Art Online
- (es + en) Musée du Prado
- (en + nl) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
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