Pieds-rouges

Le terme « pied-rouge » désigne de façon générale un Français, militant de gauche ou d'extrême gauche, qui est resté ou s'est rendu en Algérie après son indépendance pour œuvrer à la reconstruction et au développement du pays en dehors du cadre de la coopération[1]. Il est formé par analogie avec le terme « pied-noir » et par amalgame avec les idées communistes de certains des pieds-rouges[2]. Néanmoins l'appellation désigne un ensemble assez hétéroclite de personnes, communistes, trotskistes, militants humanitaires, professionnels de santé, etc[2].

Pour les insulaires, voir Île aux Marins.
Ne doit pas être confondu avec Bolet à pied rouge ou Écrevisse à pattes rouges.

De nombreux militants anticolonialistes, trotskistes ou communistes ou chrétiens de gauche, ont vu dans la révolution algérienne une révolution socialiste. Un des facteurs impensés par les pieds-rouges tient en une conception occidentale de la nation algérienne. Cependant le code algérien de la nationalité faisait de l'islam et du patriarcat musulman le fondement le l'identité algérienne et n'avait rien à voir ni avec la philosophie des lumières ni avec la démocratie occidentale et encore moins avec l'internationalisme révolutionnaire[3],[4].

La révolution algérienne a fait l’objet d’un double discours. Le premier était destiné à l’international aux forces de progrès et présentait la lutte pour l’indépendance comme une lutte contre le colonialisme, pour le socialisme, la réforme agraire, la libération de la femme et les libertés démocratiques pour lesquels les pieds-rouges se sont battus. Le deuxième discours, celui-là intérieur à l’Algérie et au monde arabe, était celui du djihad. La guerre d’Algérie visait à libérer la terre d'islam des infidèles[5].

Le terme pied-rouge désigne aussi les Russes ou russophones des ex-républiques soviétiques hors de la RSFSR et dont une large partie a migré vers la Russie après la chute de l’URSS en 1991.

Notes et références

  1. Juliette Minces, L'Algérie de la Révolution : 1963-1964, Paris, Éditions L'Harmattan, , 231 p. (ISBN 2-7384-0044-2, lire en ligne), p. 15
  2. Sylvie Thénault, « Les pieds-rouges, “gogos” de l'indépendance de l'Algérie ? », La Revue internationale des livres et des idées, numéro 14, novembre-décembre 2009, pages 40-42.
  3. Catherine SIMON, Algérie, les années pieds-rouges : Des rêves de l'indépendance au désenchantement (1962 - 1969), La Découverte, , 340 p. (ISBN 978-2-7071-5985-4, lire en ligne)
  4. Jean Sévillia, Les vérités cachées de la Guerre d'Algérie, Fayard, , 416 p. (ISBN 978-2-213-67426-1, lire en ligne)
  5. Algériens-Français, bientôt finis les enfantillages? : Algériens, si vous saviez... : Pierre Maillot, Éditions Corlet, , 303 p. (ISBN 978-2-84706-032-4, lire en ligne), p. 74-93

Bibliographie

  • Catherine Simon, Algérie, les années pieds-rouges. Des rêves de l'indépendance au désenchantement (1962-1969), Éditions La Découverte, 2009, (ISBN 2-7071-5435-0), 285 pages.

Articles connexes

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