Monachus schauinslandi

Le Phoque moine d'Hawaï (Monachus schauinslandi) est une espèce de phoques endémique et originaire de l'archipel d'Hawaï.

Description

La femelle est plus grande que le mâle, elle mesure en moyenne 2,25 m de long pour un poids de 203 kg. Le mâle mesure 2,1 m de long pour 169 kg[1].

Population

C'est la seule espèce de phoque habitant les tropiques et ne présentant aucune adaptation anatomique pour vivre dans ces eaux chaudes. Cette espèce semble tout de même s'être adaptée au climat tropical en demeurant inactif durant la journée[2].

Depuis des centaines d'années, l'homme est la plus grande menace du phoque moine d'Hawaï. Ils ont probablement été extirpés des principales îles hawaïennes par les colonisateurs polynésiens il y a de cela 1500 à 1600 ans. Au XIXe siècle, à l'arrivée des premiers marins européens, le phoque moine hawaïen a été chassé jusqu'à près de l'extinction vers la fin du siècle dans les six populations principales des îles du nord-ouest (Bancs des Frégates françaises, Laysan, Lisianski, les récifs Pearl et Hermes, Atolls Midway et Kure). Ils étaient activement chassés pour leur chair et leur fourrure[3].

Ces baisses épisodiques dans la population de phoques moines d'Hawaï ont entraîné une diminution considérable de la variabilité génétique chez l'espèce, ce qui la rend encore plus vulnérable face à toute menace. De plus, les femelles et les petits sont extrêmement sensibles aux perturbations[4]. Selon les plus récentes estimations d'abondance totale, on compte près de 1247 phoques moines[5].

Alimentation

En dépit d'une bonne corrélation entre la productivité en surface des océans (production de phytoplanctons), le phoque moine d'Hawaï s'alimente des diverses espèces de poissons, d'espèces benthiques ainsi que d'invertébrés habitant les récifs de l'archipel hawaïen[6].

De récentes études ont démontré un changement dans le comportement de ces phoques au sujet de leur quête alimentaire. En effet, au lieu de chasser un vaste choix de proies habitant les récifs coralliens, ils optent plutôt pour des proies vivant en profondeur dans les zones méso et subphotiques et ce, à plusieurs kilomètres de leurs lieux de repos[7]. La principale raison à savoir pourquoi ces phoques risquent à s'alimenter plus en profondeur est que les proies sont beaucoup plus exposées aux prédateurs comparativement à ceux habitant les coraux, qui leur fournissent une plus grande possibilité de cachettes. Les plongées les plus profondes faites par les phoques ont été enregistrées à plus de 500 m[6].

Reproduction

La saison de reproduction s'étend de mars à août avec un pic d'activité en avril. La femelle donne naissance à un seul petit après une période de gestation de 11 mois. La longévité est de 25 à 30 ans dans la nature[1].

Notes et références

  1. (en) Référence Animal Diversity Web : Monachus schauinslandi
  2. National Marine Fisheries Service. 2007. Recovery Plan for the Hawaiian Monk Seal (Monachus schauinslandi). Second Revision. National Marine Fisheries Service, Silver Spring, MD. 165 pp
  3. (en) Brian W. Bowen, Robert J. Toonen, Jason D. Baker et Jennifer K. Schultz, « Extremely Low Genetic Diversity in the Endangered Hawaiian Monk Seal (Monachus schauinslandi) », Journal of Heredity, vol. 100, no 1, , p. 25–33 (ISSN 0022-1503, DOI 10.1093/jhered/esn077, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Albert L. Harting, Jason D. Baker et Thea C. Johanos, « Reproductive Patterns of the Hawaiian Monk Seal », Marine Mammal Science, vol. 23, no 3, , p. 553–573 (ISSN 1748-7692, DOI 10.1111/j.1748-7692.2007.00136.x, lire en ligne, consulté le )
  5. Carretta JV, Forney KA, Lowry MS, Barlow J, Baker J, Hanson B, Muto MN. Draft U.S. Pacific marine mammal stock assessments : 2007 (2007) US Departement of Commerce, NOAA Technical Memorandum
  6. (en) Frank A. Parrish, « Do monk seals exert top-down pressure in subphotic ecosystems? », Marine Mammal Science, vol. 25, no 1, , p. 91–106 (ISSN 1748-7692, DOI 10.1111/j.1748-7692.2008.00245.x, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Frank A. Parrish et Charles L. Littnan, « Changing Perspectives in Hawaiian Monk Seal Research Using Animal-Borne Imaging », Marine technology society journal, vol. 41, no 4, , p. 30-34 (lire en ligne, consulté le )

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