Pharmacie d'officine

La pharmacie d'officine est la spécialité regroupant les pharmaciens qui travaillent dans les pharmacies de ville, appelées aussi officines, où les médicaments sont délivrés au public.

Officine.

Rôle et responsabilités

Le rôle du pharmacien d'officine est la validation et la délivrance (dispensation) des ordonnances prescrites par les médecins, les conseils associés à la prise des médicaments, à l'hygiène, à la nutrition ou, plus globalement, à la santé publique. De manière annexe, le pharmacien vend aussi des produits de parapharmacie.

Le travail du pharmacien d'officine est aussi l'analyse de l'ordonnance, la vérification des posologies, des interactions médicamenteuses et des contre-indications existantes en fonction de l'état du patient. Le pharmacien, étant au bout de la chaîne de la prescription médicale, est responsable des médicaments délivrés, même en cas d'erreur ou de négligence de la part du médecin prescripteur. À ce titre, il peut refuser de délivrer l'ordonnance, ou bien modifier les posologies et les médicaments, le plus souvent après accord avec le médecin prescripteur. Il peut également faire le suivi du traitement et aider à l'établissement d'un plan pharmacothérapique. Au Québec, le pharmacien jouit d'un rôle élargi dans la mesure où il peut prescrire des médicaments et des analyses de laboratoire si nécessaire[1].

Toutefois, dans les cas où le problème de santé nécessite un diagnostic, le pharmacien incitera le patient à consulter un médecin. Le pharmacien est habilité et formé à diagnostiquer les pathologies pour lesquelles il peut délivrer des médicaments dits médicaments conseils tels que état grippal, toux, conjonctivite non bactérienne et même certaines mycoses dermatologiques...

Le pharmacien d'officine a aussi un rôle social, il est en mesure d'indiquer aux personnes en difficulté les organismes ou les structures compétentes en matière de santé publique et d'aides sociales.

En France

La profession de pharmacien d'officine

En France, la profession de pharmacien d'officine est très encadrée[2]. Le pharmacien consacre son temps au conseil, à l'écoute et à la prévention dans un but de santé publique. Depuis quelques années, la profession doit faire face, comme tous les secteurs de l'économie depuis le début de la crise des années 2000, à un certain nombre de faillites[3]. Cependant, le monopole d'exercice[4] et le numérus clausus très restrictif qui fixe le nombre d'étudiants admis en deuxième année des études de pharmacie permettent à la pharmacie d'officine de rester un des secteurs les plus rentables financièrement. En effet, les pharmaciens libéraux (aussi appelés pharmaciens titulaires, à la différence des pharmaciens adjoints salariés), avec un revenu médian de 7671 € par mois (rapport IGF de 2013), sont les professionnels de santé les mieux rémunérés derrière les pharmaciens biologistes (10591 € par mois) et devant les médecins spécialistes (7186 € par mois), les chirurgiens-dentistes (6912 € par mois) et les médecins généralistes (5666 € par mois)[5]. L'INSEE précise que dans ses études plus récentes, les revenus sont difficilement comparables car les professions majoritairement soumises à l'IS (impôt sur les sociétés) comme les pharmaciens ou les radiologues, ne comptabilisent pas dans leurs revenus d'activité une partie des dividendes qu'ils se versent[6].

La création d'une pharmacie d'officine

En France, la répartition des pharmacies d'officine est régie par la loi, en fonction de la démographie (environ 1 pharmacie pour 3 000 habitants)[7]. L'objectif est d'assurer un accès aux soins identique pour tous les habitants.L'ouverture d'une pharmacie, par transfert ou création, est possible dans les communes qui comptent plus de 2 500 habitants (ou 3 500 en Guyane, en Moselle et en Alsace)[8]. Ensuite, l'ouverture ou le transfert de nouvelles pharmacies sont autorisés par tranche de 4 500 habitants (une seconde pharmacie peut être implantée dans une commune qui compte plus de 7 000 habitants). L'implantation d'une pharmacie dans une commune de moins de 2 500 habitants n'est pas autorisée sauf si la commune a précédemment disposé d'une pharmacie qui desservait plus de 2 500 habitants. Une ordonnance du [9] adapte certains critères devant être respectés pour ouvrir une pharmacie afin rendre possible l’ouverture, sous certaines conditions, d’une officine à proximité d’une maison de santé, d’un centre de santé ou d’un centre commercial ou encore dans un aéroport. Elle instaure également des mesures propres à certains territoires où l’accès de la population au médicament est plus difficile, afin de préserver le réseau officinal, y compris dans les territoires ruraux. Elle permet au directeur général de l’ARS de prendre des mesures destinées à favoriser ou maintenir une offre pharmaceutique en utilisant le fonds d’intervention régional[10].

Délivrance de médicaments génériques

En France, il est reconnu au pharmacien d'officine un droit de substitution lui permettant de délivrer des médicaments génériques (sous leur dénomination commune internationale) inscrits au Répertoire des médicaments génériques, sur une prescription médicale où figurent des médicaments dits princeps (sous la dénomination du laboratoire qui a commercialisé en premier la substance).

Controverse

L'émission d'information Cash Investigation (France 2) révèle qu'environ une officine sur deux en France transmet des données de santé anonymisées des patients à l'entreprise américaine IQVIA pour des fins d'exploitation statistique[11],[12],[13].

Notes et références

  1. http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/P_10/P10.HTM
  2. « Droit pharmaceutique - 9782294747564 | Elsevier Masson - Livres, ebooks, revues et traités EMC pour toutes spécialités médicales et paramédicales », sur www.elsevier-masson.fr (consulté le )
  3. « Pharmacies : La faillite les guette ? », sur Club de Mediapart, (consulté le ).
  4. Mathieu Guerriaud, « Le monopole pharmaceutique français », Les cahiers de droit de la santé, LEH « Hors Série : Le monopole pharmaceutique et son avenir », , p. 11-30 (ISSN 1774-9832, lire en ligne)
  5. « Professions réglementées : une réforme dans la transparence », sur www.economie.gouv.fr (consulté le )
  6. « Patrimoine des indépendants − Emploi et revenus des indépendants | Insee », sur www.insee.fr (consulté le )
  7. www.greffe-tc-paris.fr
  8. « Conditions d'ouverture d'une pharmacie », sur service-public.fr,
  9. « Ordonnance n° 2018-3 du 3 janvier 2018 relative à l'adaptation des conditions de création, transfert, regroupement et cession des officines de pharmacie », sur legifrance.gouv.fr,
  10. Mathieu Guerriaud, « Règles de répartition des officines sur le territoire, plus une évolution qu’une révolution », Actualités Pharmaceutiques, vol. 57, no 577, , p. 51–53 (ISSN 0515-3700, DOI 10.1016/j.actpha.2018.04.011, lire en ligne, consulté le )
  11. Elise Lucet, « Cash investigation : Nos données personnelles valent de l'or », sur france.tv, France 2, (consulté le )
  12. https://www.usine-digitale.fr/editorial/donnees-de-sante-pharmacies-et-iqvia-qui-doit-informer-les-clients.N1093904
  13. Données de santé : Tout comprendre à l'affaire Iqvia vs. Cash Investigation

Voir aussi

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