Phalaenopsis

Le genre Phalaenopsis ou orchidée papillon (du grec ancien : φάλαινα / phálaina, « phalène », et ὄψις / ópsis, « aspect », c’est-à-dire « qui a l’aspect d’un papillon de nuit ») regroupe des plantes de la famille des Orchidaceae. Le plus ancien phalaenopsis a été décrit en 1750 : Phalaenopsis amboinensis.

Description et biologie

Les phalaenopsis sont des plantes monopodiales. Elles produisent une seule tige formée par l'alternance des feuilles imbriquées l'une dans l'autre. Ces dernières sont généralement de forme oblongue assez large, à bout arrondi, plutôt épaisses.

La plante produit une abondance de racines charnues, blanchâtres. La taille varie beaucoup d'une espèce à l'autre, allant de quelques centimètres seulement pour Phalaenopsis appendiculata jusqu'à presque un mètre de long pour Phalaenopsis gigantea.

Toutes les espèces sont multiflores, produisant au minimum 3-4 fleurs par hampe florale, mais parfois plus d'une centaine pour Phalaenopsis schilleriana ou stuartiana. Les hampes sont de taille variable, les espèces portant peu de fleurs ont généralement des tiges très courtes, avec des fleurs serrées. Ces dernières ont une taille assez homogène dans le genre. Certes les espèces naines possèdent des fleurs plus petites en moyenne, mais il n'y a pas de différence marquée comme dans certains genres (Cattleya par exemple). Elles sont principalement blanches, roses, violettes, crème ou orangées, souvent tachetées de brun, pourpre, rose. Le labelle est très souvent marquée de jaune, orange et/ou rose.

Ce sont des orchidées épiphytes[1] présentes très majoritairement en Asie tropicale : depuis le Sud de la Chine et l'Est du Tibet jusqu'en Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec la plus forte densité en Indonésie et aux Philippines. Elles vivent pour la plupart dans les forêts tropicales humides de plaines et de moyenne montagne, bien que les espèces les plus septentrionales (Phalaenopsis wilsonii par exemple) subissent parfois en hiver des températures inférieures à zéro.

Horticulture

Phalaenopsis Cultivar. Mars 2019.
Autre Phalaenopsis Cultivar. Juin 2020.

Les phalaenopsis comptent parmi les orchidées les plus cultivées du monde et certainement les plus communes en Europe comme plantes d'appartement. On trouve des milliers d'hybrides dont la plupart sont vendus sans être nommés tant ils ont subi de croisements. Ce succès vient :

  • de leur facilité de culture ;
  • de leur port compact, pratique en appartement ;
  • de leur besoin en lumière, moindre que la plupart des orchidées ;
  • de leur abondante et magnifique floraison ;
  • de leur floraison pouvant durer plusieurs mois dans de bonnes conditions ;
  • des inflorescences pouvant refleurir à nouveau.

Les professionnels les plébiscitent notamment pour :

  • leur floraison rapide : quatre ans après le semis, deux ans après la multiplication par méristème ;
  • leur croissance généralement rapide ;
  • leurs exigences moindres que beaucoup d'orchidées.

On trouve aujourd'hui beaucoup de phalaenopsis dans le commerce à des prix plus ou moins élevés, en moyenne sept à quinze euros selon le magasin. Beaucoup de ces orchidées sont cultivées industriellement, d'où leur prix bas, même si en contrepartie la plante mettra du temps pour s'adapter aux conditions de culture moins intensives en appartement (moins d'engrais et de chaleur que dans les serres horticoles).

Culture

Les phalaenopsis sont simples à cultiver en appartement si on respecte quelques règles de base :

  • Emplacement : les orchidées doivent être placées dans un endroit ventilé, lumineux mais pas au plein soleil. La température idéale est autour de 20 °C en journée (ne pas dépasser les 30 °C) et autour de 15 °C la nuit (si possible). Si possible, éviter de mettre le pot-transparent dans un cache pot car les racines en bordure du pot ont aussi besoin de lumière.
  • Arrosage : la fréquence de l'arrosage est variable selon le climat. En été, il peut être hebdomadaire mais il passera à tous les 10 à 15 jours en hiver car il faut que le substrat ait le temps de sécher avant d'être arrosé de nouveau) avec une eau non calcaire à température ambiante (donc prélevée la veille). La couleur des racines dans le pot est un bon indicateur pour savoir s'il faut arroser ou pas (d'où l’intérêt d'un pot transparent). Si les racines sont d'un vert vif, inutile d'arroser. Dès qu'elles passent à un vert virant au gris, il faut arroser. L'idéal est d'arroser abondamment en tenant le pot au-dessus d'un évier de façon à laisser le drainage se faire entièrement avant de replacer le pot à sa place habituelle. On peut aussi faire entièrement baigner le pot pendant 10 minutes avant de le laisser bien s'égoutter puis le remettre à sa place. Pour maintenir un bon niveau d'humidité, on pourra vaporiser les feuilles chaque matin pendant les mois d'été.
  • Alimentation et floraison : pour une bonne croissance et une bonne floraison, on peut ajouter lors d'un arrosage sur deux un engrais liquide appauvri en azote et renforcé en potassium (6.12.18, par exemple) à l'eau d'arrosage. Hors période de floraison, un engrais plus équilibré type 10.10.10 sera plus approprié. Après la floraison, on peut tailler la tige florale au-dessus d'un œil naissant afin de faire démarrer une nouvelle floraison plus rapidement. En cas de longue période sans floraison (souvent causée par une luminosité insuffisante), pour relancer le processus de floraison, on peut provoquer un stress en plaçant la plante à l'obscurité totale et au frais (10 °C) pendant une dizaine de jours (dans une cave ou un garage par exemple) puis en la replaçant à un endroit plus lumineux que précédemment.
  • Croissance : pour une bonne croissance de la plante, on conseille de rempoter chaque année dans le même pot rempli d'un substrat très drainant (mélange à parts égales d'écorces de pin, de sphaigne et de perlite) après avoir taillé toutes les racines abîmées ou trop longues.
  • Tailler : pour faire refleurir un phalaenopsis

Comment et quand tailler le phalaenopsis pour profiter de ses nombreuses et longues floraisons. Une orchidée peut fleurir deux, voire trois fois sur la même hampe florale. De cette manière l'orchidée phalaenopsis fleurit quasiment toute l'année ! Une fois la tige défleurie, observer la hampe florale et couper la tige au-dessus d'un bourgeon à l'aide d'une paire de ciseaux ou d'un sécateur. Si la tige a séché jusqu'à son pied, la détacher de son tuteur et la couper à la base. Une nouvelle tige repoussera plusieurs mois plus tard. Il est possible de la voir à nouveau fleurir un an après. Une fois la taille effectuée replacer le pot au même endroit car les phalaenopsis sont parfois capricieuses.

Sous-genres

Phalaenopsis

En classification phylogénétique, le genre Phalaenopsis est divisé en sous-genres[2] :

Espèces botaniques

Hybrides primaires

Phalaenopsis Cultivar Mini

Hybrides intergénériques

  • Doritaenopsis = Phalaenopsis × Doritis.
    • Le genre Doritis est considéré comme rattaché au genre Phalaenopsis (sous-genre Phalaenopsis, section Esmeralda) par certains botanistes (analyse phylogénétique).
  • Phalaenidium (Phd) = Kingidium × Phalaenopsis.
    • Le genre Kingidium est lui aussi rattaché au genre Phalaenopsis (sous-genre Aphyllae) par ces mêmes botanistes (classification APGIII).
  • Phalaerianda (Phda) = Aerides × Phalaenopsis × Vanda.
  • Phalandopsis (Phdps) = Phalaenopsis × Vandopsis.
  • Phaliella (Phlla) = Kingiella × Phalaenopsis.
  • Phalanetia (Phnta) = Neofinetia × Phalaenopsis.
  • Phalphalaenopsis (Phph) = Paraphalaenopsis × Phalaenopsis.

Hybrides majeurs de Phalaenopsis

Hybrides ayant contribué à l'obtention de nouveaux hybrides largement répandus dans le commerce et présentant des caractéristiques originales (couleur, port, forme) tel que les phalaenopsis « arlequins »[8].

Références

  1. Richard C. Vogt (trad. Valérie Garnaud-d'Ersu), La forêt vierge à la loupe [« Rain Forest »], Larousse, , 64 p. (ISBN 978-2-03-589818-0), Plantes épiphytes pages 24 et 25
  2. Christenson 2001, p. 63
    Classification officielle retenue à partir de 2001. Une évolution de cette classification a été proposée en 2012 par Phillip Cribb & André Schuiteman (Swiss Orchid Foundation 2012, p. 14-15)
  3. (en) Référence Kew Garden World Checklist : Phalaenopsis finleyi
  4. (en) Référence Kew Garden World Checklist : Phalaenopsis mirabilis
  5. (en) Référence Kew Garden World Checklist : Phalaenopsis natmataungensis
  6. (en) Référence Kew Garden World Checklist : Phalaenopsis rundumensis
  7. (en) Référence Kew Garden World Checklist : Phalaenopsis thailandica
  8. (en) Eng-Soon Teoh, « Monopodial Orchids », dans Orchids of Asia, Marshall Cavendish, , 367 p. (ISBN 978-9-8126-1015-7, présentation en ligne), p. 198-200
  9. (en) Toward Enhanced and Sustainable Agricultural Productivity in the 2000's : Breeding Research and Biotechnology : Proceedings of SABRAO Seventh International Congress and WSAA Symposium Held at Academia Sinica, Nankang, Taipei, Taiwan, R.O.C., November 16-20, 1993, Taichung District Agricultural Improvement Station, , 1008 p. (présentation en ligne), p. 292
  10. (en) Lakshman Chandra De, Commercial Orchids, Walter de Gruyter GmbH & Co KG, , 322 p. (ISBN 978-3-11-042640-3, présentation en ligne), p. 114
  11. Teoh 2005, p. 305
  12. (en) American Orchid Society, Complete Guide to Orchids, Meredith Books, , 224 p. (ISBN 978-0-89721-506-0, présentation en ligne), p. 188
  13. Teoh 2005, p. 194, 200

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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