Pauline Léon
Pauline Léon, née le à Paris, décédée le à Bourbon-Vendée, est une personnalité de la Révolution française. Elle participe à la prise de la Bastille. Elle est pétitionnaire pour l'armement des femmes. Elle fonde en , avec Claire Lacombe, la Société des citoyennes républicaines révolutionnaires, cercle exclusivement féminin. Elle épouse Théophile Leclerc du groupe des Enragés.
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Biographie
Fille de Pierre-Paul Léon, fabricant de chocolat, mort en 1784, et de Mathurine Télohan, elle aide dès l'âge de 16 ans sa mère à tenir le commerce et à entretenir sa famille. Elle est présente le lors de la prise de la Bastille. Dès , elle fréquente plusieurs sociétés : le club des Cordeliers (jusqu'en 1794), la Société fraternelle des patriotes de l'un et l'autre sexe, ou elle côtoie Jean-François Varlet et Louise Robert, et la Société de Mucius Scaevola.
Le , elle se rend à la tête d'une députation de citoyens à la barre de l'Assemblée Législative, où elle lit une adresse signée par 320 Parisiennes demandant la permission d'organiser une garde nationale féminine[1]. En , elle signe la pétition de la Société patriotique du Luxembourg qui réclame la mort du roi[2].
Le , elle fonde avec Claire Lacombe la Société des républicaines révolutionnaires. Le , elle conduit une délégation de Citoyennes républicaines révolutionnaires qui souhaitent être admises à la Convention. Le , elle signe une délibération de la Citoyennes républicaines révolutionnaires qui demande l'érection d'un obélisque à la mémoire de Marat, sur la place du Carrousel. Le , toutes les sociétés de femmes sont dissoutes par la Convention.
En , elle épouse Jean-Théophile Leclerc, du groupe des Enragés, et déclare reprendre le commerce de chocolat familial. Le , elle se rend à La Fère, où son époux est mobilisé. C'est là qu'ils sont arrêtés le 3 avril, sur ordre du Comité de sûreté générale, sous l'accusation d'hébertisme[3]. Ramenés à Paris, ils sont écroués à la prison du Luxembourg le 6 avril.
Après le 9 Thermidor, elle cherche un appui auprès de Tallien, qu'elle a connu en 1792 et à qui elle écrit le 18 thermidor (5 août). Le surlendemain, Jean-Théophile Leclerc et son codétenu, Pierre-François Réal, sont amenés devant le Comité de sûreté générale. Pierre-François Réal est libéré immédiatement, Pauline Léon et Jean-Théophile Leclerc le 22 août. Ils sont à Lyon en 1798.
En 1804, son frère, François Léon, est arrêté et détenu trois mois et demi pour avoir, avec un nommé Sornet, rédigé et collé des papillons hostiles à Bonaparte. Dans son dossier se trouve une lettre de Pauline Léon datée du et adressée à Pierre-François Réal, devenu l’un des responsables de la Police générale, dans laquelle elle sollicite l’élargissement de son frère. Cette lettre nous apprend qu’elle exerce alors à Paris la profession d’institutrice. Signée « femme Leclerc », elle indique que Jean-Théophile Leclerc est vivant en 1804 ; mais ce dernier s'est installé à La Nouvelle-Orléans et ne semble plus avoir de contacts avec elle. Il meurt en 1820[4].
À une date inconnue, entre 1812 et 1835, elle s'installe chez sa sœur, Marie Reine Antoinette, à Bourbon-Vendée, où elle meurt en 1838, rentière, dans sa maison, rue de Bordeaux.
Œuvres
- Adresse individuelle à l'Assemblée nationale par des citoyennes de la capitale, le , imprimée par ordre de l'Assemblée nationale, Paris, Imprimerie nationale, 1792, in-8, 4 pages.
- « Précis de la conduite révolutionnaire d'Anne Pauline Léon, femme Leclerc », rédigé le au Luxembourg et adressé au Comité de sûreté générale, Archives nationales, Paris, F7 4774/9 dossier Leclerc.
Hommage
Depuis 2015, l'allée Pauline-Léon, près de la place de la Bastille dans le 11e arrondissement de Paris, porte sa mémoire[5].
Depuis , une voie privée de la ville de Nantes porte son nom[6].
Notes et références
- Luc Capdevila,Dominique Godineau, Armées, Presses universitaires du Mirail, 2004, p. 51 (ISBN 2-85816-755-9).
- Guillon 2006, p. 147-159.
- Françoise Brunel, Thermidor : la chute de Robespierre, 1794, Bruxelles, Complexe, coll. « La Mémoire des siècles » (no 211), , 155 p. (ISBN 2-87027-275-8, présentation en ligne), p. 29.
- Christelle Augris, Jean Théophile Victoire Leclerc, la vie d'un révolutionnaire Enragé, (ISBN 978-2-9568174-3-7).
- « Conseil de Paris »
- « Nom de rues, place aux femmes », sur nantes.fr (consulté le ).
Articles connexes
Annexes
Bibliographie et webographie
- Marie-France Brive (éd.), Les Femmes et la Révolution française, actes du colloque international, 12-13-, 3 volumes (vol. 1 : Modes d'action et d'expression, nouveaux droits, nouveaux devoirs, vol. 2 : l'Individuel et le social : apparitions et représentations, vol. 3 : l'Effet 89), Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 1989-1991.
- (en) Darline Gay Levy, Harriet Branson Applewhite, Mary Durham Johnson, Women in Revolutionary Paris, 1789-1795, University of Illinois Press, 1980, 325 pages, p. 158-160 (ISBN 0252008553).
- Dominique Godineau, Citoyennes tricoteuses : les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution française, Aix-en-Provence, Alinéa, coll. « Femmes et Révolution », , 432 p. (ISBN 2-904631-53-4, présentation en ligne)Réédition : Dominique Godineau, Citoyennes tricoteuses : les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution française, Paris, Perrin, coll. « Pour l'histoire », , 416 p. (ISBN 2-262-02257-7, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Dominique Godineau, « De la guerrière à la citoyenne : porter les armes pendant l'Ancien Régime et la Révolution française », Clio. Histoire, femmes et sociétés, no 20, (DOI 10.4000/clio.1418, lire en ligne).
- Claude Guillon, Deux Enragés de la Révolution : Leclerc de Lyon et Pauline Léon, Quimperlé, la Digitale, , 255 p. (présentation en ligne).
- Claude Guillon, « Pauline Léon, une républicaine révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française, no 344, , p. 147-159 (lire en ligne).
- Jean-Clément Martin, La révolte brisée : femmes dans la Révolution française et l'Empire, Paris, Armand Colin, , 272 p. (ISBN 978-2-200-34626-3, présentation en ligne), p. 134-138, [présentation en ligne].
- Michael David Sibalis, « un sans-culotte parisien en l'an XII : François Léon, frère de Pauline Léon », Annales historiques de la Révolution française, no 248, , p. 294-298 (JSTOR 41913618).
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