Paul Flatters

Paul-François-Xavier Flatters, né le à Paris et mort le à Bir el-Garama dans le Sahara, est un militaire et explorateur français.

Biographie

Fils d'un sculpteur distingué, Jean-Jacques Flatters, Paul Flatters est orphelin quand il est admis en 1845 au lycée de Laval. Il y fait de brillantes études, lie de durables amitiés, et plus tard épouse Mlle Legros, sœur de l'un de ses condisciples. Reçu cinquième à l'ESM de Saint-Cyr en 1851, il en sort au même rang[1].

Massacre de la mission Flatters par des Touaregs

Avec 39 personnes, le colonel Paul Flatters part d'Ouargla, le dans la perspective d'étudier la possibilité de créer une nouvelle route commerciale avec l'établissement d'une ligne de chemin de fer transsaharien entre l'Algérie et le Niger.

Il descend alors vers le sud, mais un manque de vivres et les menaces des populations le contraignent à rebrousser chemin. Il rentre à Ouargla le sans avoir totalement rempli sa mission, mais rapportant des informations précieuses. Malgré les menaces proférées par l'amenokal touareg Ahitarel ag Mohamed Biska[2], qui refuse catégoriquement le passage d'une troupe armée sur son domaine, Paul Flatters décide de repartir.

Le , il reprend la route du Sahara pour une seconde expédition de 93 hommes dont sept membres scientifiques et militaires : MM. Béringer, Roche, Santin, le médecin aide-major Guiard, le capitaine Masson, le lieutenant de Dianous de La Perrotine, deux sous-officiers, MM. Étienne Dennery et Joseph Pobéguin, deux ordonnances, Brame et Marjolet, quarante-sept tirailleurs indigènes et trente-et-un arabes des tribus, sept guides Chaamba et Iforas, et le mokkadem de l'ordre des Tidjani. Ils partent avec près de 280 animaux (chameaux, chevaux, ânes) et une importante somme d'or. Pendant deux mois, la colonne progresse sans difficulté majeure vers le Hoggar. Leur chemin s'arrête à Bir el-Garama, où la mission subit l'attaque des Touaregs Hoggar et Ajjers. Tous les Français trouvent la mort. Seuls une vingtaine d'indigènes arrivent à regagner Ouargla[3].

Hommages

Un monument rappelant cet événement a été érigé dans le parc Montsouris à Paris, où en 1884 fut dénommée la rue Flatters dans le 5e arrondissement. Le conseil municipal de Laval a donné également le nom de Flatters à l'une des rues de sa ville. Une inscription sur marbre réalisée par Louis Garnier dans le lycée de cette même ville commémore cet épisode[4].

En 1903, Fort Flatters est fondé dans l'est du Sahara algérien (futurs départements français du Sahara) en hommage à l'explorateur ; la ville sera renommée Bordj Omar Driss lors de l'indépendance de l'Algérie.

Notes et références

  1. « Paul Flatters », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)
  2. Numa Broc, Dictionnaire des Explorateurs français du XIXe siècle, T.1, Afrique, CTHS, 1988, p. 141
  3. Revue bimestrielle Champs de Bataille, no 54, p. 32.
  4. Annuaire du Lycée de Laval, 1880-1881

Annexes

Bibliographie

  • Paul Flatters, Mission d'exploration dans le Sahara central, dans Bullettin de l'Union géographique du Nord, 1880
  • Victor-Bernard Derrécagaix, Exploration du Sahara : les deux missions Flatters, Paris, 1882
  • Deuxième Mission Flatters : historique et rapport, Service central des affaires indigènes, Alger, 1882
  • Henri Brosselard-Faidherbe, Les Deux Missions Flatters au pays des Touareg Azdjer et Hoggar, Paris, 1889
  • Jean Mélia, Les Pionniers du Méditerranée-Niger. Le drame de la Mission Flatters, Mercure de France, 1942
  • René Pottier, Flatters, Éditions de l'Empire français, coll. « Les grands coloniaux », Paris, 1948
  • Daniel Grevoz, Sahara 1830-1881 : Les Mirages français et la Tragédie Flatters, éditions de L'Harmattan, 1989
  • Marcel Cassou, Le Transsaharien - L'Échec sanglant des Missions Flatters, éditions de L'Harmattan, 2005
  • Tito Topin, Le Transsaharien[précision nécessaire]

Liens externes

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