Parti Wafd
Le parti Wafd (حزب الوفد المصري) est l'un des plus anciens partis politiques égyptiens. Wafd signifie délégation et le parti tient son nom d'une délégation.
Wafd n'était en effet, au départ, qu'une délégation formée pendant la Première Guerre mondiale, réunissant musulmans et chrétiens de toutes sensibilités confondues qui luttaient pour l'indépendance complète et totale de l'Égypte. Après la guerre, une partie de la société égyptienne veut envoyer cette délégation à la conférence de paix de Paris pour y évoquer l'indépendance de l'Égypte, mais le pouvoir colonial refuse. Le projet de délégation se transforme en parti sous l'impulsion de Saad Zaghloul. Des émeutes éclatent. Les Britanniques tentent d'exiler Saad Zaghhloul et quelques-uns de ses compagnons, mais les émeutes, se renforcent, appelées révolution égyptienne de 1919, et prennent plus d'ampleur, incluant également des manifestations de femmes. Les Britanniques doivent faire revenir les exilés[1].
En 1920, la féministe Huda Sharawi crée le Comité central du Wafd, avant d'en être élue présidente[2],[3]. En 1924, Saad Zaghloul remporte très largement les élections en obtenant 85 % des voix. Il est nommé Premier ministre. Le parti mène une politique moderniste libérale, qui est largement soutenue par les milieux urbains aisés. C'est un parti laïc, qui a pour mot d'ordre, « La religion est pour Dieu et la patrie pour tous ». Le drapeau du parti est un croissant accompagné d'une croix sur un fond vert. Il rentre très souvent en conflit avec la monarchie égyptienne dominée par les Britanniques, sans pour autant remettre en cause fondamentalement cette monarchie[4].
Le Wafd gagne à nouveau les élections de 1926 mais le parti se discrédite à cause de la modération de sa politique sociale. Il flotte entre un certain populisme et un conservatisme social, ne remettant pas en cause la répartition des biens fonciers, ni l'ordre qui prévaut dans le monde rural. En effet, s'il s'oppose à la domination coloniale, le Wafd n'a pas pour but une transformation radicale de la société ou des rapports de classe[4].
En 1939, Farouk Ier écarte le parti Wafd du pouvoir. À la suite du coup d'État du , le parti est interdit par Nasser. En 1978, Sadate autorise le Wafd à renaître, sous le nom de « Néo-Wafd » (Hizb al-Wafd al-Jadid)[réf. nécessaire].
Dirigeants historiques
- Saad Zaghloul, de 1919 à 1927
- Mustafa el-Nahhas, de 1927 à 1952
Références
- Amira Nowaira, Azza El Kholy et Moha Ennaji, Des femmes écrivent l'Afrique : L'Afrique du Nord, Éditions Karthala, (lire en ligne), p. 76-77
- « « Nasawiyat » ou le féminisme dans le monde arabe de Huda Sharawi à Rima Karaki », WIDE, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Huda Sharawi | Egyptian feminist and nationalist », Encyclopedia Britannica, (lire en ligne, consulté le )
- Omnia El Shakry, « Les trois révolutions égyptiennes, ou la puissance de l’histoire », Transeuropéennes, (lire en ligne)
Voir aussi
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