Palladium (mythologie)

Dans la mythologie grecque, le Palladium ou Palladion (en grec ancien Παλλάδιον / Palládion) était une statue sacrée de Pallas Athéné en arme, portant la javeline et l'égide d'Athéna.

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Ulysse et Diomède dérobent le Palladion, œnochoé du Cercle du Peintre de l'Ilioupersis, vers -360--350 av. J.-C., musée du Louvre

Mythe

Après qu'elle eut tué accidentellement Pallas, sa compagne de jeu, Athéna façonna une statue à son image, le Palladium, qu'elle plaça aux côtés de Zeus. Un jour, Électre, cherchant à échapper à Zeus, se réfugia derrière la statue. Furieux, Zeus jeta l'effigie du haut du ciel[1]. Ilos, fondateur éponyme de Troie (Ilion), la trouva devant sa tente et la rapporta à Troie où il fonda un temple pour l'honorer. Elle conféra alors l'inexpugnabilité à la cité.

Lors du siège de Troie, le Palladium devint un enjeu majeur. Hélénos, capturé par Ulysse, révéla que Troie ne tomberait pas tant qu'elle abriterait la statue[2]. Selon la tradition grecque, elle fut alors dérobée par Ulysse et Diomède qui la rapportèrent au navire[3]. Selon la tradition romaine, elle fut emportée par Énée en Italie et fut ultérieurement placée dans le temple de Vesta, à Rome.

L’empereur Héliogabale, lors de l’une de ses frasques, prit la route de Rome avec une procession qui transportait une pierre noire sur un char d'or conduit par des chevaux blancs qu'il conduisait à reculons  pratique du rite réservée aux prêtres  jusqu’au Palatin qu’il atteignit durant l'été 219[4].

« Il fit construire et consacra à Héliogabale un temple sur le mont Palatin auprès du palais impérial ; il y fit transporter tous les objets de la vénération des Romains : la statue de Junon, le feu de Vesta, le Palladium et les boucliers sacrés. [...] Il disait en outre que les religions des Juifs et des Samaritains, ainsi que le culte du Christ, seraient transportés en ce lieu, pour que les mystères de toutes les croyances fussent réunis dans le sacerdoce d’Héliogabale. Les religions nouvelles d’Isis, de Sérapis, ou de Cybèle, de Mithra ou des Chrétiens, avaient leurs adorateurs à Rome, sans menacer pour autant le vieux panthéon romain. Mais Héliogabale semble vouloir imposer son dieu comme unique, au-delà de son assimilation à Jupiter. Les Romains furent vraiment scandalisés lorsqu'il enleva la grande Vestale Aquila Severa pour l'épouser, désir de syncrétisme symbolique, "pour que naissent des enfants divins", dira-t-il au Sénat. Mais, peu porté sur la gent féminine, Héliogabale ne la touchera jamais et s'en séparera rapidement[5]. »

Sens dérivés

Autrefois, le terme « palladium » était parfois utilisé pour désigner un élément dont la préservation est primordiale, mais cet usage est maintenant peu répandu, le terme étant essentiellement utilisé pour désigner l'élément chimique correspondant.

On utilise cependant encore le terme « palladium » pour désigner un objet symbolique, le plus souvent une statue sacrée, qui est l'emblème mystique national d'un pays, comme le Bouddha d'émeraude pour la Thaïlande, ou une pierre sacrée comme la pierre noire de La Mecque.

Bibliographie

Notes

  1. Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], III, 10, 1-2.
  2. Apollodore, Épitome [détail des éditions] [lire en ligne], V, 10 ; papyrus Rylands 22.
  3. (en) Petite Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], arg. 4 ; Apollodore, Épitome, V, 13 ; papyrus Rylands 22.
  4. Jerphagnon 1996, p. 401-402.
  5. Robert Turcan 1985

Sources

Voir aussi

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