Pacte de Tarente

Le pacte de Tarente est conclu entre Octavien et Marc Antoine au printemps 37 av. J.-C. : il s'agit de la prorogation du second triumvirat.

Contexte

Carte de la République romaine en 39 :

Après la bataille de Philippes à l'automne 42 qui vit la défaite des « Républicains » face aux triumvirs, ces derniers se partagent l'Empire : Antoine, principal vainqueur, prend en charge la réorganisation de l'Orient mais conserve aussi ses provinces de Gaule chevelue et Cisalpine, tout en y ajoutant la Narbonnaise aux dépens de Lépide. Ce dernier, non présent à Philippes, perd aussi l'Hispanie au profit d'Octavien, et se voit seulement confier l'Afrique, se voyant réduit à un rôle secondaire. L'Italie reste indivise, mais c'est à Octavien que revient la lourde et impopulaire tâche de démobiliser et installer les vétérans sur les terres italiennes[1]. Après la guerre de Pérouse au début de l'an 40, qui voit Octavien battre le frère d'Antoine, les deux triumvirs renouvellent leur alliance et le partage de l'Empire : Antoine est reconnu comme maître de l'Orient et Octavien de l'Occident. Antoine perd donc là les Gaules, Lépide est maintenu en Afrique et l'Italie restant indivise[2]. Pour sceller ce nouveau pacte, Antoine épouse Octavie, la sœur d'Octavien[2]. Un autre accord, celui de Misène en 39, octroie à Sextus Pompée les îles italiennes ainsi que le Péloponnèse[3].

Malgré la paix de Misène, Octavien est en grande difficulté face à Sextus Pompée et sollicite l'aide de son collègue par l’intermédiaire de Mécène. Antoine accepte de rencontrer Octavien à Tarente, notamment grâce à l'insistance d'Octavie au printemps 37[4].

Pacte de Tarente

Après des discussions difficiles, le second triumvirat est alors prorogé pour cinq années alors qu'il avait expiré six mois plus tôt. Octavien promet d'envoyer deux légions à Antoine pour lutter contre les Parthes tandis que ce dernier envoie immédiatement des navires renforcer la flotte octavienne[5].

Il est aussi convenu que Marcus Antonius Minor, fils aîné d'Antoine, épouserait Julia[4].

C'est la dernière rencontre entre les deux hommes[4]. Le général d'Octavien, Marcus Vipsanius Agrippa peut alors mener l'offensive victorieuse contre Sextus Pompée, mais Octavien ne tiendra pas sa promesse d'envoyer des légions à Antoine pour la guerre contre les Parthes[5]. Cela débouchera à terme sur la dernière Guerre civile de la République romaine.

Références

  1. Jean-Michel Roddaz dans François Hinard, Histoire romaine, Fayard, 2000, p. 854.
  2. Jean-Michel Roddaz dans François Hinard, Histoire romaine, Fayard, 2000, p. 865.
  3. Jean-Michel Roddaz dans François Hinard, Histoire romaine, Fayard, 2000, pp. 865-867.
  4. Jean-Michel Roddaz dans François Hinard, Histoire romaine, Fayard, 2000, p. 871.
  5. Jean-Michel Roddaz dans François Hinard, Histoire romaine, Fayard, 2000, pp. 871-872.

Voir aussi

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