Jean-André Soulié

Le père Jean-André Soulié, né le à Saint-Juéry dans l'Aveyron et mort le à Yaregong au Tibet[1], est un missionnaire et botaniste français.

Pour les articles homonymes, voir Soulié.

Biographie

Il fit ses études au petit séminaire de Belmont-sur-Rance puis au grand séminaire de Rodez. Le , il entra comme diacre aux missions étrangères de Paris, il y reçut le sacerdoce le , et partit le pour la mission du Thibet, actuel diocèse de Kangding.

Le missionnaire au Tibet

Son premier poste est à Bathang (district de Batang tib : ‘Ba’-thang), puis il est nommé à Cha-pa, (maintenant Shaba, près de Kangding). Il rencontre avec ses confrères[2] l'expédition scientifique de Gabriel Bonvalot et du prince Henri d'Orléans, en à Ta-tsien lou (Kangding)[3]. En 1891, il est nommé à Tse-kou, dans le Yunnan, village situé dans une vallée sur la rive droite du Mékong où il resta avec Jules Dubernard jusqu'au 10 juillet 1896[4].

Puis il est en poste à Yaregong (maintenant Yarigong Xiang) où il devient vite populaire en soignant les malades ce qui lui permit de se faire accepter par la population. Il est fusillé le par des Tibétains révoltés, non loin du village, après dix jours de tortures[5].

Le naturaliste

Il recueillit plus de 7 000 espèces de plantes. On lui doit entre autres fleurs, une rose tibétaine, l'espèce Rosa soulieana[6] dont il envoya des graines à Maurice de Vilmorin et au Muséum national d'histoire naturelle à Paris[7] et qui est étudiée par François Crépin en 1896. Nombre des spécimens du père Soulié sont étudiés par Adrien Franchet qui les définit dans ses publications.

En 1895, les premiers semis français du Buddleia de David ou arbre aux papillons sont faits dans la propriété de la famille de Vilmorin à Verrières-le-Buisson. Maurice de Vilmorin avait reçu des graines du père Soulié. La plante sera largement cultivée à partir de 1916[8].

Il collecta près de Tsekou et Atentsé (maintenant le vieux quartier de Dêqên), et envoya à Paris, au Muséum national d'histoire naturelle, des spécimens de Rhinopithèque de Biet (Rhinopithecus bieti), primate d'altitude qui fut décrit sur cette base par Alphonse Milne-Edwards en 1897. Ces spécimens furent les premiers à être connus de la science[9].

Décoration

En 1904, il reçut une médaille d'argent de la Société de géographie de Paris pour avoir relevé des routes peu connues, lors de ses déplacements.

Voir aussi

Bibliographie

  • Françoise Fauconnet-Buzelin, Les Martyrs oubliés du Tibet. Chronique d'une rencontre manquée (1855-1940), éd. du Cerf, coll. Petit Cerf, Paris, 2012, 656 pages
  • Christian Font, Un missionnaire botaniste martyr au Tibet - Jean-André Soulié (1858-1905), éd. à compte d'auteur, 2020, 472 p.

Articles connexes

Les missionnaires botanistes en Chine (par ordre de date de naissance)[10] :

Liens externes

Notes et références

  1. Relevé généalogique sur Geneanet
  2. Mgr Félix Biet, le P. Dejean et d'autres
  3. Gabriel Bonvalot, L'Asie inconnue: à travers le Tibet, Paris, 1896, p. 375
  4. Missions étrangères de Paris : Jean-André Soulié
  5. Missions étrangères de Paris : Un missionnaire massacré au Thibet
  6. Une rose chinoise
  7. Gilles van Grasdorff La nouvelle histoire du Tibet, page 220 édition Perrin, octobre 2006
  8. Serge Muller (coord.), Plantes invasives en France, Publications scientifiques du MNHN, (réimpr. Muséum national d'histoire naturelle), 168 p.
  9. https://gdri-ehede.univ-fcomte.fr/spip.php?article12
  10. (en) Jane Kilpatrick, Fathers of Botany – The discovery of Chinese plants by European missionaries, Kew Publishing Royal Botanic Gardens, The University of Chicago Press, , 254 p.

J.Soulié est l’abréviation botanique standard de Jean-André Soulié.

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