Ouest Corse

L'Ouest Corse est le nom donné par les offices de tourisme à la région de Vico. Il correspond grossièrement à l'ancien arrondissement de Vico, historiquement le moins peuplé de l'île car longtemps soumis aux invasions barbaresques et fragmenté par un relief tourmenté qui rend les communications difficiles.

Géographie

L'Ouest Corse désigne la partie septentrionale de l'Au-Delà-des-Monts. Ce secteur s'étale jusqu'à la mer Méditerranée à l'ouest, depuis la chaîne de montagnes centrale qui divise l'île en deux. L'Ouest Corse s'appuie sur les massifs du Monte Cinto et surtout du Monte Rotondo ; il occupe l'essentiel de la façade maritime de l'île entre Calvi et Ajaccio.

La région s'articule autour de Vico, ancienne sous-préfecture située quasiment au centre de l'aire géographique.

La transition paysagère avec l'En-Deçà-des-Monts au nord est assurée par la microrégion du Filosorma (historiquement rattachée à l'ancienne province de Calvi) qui partage avec la région de Vico son exposition à l'ouest au pied des montagnes, ses côtes déchiquetées, sa densité de population historiquement très faible, son exposition jadis aux invasions barbaresques et des liens historiques séculaires avec le Niolo dont il constituait la zone de transhumance hivernale majeure.

Limites territoriales

Ses limites officielles[réf. nécessaire] sont au nord et à l'est celles des deux départements de l'île, c'est-à-dire :

  • au nord, depuis Punta Nera qui ferme avec Punta Palazzu, la baie d'Elbo dans la Réserve naturelle de Scandola, jusqu'à la Punta Migliarello (2 254 m), voisine du Monte d'Oro au sud-est. La démarcation emprunte une ligne de crête, partant du littoral jusqu'à Capu a e Garghiole (2 105 m), qui sépare le Centre Ouest de la Balagne, puis une autre ligne de crête via Bocca di Vergio, le lac de Nino et les flancs occidentaux du monte Rotondo, cette ligne séparant le Centre Ouest du Niolo et de la Vallée du Vecchio dans le Centre Corse.
  • au sud, une ligne de crête depuis la Punta Migliarello jusqu'à la Punta Peccuraggja (1 039 m), ensuite la rivière Cruzzini, enfin le Liamone définissent ses limites septentrionales jusqu'à la mer. Elle sépare la microrégion de la vallée de la Gravona et de la Cinarca
  • à l'ouest, où alternent des plages de sable avec une longue côte rocheuse déchiquetée n'offrant que peu d'abris, la façade maritime est formée de deux golfes :

Composition ancienne

L'essentiel de son territoire représente l'ancienne province ou juridiction de Vico qui, avant le passage de la Corse sous administration française, était composé des pièves de :

Composition actuelle

L'Ouest Corse couvre les cantons des Deux-Sevi et des Deux-Sorru, ainsi que le canton de Cruzini-Cinarca.

Deux-Sevi

Deux-Sorru

Cruzini-Cinarca

La majeure partie des communes sont adhérentes[Note 1] du parc naturel régional de Corse (PNRC).

À noter aussi que le CREPAC (Centre régional d'expansion et de promotion agricole de la Corse) divise les Deux-Sevi en deux parties[1] : Sevi in Dentru et Sevi in Fora.

Accès

Accès routiers

Il est possible de gagner Vico depuis la Route nationale 193 à Suaricchio (Vero) en empruntant la route D4. Cette voie longue et sinueuse, qui part de la vallée de la Gravona, pénètre dans le Cruzini au col de Tartavello (Bocca di Tartavellu - 885 m).

La position centrale de Vico dans la région en fait un carrefour localement important ouvert vers Sagone et le sud de l'île mais aussi vers Évisa et l'En-Deçà-des-Monts (Corte, Bastia) via les cols de Sevi et de Vergio. C'est enfin un passage presque obligé pour accéder aux vallées enclavées de Guagno et du Cruzzini.

Autres accès

Fortin de Girolata

L'Ouest Corse ne dispose pas d'infrastructures portuaires ni aéroportuaires pour les voyageurs. Les ports et aéroports les plus proches sont ceux de Calvi et d'Ajaccio.

Toutefois, l'accès maritime pour les visiteurs est possible par les marines de Cargèse, Porto et Galéria pour ce qui est de la petite plaisance, sans oublier le petit port de plaisance de Girolata où existe une capitainerie avec des mouillages organisés. En période estivale, et selon les conditions météorologiques, des bateaux-promenades relient ces petits ports depuis Calvi et Ajaccio permettant de visiter la Réserve naturelle de Scandola, le Golfe de Porto et les "Calanche" de Piana.

Accès par les sentiers

La microrégion est traversée par plusieurs sentiers de grande randonnée :

Histoire

Province de Vico (1769)[2]

Jusqu'au XVIIIe siècle, l'Ouest Corse était un territoire désertifié en raison des guerres entre Gênes et les seigneurs féodaux, mais aussi à cause des incursions des pirates, Turcs ottomans et, plus localement à Paomia, des Corses contre la colonie grecque, à quoi il faut ajouter la malaria qui sévissait sur les côtes depuis deux siècles.

Durant la deuxième moitié du XVe siècle, la région est ravagée par Agostino Spinola lors de la guerre qu'il a menée contre les seigneurs de Leca. La plus grande partie des habitants s'étaient, à cette époque, retirés dans les pièves voisines. « En 1460, après avoir vaincu les feudataires une nouvelle fois insurgés contre son autorité, la Banque de Saint-Georges ordonne le dépeuplement, parmi d'autres, des pièves de Sia et de Sevendentro, partisanes des seigneurs rebelles »[3].

Dès le XVIe siècle, cette partie du littoral de l'île est maintes fois « visitée » par les Barbaresques, alliés des Français, et qui avaient basé leur flotte dans l'anse d'Agnellu au nord du Cap Corse. Durant environ 3 siècles, les Barbaresques razzient les côtes, pillant, détruisant, tuant et enlevant des gens pour en faire des esclaves.
Gênes impose la construction de tours littorales aux frais des pièves et communautés. De nombreuses tours de guet et de défense sont construites sur tout le littoral. Le long des côtes du secteur, plus d'une dizaine de tours sont érigées, certaines ont entièrement disparu : tours de Foucolano et d'Imbuto, entre la tour de Galéria et celle d'Elbo (autrefois appelée tour de Loretta)[4],[Note 2].

En 1540, les Génois conduits par Zannetino Doria neveu d'Andrea Doria, capturent à Girolata, Dragut, amiral turc et l'un des corsaires les plus célèbres de l'Empire ottoman.

Sagone était le siège du diocèse éponyme. L'évêque qui résidait dans la cathédrale Sant' Appiano, construite au XIIe siècle sur les ruines d'une ancienne basilique du VIe siècle, quitte Sagone en 1576 pour se réfugier à Calvi à cause des invasions barbaresques.

En 1676 près de 800 immigrés grecs s'installent à Paomia, dans la piève éponyme que la République de Gênes leur a accordée.

Lorsque la grande insurrection contre Gènes éclata en 1729, le peuple corse entier des deux côtés des monts s'unit. Les gens de Vico sommèrent les Grecs de se joindre à eux. Mais les Grecs n'avaient eu qu'à se louer de leurs bienfaiteurs et refusèrent de les trahir.

« Alors Vicolais et Niolins envahirent Paomia et, malgré une vive résistance à la tour d'Ormigna, ils désarmèrent les habitants (avril 1731). La ville fut saccagée et les champs dévastés. Mais les Corses laissèrent aux habitants la vie sauve. Ils ne voulaient que détruire l'œuvre des Génois. »

 Colonna de Cesari-Rocca - Histoire de Corse chap. XIV p. 151

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Économie

Tour génoise de Porto

Disposant des sites remarquables du golfe de Porto (Calanche de Piana, Porto, Girolata, Scandola), son principal atout au patrimoine mondial de l'UNESCO, de Piana « l'un des plus beaux villages de France », le territoire tire ses ressources principalement des activités liées au tourisme : promenade en mer, visite des sites protégés, pêche en mer, plongée, nautisme, etc., qui se développent sur le bord de mer.

L'intérieur vit encore à l'heure du pastoralisme, de l'exploitation de la châtaigneraie et d'un peu d'artisanat. L'apiculture y est fort développée. Une foire rurale du miel « U mele in Festa », se déroule chaque weekend de fin septembre au village de Murzo.

Voir aussi

Liens externes

Notes

  1. L'astérisque indique la commune adhérente au PNRC
  2. Ces deux tours apparaissent sur la Carte militaire de l'isle de Corse où sont marquées toutes les paroisses et tous les principaux hameaux de chaque pieve / rectifiée en l'année 1740, suivant les ordres de Monsieur le marquis de Maillebois chez le Rouge à Paris 1768

Références

  • Portail de la Corse
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