Otto Linné Erdmann

Otto Linné Erdmann ( à Dresde - à Leipzig) est un chimiste allemand. Il s'est principalement illustré en chimie analytique, dans l'étude des minerais et des pigments.

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Otto Linné Erdmann
Portrait d'Otto Linné Erdmann en 1848
Naissance
Dresde (Électorat de Saxe)
Décès
Leipzig (Royaume de Saxe)
Domaines Chimie analytique, chimie organique
Institutions Académie médico-chirurgicale de Dresde
Université de Leipzig
Académie des sciences de Saxe
Académie bavaroise des sciences
Loge maçonnique Apollo de Leipzig (de)
Société Harmony de Leipzig (de)
Diplôme Doctorat de l'université de Leipzig (1824)
Directeur de thèse Ludwig Wilhelm Gilbert
Renommé pour Rédacteur en chef et fondateur du Journal für praktische Chemie

Il est également très impliqué dans la diffusion des nouvelles connaissances de l'époque en chimie appliquée en ayant été fondateur et rédacteur en chef de la plus ancienne revue de chimie publiée en Allemagne titrée Journal für praktische Chemie (Journal de Chimie pratique) et éditée de 1828 à 2000 (puis sous un autre nom depuis 2001)[1],[Note 1].

Biographie

Fils de Karl Gottfried Erdmann, botaniste et médecin ayant introduit la vaccination en Saxe, et de Wilhelmine Friedericke Erdmann, née Geringemuth, Otto Linné Erdmann est né au début du XIXe siècle à Dresde.

Excepté un long voyage scientifique entre 1836 et 1842 durant lequel il s'attarda surtout à Giessen et à Paris, il passera alors presque toute sa vie au sein de ce royaume de Saxe en y étant d'abord étudiant puis à la fois professeur, chercheur et rédacteur en chef d'une revue de chimie.

Très jeune, Erdmann manifeste un intérêt pour les sciences et bénéficie déjà d'une bonne culture générale grâce à son père qui l'encourage à étudier la médecine. Alors âgé de seulement 16 ans, il commence à fréquenter l'académie médico-chirurgicale de Dresde en 1820.

Cependant, durant ces études, il se découvre une passion pour la chimie et ses applications, une science encore en plein développement après les récents travaux de Lavoisier et de Davy. Il décide alors de se lancer dans son étude approfondie en intégrant, en 1822, l'université de Leipzig sous l'impulsion de Ludwig Wilhelm Gilbert qui y enseigne la physique.

Erdmann passe sa thèse de doctorat en 1824, puis devient professeur associé trois ans plus tard et enfin professeur titulaire de la première chaire[2] de « chimie technique »[Note 2] en 1830, fonction qu'il occupera tout le reste de sa vie.

En 1827, il fut admis à la loge maçonnique Apollo de Leipzig (de) puis élu maître de chaire cinq ans plus tard. Erdmann était également membre de la société Harmony de Leipzig (de).

En tant que représentant de l'université de Leipzig, il fut, en 1839-1840, membre de la représentation parlementaire du royaume de Saxe[3].

En 1843, il fonde et dirige un nouveau laboratoire de l'université de Leipzig qui fut longtemps considéré comme une institution modèle dans son domaine de recherches[2]. Il deviendra d'ailleurs président de cette université à partir de 1848.

En 1846, il est élu membre de l'académie royale des sciences de Saxe[4] nouvellement fondée.

À partir de 1859, il devient membre étranger de l'académie bavaroise des sciences[5].

Otto Linné Erdmann était marié à Clara Erdmann, née Jungnickel. Trois fils et une fille sont issus de cette union dont le plus connu : Otto Wilhelm Erdmann, peintre de genre à Düsseldorf.

Sa vie de famille fut perturbée en 1863 par le décès de son épouse. Sa santé vigoureuse fut ébranlée en 1868 à Karlsbad par une péricardite. Erdmann succombera à une nouvelle crise, en 1869, à l'âge de 65 ans.

Travaux scientifiques

Activités de publications

En 1828, Erdmann fonda le Journal für Technische und Ökonomische Chemie[6] qui devint en 1834 le Journal für praktische Chemie (ISSN 0941-1216)[7]. Il en fut le rédacteur en chef jusqu'à sa mort en 1869.

Ses associés éditoriaux furent :

  • Franz Wilhelm Schweigger-Seidel (de) (de 1833 à 1838) ;
  • Richard Felix Marchand (de) (de 1839 à 1850) ;
  • et August Friedrich Gustav Werther (de) (de 1853 à 1869).

Erdmann est également l'auteur de nombreux ouvrages dont :

  • Über das Nickel (À propos du nickel) (1827) ;
  • Lehrbuch der Chemie (Manuel de chimie) (1828) ;
  • Über das Studium der Chemie (À propos de l'étude de la chimie) (1861).

Activités de recherches

En tant que chercheur, il est surtout connu pour ses travaux sur le nickel et ses minerais[Note 3]. Il s'est aussi illustré dans l'étude des composés hétérocycliques colorés comme l’indigo, l'isatine (qu'il synthétisa en 1840, lors de son séjour à Paris, avec Auguste Laurent)[8] ou encore d’autres pigments et colorants.

Avec son collaborateur d'édition, Richard Felix Marchand (de), il effectua également de nombreuses déterminations précises de masses atomiques.

En 1852, il est nommé conseiller de la direction de la compagnie du chemin de fer Leipzig-Dresde. Afin de remplacer les importations onéreuses de charbon anglais nécessaires au fonctionnement des locomotives à vapeur, il develope et met au point un procédé de désulfuration du coke du charbon saxon par ajout de chaux.

Sources

Notes et références

Notes

  1. La revue (abrégée J. Prakt. Chem.) s'appelait initialement Journal für Technische und Ökonomische Chemie de 1828 à 1833. Depuis 2001, elle a été intégrée à la revue Advanced Synthesis & Catalysis spécialisée sur les thématiques de catalyse en chimie organique et organométallique.
  2. De nos jours, on parle plutôt de « chimie industrielle ».
  3. Ces recherches ont eu pour origine une interruption d'un an de sa carrière, en 1826, pour diriger une fonderie de nickel à Hasserode, aujourd'hui associé à Wernigerode (dans la vallée du massif du Harz).

Références

  1. (de) Die Chemie-Schule, « Journal für praktische Chemie », sur Chemie-schule.de, (consulté le )
  2. (de) Université de Leipzig, « Fakultät für Chemie und Mineralogie : Historical » Faculté de Chimie et de Minéralogie : Historique »], sur Chemie.uni-leipzig.de, Leipzig, (consulté le ).
  3. (de) Josef Matzerath, Aspekte Sächsischer Landtagsgeschichte : Präsidenten und Abgeordnete von 1833 bis 1952 [« Aspects de l'histoire du Parlement saxon : Présidents et députés de 1833 à 1952 »], vol. 3, Dresde, Sächsischer Landtag, , 180 p. (présentation en ligne), p. 40.
  4. (de) Sächsische Akademie der Wissenschaften zu Leipzig [Académie des sciences de Saxe à Leipzig], « Otto Linné Erdmann, Prof. Dr. phil. habil. », sur Saw-leipzig.de, Leipzig (consulté le ).
  5. (de) Bayerische Akademie der Wissenschaften [Académie bavaroise des sciences], « Personentreffer : Otto Linné Erdmann », sur Badw.de, Munich, (consulté le ).
  6. (en) « Journal für technische und ökonomische Chemie », sur Catalog.hathitrust.org, Ann Arbor, Michigan (USA), HathiTrust - Digital Library, (consulté le ).
  7. Archives du Journal für Praktische Chemie
  8. Erdmann, Otto Linné, "Untersuchungen über den Indigo" ["Recherches au sujet de l'indigo"], Journal für praktische Chemie, 1840, vol. 19(1), pp. 321–362. DOI:10.1002/prac.18400190161.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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