Ottavio Antonio Bayardi

Ottavio Antonio Bayardi ou Baiardi est un antiquaire et archéologue italien.

Biographie

Ottavio Antonio Bayardi naquit vers 1690 à Parme, d’une famille noble, et prétendait descendre du chevalier Bayard. Ayant embrassé l’état ecclésiastique, il vint à Rome, où sa naissance et ses talents le firent assez promptement parvenir aux dignités de référendaire et de notaire du Saint-Siège. Doué d’une imagination ardente et d’une vaste mémoire, il s’acquit la réputation d’un des premiers archéologues de l’Italie. La découverte d’Herculanum surprit toute l’Europe. Les savants attendaient avec impatience la publication des monuments qu’on y avait trouvés en foule. Le roi de Naples, Charles III, jeta les yeux sur Baiardi pour le charger de ce travail important. À son arrivée à Naples, en 1747, il commença par rédiger en un vol. in-fol. le Catalogue des monuments rassemblés à Portici. Ce volume devait être suivi d’un second qui comprendrait les figures des monuments avec leur explication. En attendant que les gravures fussent terminées, Baiardi, jaloux de faire parade de son savoir aux yeux des Napolitains, obtint du roi la permission de composer un Prodrome ou préface, destiné à faire connaître l’époque, les suites et l’utilité des fouilles d’Herculanum. Il avait plus d’érudition qu’il n’en fallait pour ce travail, mais il manquait de jugement et de goût, deux qualités qui lui auraient été nécessaires pour user sobrement de son savoir. Il avait déjà paru de ce Prodrome 5 vol. in-4° très-épais, que Baiardi n’avait pas encore abordé son sujet. Impatienté du retard qu’éprouvait la description des antiquités, le roi prit enfin le parti de distribuer ce travail à plusieurs savants dont il composa l’académie Ercolanese. Baiardi en fut nommé le président ; et on lui conserva le traitement de 6,000 écus qui lui avait été promis. Mais il n’en resta pas moins furieux de se voir, pár cet arrangement, ravir une partie de la gloire qu’il se promettait en publiant seul ce grand ouvrage. Il quitta Naples quelques mois après, menaçant de faire imprimer à ses dépens deux nouveaux volumes de son Prodrome ; heureusement il n’en fit rien. L’abbé Barthélemy, voyageant pour procurer de nouvelles médailles au cabinet du roi, eut l’occasion de voir Baiardi, une première fois, à Naples. Il le trouva, dictant à son secrétaire une réponse à un moine de Calabre qui l’avait consulté sur l’embarras de concilier le système de Copernic avec le passage des Écritures qui déclare la terre immobile. Après avoir congédié son messager, le savant Italien combla l’abbé Barthélemy de témoignages de son estime et de son attention ; il fit apporter une grande boîte toute pleine de ses poésies latines dans lesquelles il choisit une pièce intitulée : Description anatomique du cerveau. Mais la signora Maria Laura, son ancienne amie, lui ayant représenté qu’un si beau sujet devait être médité pour être bien senti, il se rendit à cette raison, et lut sa Fontaine de Trevi, pièce qu’il déclara lui-même, pleine de feu poétique. Le bon accueil qu’il avait reçu de Baiardi décida Barthélemy à lui faire une seconde visite après son retour à Rome. Dans la conversation, il lui demanda s’il finirait sa préface. Il répondit qu’il l’avait suspendue, et que, pour se délasser, il s’occupait d’un abrégé de l’Histoire Universelle, qu’il renfermerait en douze vol. in-12, et dans laquelle il préluderait par fixer le point du ciel où Dieu plaça le soleil en formant le monde. Il venait, ajoute Barthélemy, de découvrir ce point et il me le montra sur un globe céleste. Tout en se moquant des ridicules de Baiardi, l’académicien français n’en rend pas moins justice à son mérite réel. « Il aurait, dit-il, dû se contenter de parler et ne pas écrire. Sans son Prodrome il serait plus estimé ; car il sait et sait beaucoup ... Il n’est pas charlatan à l’égard de l’antique. » On ignore la date de la mort de ce prélat ; mais elle est postérieure à l’année 1760, époque où il était très-âgé.

Œuvres

Le seul ouvrage imprimé que l’on connaisse de lui, est le Prodromo della antichità d’Ercolano, Naples, 1752-56, in-4°, 5 vol., à chacun desquels est le portrait de l’auteur en médaillon. Il a eu plus ou moins de part aux premiers volumes du magnifique ouvrage intitulé : Le antichità di Ercolano esposte con qualche spiegazione, Naples, 1757-92, in-fol., 9 vol. ainsi divisés : Les peintures, 5 vol. ; les bronzes, 2 vol. ; les candélabres, 1 vol. ; enfin le catalogue, qui est de Baiardi, 1 vol. C’est du Voyage de Barthélemy en Italie qu’on a extrait la plupart des détails semés dans cet article. Le savant Français parle de Baiardi dans sa Correspondance, p. 52, 121, 307 et 403.

Annexes

Bibliographie

  • « Ottavio Antonio Bayardi », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]

Liens externes

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