Osman Hamdi Bey

Osman Hamdi Bey, né le à Istanbul et mort le dans sa villa de l’île de Galatasaray, est un peintre et archéologue turc, fondateur du musée d’Istanbul.

Osman Hamdi Bey
Archéologue

Osman Hamdi Bey
Présentation
Surnom Osman Hamdi
Naissance
Istanbul
Décès (à 67 ans)
Galatasaray (quartier Galata d’Istamboul)
Nationalité Empire ottoman
Activité de recherche
Découvertes principales sarcophage d'Alexandre
Autres activités peintre
Entourage familial
Parents İbrahim Edhem Pacha
Conjoint Marie X...
Osman Hamdi et sa fille Nazlı.
Le Musée archélogique (Müze-i Humayun, à gauche) et l'ancien bâtiment de l'École des Beaux-Arts (Sanayi-i Nefise Mektebi, à droite) ; photo de 2006.
Le Dresseur de tortues (Kaplumbağa Terbiyecisi, 1906).

En tant que peintre, il s’est imposé comme le fondateur d’une école de peinture originale ; en tant qu’archéologue, il fut le grand pionnier de la promotion de l’histoire ancienne et de l’archéologie sur le sol turc. Il créa le premier musée archéologique de Turquie.

Biographie

Osman Hamdi était le fils aîné du Sadrazam (Grand vizir) İbrahim Edhem Pacha, un ingénieur et homme politique de culture occidentale. Son fils montra très jeune des dispositions artistiques, avec un don particulier pour le dessin et la peinture. Quoiqu'issu d'une famille de la classe supérieure de la société, il fréquenta l'école publique de Beşiktaş puis, à partir de 1856, la faculté de droit (Maarif-i Adliye) de Constantinople. En 1860, son père l'envoya parfaire ses études juridiques à Paris, pour qu'il prenne un vernis de culture occidentale. Là-bas, il en profita pour perfectionner sa technique picturale, étudiant sous la direction de Jean-Léon Gérôme, de Louis Boulanger et de Fausto Zonaro.

En 1864, il épousa une Française prénommée Marie, dont il eut deux filles, Fatma et Hayriye. Ce couple dura dix années : en 1873, il rencontrait lors d'une foire internationale à Vienne une autre Française du nom de Marie, celle-là âgée de seulement 17 ans. Osman Hamdi l'appelait Naile ; il l’épousa. Ils eurent quatre filles : Melek, Leïla, Edhem et Nazlı.

Peintre reconnu, il possède un vaste atelier où il reçoit des peintres étrangers venus découvrir l'Orient. Parmi ceux-ci, le peintre français Max Leenhardt auquel il fit découvrir la culture ottomane et la luminosité extraordinaire du Bosphore.

Œuvre

Ses études terminées, Osman Hamdi rentra en 1869 en Turquie, et fut recruté par les services diplomatiques de l’Empire ottoman comme responsable des affaires protocolaires du Palais et responsable des affaires étrangères pour la Province ottomane de Bagdad. C'est là-bas que, prenant part à un chantier de fouilles, il commença à se passionner d’histoire et d’archéologie.

Il dirigea lui-même les premières recherches d'antiquités et les premières fouilles archéologiques à la tête des équipes turques de chercheurs à Sidon au Liban. Il y mit au jour plusieurs sarcophages (dont celui qu'on a appelé depuis le « sarcophage d'Alexandre ») qui passent encore de nos jours pour des merveilles archéologiques.

Pour doter ces vestiges d'un lieu de conservation et de présentation au public, il entreprit dès 1881 la fondation d'un musée archéologique, qui ouvrit finalement le  ; Hamdi Bey devint ainsi le directeur du premier musée de Turquie, qu'il baptisa Müze-i Humayun Musée de l’Empire »), situé dans le quartier Sultanahmet d’Istamboul, et qui est l'actuel Musée archéologique.

Sa construction fut confiée à un architecte levantin, Alexandre Vallaury (1850–1921). La façade évoque la forme du sarcophage d’Alexandre. L'édifice offre un bel exemple d’architecture néoclassique à Istamboul.

En 1883, Osman Hamdi fit construire juste en face du musée l’École Sanayi-i Nefise Mektebi (Institut des Beaux-Arts), qui fut la première institution turque consacrée aux arts contemporains. Le bâtiment abrite de nos jours le musée de l’Orient Ancien. Toujours en 1883, le gouvernement chargea « Osman Hamdi Bey, directeur du musée impérial ottoman, et Osgan Efendi, professeur de l’Académie des Beaux-Arts… de se rendre à Nemrut pour y inventorier exhaustivement tous les édifices et les inscriptions et d’y recueillir autant de vestiges que possible »[1]. Après les fouilles de Nemrut Dağı suivit encore un projet à Lagina.

A partir de 1880, ce peintre exposa à Paris, Vienne, Berlin, Munich et Londres et fonda un Salon à Constantinople.

Osman Hamdi Bey fut aussi l'un des artisans du projet de loi sur la protection du patrimoine culturel (Asar-ı Atika Nizamnamesi), finalement adoptée en 1884, et qui faisait de tous les vestiges découverts sur le territoire des biens de l'Empire Ottoman, les objets mis au jour lors de fouilles devant impérativement rejoindre les collections du Musée archéologique. Cette loi fut en son temps d'une importance considérable puisqu'elle devait mettre un terme au trafic d'antiquités vers l'Occident. Par là, le musée de Hamdi Bey obtenait quasi-officiellement le rang d'un musée d'État bénéficiant d'un monopole de la Couronne[2].

La Maison d’Osman Hamdi Bey à Eskihisar.

Il n'en poursuivait pas moins ses activités picturales : il fit construire en 1884 un pavillon d'été à Eskihisar, village de la banlieue de Gebze où son père possédait déjà une résidence, pour en faire son atelier. C'est aujourd'hui une propriété de l’État, devenue depuis 1987 musée sous le nom de Maison d’Osman Hamdi Bey (Osman Hamdi Bey evi) : on peut y voir des objets ayant appartenu au célèbre archéologue, des photos d'époque, et des copies de ses tableaux (pour l'essentiel des compositions figuratives aux thèmes orientalisants), car les originaux sont détenus par des collectionneurs privés ou de grands musées à travers le monde.

Il partagea ses dernières années entre l'embellissement et l'enrichissement du Musée, et la peinture. Il mourut le dans sa villa sur le Bosphore à Istamboul-Kuruçesme.

Ses œuvres témoignent d'un patient et consciencieux travail, et peuvent être considérées comme des documents d'histoire de l'art. Il fut le premier à oser rompre avec l'art pictural traditionnel turc.

Parmi ses œuvres citons : Tombeau de prophète à Brussa, Les sources miraculeuses (Paris 1904), La lecture du Coran, Le Théologue (patrimoine de la cour d'Autriche).

Celles-ci figurent dans des collections privées et aux musées de Vienne, Paris, Liverpool, New York, Berlin et Constantinople. Au Palais de Dolma, Bagdsche - chez le Prince héritier Adbulmedjid.

Œuvres picturales (sélection)

  • Un jeune émir étudiant, huile sur toile, 45 × 90 cm, 1878, Émirats arabes unis, Louvre Abu Dhabi[3]
  • Le four à torréfier, 1879
  • Le Harem, 1880
  • Deux jeunes musiciennes, 1880
  • La jeune fille lisant le Coran, 1880
  • Vieil homme devant des tombeaux d'enfants, 1903, Musée d'Orsay, Paris[4]
  • Le dresseur de tortues, 1906
Ce tableau, peint en 1906, a battu un record lors des ventes aux enchères en 2004 en Turquie, puisqu’il s’est apprécié à 3,5 millions de dollars.
Il a été acquis par la Fondation Suna et Inan Kıraç pour le Musée Pera d’Istamboul[5]
  • Les trafiquants d'armes, 1907
  • Femmes dans la cour de la Mosquée de Şehzadebaşı, 1908
  • Grande porte de la Madrasa de Karaman
  • Le lecteur
  • La lecture du Coran, 1890

Ce tableau, La lecture du Coran (1890) a été exposé à la XIe Biennale Internationale des Antiquaires à Paris en 1982 et à la Fine Arts of The Netherlands au Waldorf-Astoria à New York en .

Musées

  • Berlin : Marchand perse ;
  • Constantinople : La lectrice ;
  • Liverpool : Jeune émir étudiant.
La lecture du Coran, 1890.

Galerie

Publications

  • (en coll. avec Osgan Efendi) « Le tumulus de Nemroud-Dagh. Voyage, description, inscriptiogfgg
  • ns », Istamboul 1883 (rééd. à Istamboul en 1987) [lire en ligne]
  • (en coll. avec Théodore Reinach) « Une nécropole royale à Sigg
  • don », Paris 1892

Notes et références

  1. Sadan Gökovali: Commagene Nemrut. Milet Publishing Ltd 1999, (ISBN 975-7199-11-7).
  2. F. R. Kraus: Die Istanbuler Tontafelsammlung. In: Journal of Cuneiform Studies 1, 1947.
  3. (en) Vincent Pomarède, Louvre Abu Dabhi : Album of the exhibition, Flammarion, , 55 p. (ISBN 978-2-08-133199-0), p.42
  4. Osman Hamdi Bey, Vieil homme devant des tombeaux d'enfants, 1903, Musée d'Orsay, site www.musee-orsay.fr
  5. D'après Turkish Daily News du 15 décembre 2004

Annexes

Bibliographie

  • Edhem Eldem, Un Ottoman en Orient. Osman Hamdi Bey en Irak (1869-1871). Actes Sud, Paris 2010
  • Edhem Eldem, Le voyage à Nemrud Dagi d'Osman Hamdi Bey et Osgan Efendi, Institut français d'études anatoliennes-De Boccard 2010.
  • Mustafa Cezzar/Ferit Edgü, Osman Hamdi Bilinmeyen Resimleri. (OCLC 19981975) (en turc)
  • Osman Hamdi Bey & the Americans: archaeology, diplomacy, art (catalogue de l'exposition du à la fondation Suna & İnan Kıraç, Musée Pera). Istambul, Pera Müzesi 2011. (ISBN 978-975-9123-89-5) (notice BnF no FRBNF42591734)
  • Isabelle Laborie, « L’œuvre, reflet d’un milieu : correspondances, peintures et publications. Michel-Maximilien Leenhardt (1853-1941) » Thèse d'histoire de l'art, Université Toulouse 2, UMR 5136, soutenance prévue 2014
  • P. & V. Berko, “Peinture Orientaliste - Orientalist Painting”, Knokke-Heist Belgium, 1982.

Liens externes

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