Oryzias latipes

Le médaka (Oryzias latipes) est une espèce de poissons de la famille des Adrianichthyidae, originaire d'Asie du sud-est, courant en aquariophilie et dans les laboratoires. Il appartient au genre Oryzias, le seul genre de la sous-famille Oryziinae.

Oryzias latipes
Médaka en aquarium
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Osteichthyes
Classe Actinopterygii
Sous-classe Neopterygii
Infra-classe Teleostei
Super-ordre Acanthopterygii
Ordre Beloniformes
Sous-ordre Adrianichthyoidei
Famille Adrianichthyidae
Sous-famille Oryziinae
Genre Oryzias

Espèce

Oryzias latipes
(Temminck et Schlegel, 1846)

Synonymes

  • Aplocheilus latipes (Temminck & Schlegel, 1846)[1] [2]
  • Oryzias latipes latipes (Temminck & Schlegel, 1846)[1] [2]
  • Oryzias latipes (Temminck & Schlegel 1846)[3]
  • Oryzias sinensis Chen, Uwa & Chu, 1989[3]
  • Poecilia latipes Temminck & Schlegel, 1846[1] [2]

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

Il est classé préoccupation mineure par l'UICN dans son habitat naturel[4].

Répartition géographique et habitat

Le médaka est originaire des rizières des régions côtières d'Asie du Sud. Il est amphidrome, ce qui signifie qu'il se déplace entre eau de mer et eau douce à un certain moment dans sa vie, mais pas pour se reproduire. On le trouve donc dans les océans et les fleuves.

Description

De taille relativement petite, 2 à cm de long, le médaka est devenu un poisson d'aquarium populaire en raison de sa rusticité et de sa livrée agréable : sa couleur varie du brun ou jaune-or à l'état sauvage au blanc, jaune crème ou orange en aquarium. Le dimorphisme sexuel est plus évident lorsque les poissons sont adultes et en période de reproduction. Les nageoires dorsales et anales sont plus petites et ont une bordure plus régulière chez la femelle.

La femelle porte ses œufs en grappe entre ses nageoires anales.

Espèce-modèle et sujet d'expérimentation

Le médaka peut résister au froid et être transporté facilement. Il a une courte période de gestation et est prolifique. De plus sa transparence facilite les observations notamment du développement embryonnaire. Ces caractéristiques le rendent facile à élever en laboratoire et en font un bon organisme modèle[5].

Presque tous les aspects du cycle de vie du médaka ont été analysés par des chercheurs, notamment le comportement sexuel, l'héritage génétique de la coloration, les habitudes du frai, l'alimentation, les pathologies, le développement de l'embryon, l'écologie, etc.

Oryzias latipes a ainsi dès les années 1900 servi à étudier :

  • l'hérédité et la transmission des couleurs (1921-1922) chez les poissons d'eau douce[6] ;
  • l'inversion inductible des sexes chez les poissons, en 1953 [7] ;
  • la génétique de l'espèce[8],[9] et ses liens avec l'organogenèse[10] ;
  • des moyens non invasifs d'évaluer la taille d'un génome et une triploïdie [11] ;
  • les effets environnementaux ou génétiques de divers toxiques (écotoxicologie)[12] et notamment pour l'étude des effets de perturbateurs endocriniens[13].
    En particulier, il a été jugé représentatif des risques génotoxiques pour de nombreuses espèces, dont de grands mammifères tels que les baleines[14] ;
  • la reproduction et vie en apesanteur : il est le premier vertébré à s'être reproduit dans l'espace. La descendance, née à bord de la navette spatiale Columbia lors d'une mission de 15 jours en 1994, se portait bien[15],[16],[17].

Médaka transgénique

Les médakas transgéniques sont relativement faciles à produire. Son génome est en cours d'analyse dans le cadre du Medaka genome project[18]. En 2008 ce génome était encore cours de description[19].

Cette espèce a été considérée comme espèce-modèle pour expérimenter la transgenèse chez le poisson[20].

Des médakas ont été génétiquement modifiés pour sécréter diverses hormones humaines, des séquences promotrices d'autres poissons, et pour fabriquer des protéines anti-microbiennes et une protéine qui rend le médaka vert fluorescent.

Comme chez d'autres espèces, des mutations apparaissent également « au hasard » ou en présence d'agents mutagènes (alors délétères la plupart du temps) ; une souche mutante sans écailles, et une souche dotée de nageoires anormalement longues ont ainsi été sélectionnées et conservées.

Maintenance en aquarium

Le médaka est un animal de compagnie très apprécié depuis le XVIIe siècle au Japon.

Il est préférable de maintenir l'eau de l'aquarium à 28 °C ; néanmoins le médaka est assez résistant.

Notes et références

  1. World Register of Marine Species, consulté le 10 avril 2018
  2. BioLib, consulté le 10 avril 2018
  3. UICN, consulté le 10 avril 2018
  4. IUCN, « Oryzias sinensis: Parenti, L. », IUCN Red List of Threatened Species, (DOI 10.2305/iucn.uk.2012-1.rlts.t181312a1720540.en, lire en ligne, consulté le )
  5. Wittbrodt J, Shima A, Schartl M (2002), Medaka–a model organism from the far East. Nat. Rev. Genet. 2002;3:53–64.
  6. Aida T. On the inheritance of color in a fresh-water fish, Aplocheilus latipes Temminck and Schlegel, with special reference to sex-linked inheritance. Genetics. 1921;6:554–573
  7. Yamamoto T (1953), Artificially induced sex-reversal in genotypic males of the Medaka (Oryzias latipes) J. Exp. Zool. 1953;123:571–594.
  8. Matsuda M, Nagahama Y, Shinomiya A, Sato T, Matsuda C, Kobayashi T, Morrey CE, Shibata N, Asakawa S, et al. DMY is a Y-specific DM-domain gene required for male development in the medaka fish. Nature. 2002;417:559–563
  9. Naruse K, Hori H, Shimizu N, Kohara Y, Takeda H (2004), Medaka genomics: a bridge between mutant phenotype and gene function. Mech. Dev. 2004;121:619–628
  10. Furutani-Seiki M, Sasado T, Morinaga C, Suwa H, Niwa K, Yoda H, Deguchi T, Hirose Y, Yasuoka A, et al. A systematic genome-wide screen for mutations affecting organogenesis in Medaka, Oryzias latipes. Mech. Dev. 2004;121:647–658
  11. Lamatsch DK, Steinlein C, Schmid M, Schartl M. Noninvasive determination of genome size and ploidy level in fishes by flow cytometry: detection of triploid Poecilia formosa. Cytometry. 2000;39:91–95
  12. Metcalfe, C.D., M. A. Gray, & Y. Kiparissis. (1999b). The Japanese Medaka (Oryzias Latipes): An In Vivo Model For Assessing The Impacts Of Aquatic Contaminants On The Reproductive Success Of Fish. In Impact Assessment of Hazardous Aquatic Contaminants Concept and Approaches. ed. S. S. Rao. 29-52. Boca Raton, FL. Lewis Publishers.
  13. Patyna PJ, Davi RA, Parkerton TF, Brown RP, Cooper KR (1999), A proposed multigeneration protocol for Japanese medaka (Oryzias latipes) to evaluate effects of endocrine disruptors ; Sci. Total Environ. 1999;233:211–220
  14. Wise JP Sr, Wise SS, Goodale BC, Shaffiey F, Kraus S, Walter RB.Medaka (Oryzias latipes) as a sentinel species for aquatic animals: Medaka cells exhibit a similar genotoxic response as North Atlantic right whale cells. Comp Biochem Physiol C Toxicol Pharmacol. 2009 Mar; 149(2):210-4. Epub 2008 Oct 5. (Résumé, en anglais)
  15. « The First Vertebrate Mating in Space -A Fish Story » (consulté le )
  16. Ijiri K.Ten years after medaka fish mated and laid eggs in space and further preparation for the life-cycle experiment on ISS, Biol Sci Space. 2004 Nov;18(3):138-9.
  17. Ijiri K. Fish mating experiment in space--what it aimed at and how it was prepared, Biol Sci Space. 1995 Mar;9(1):3-16.
  18. Kobayashi D, Takeda H (2008), Medaka genome project.; Brief Funct Genomic Proteomic. 2008 Nov; 7(6):415-26. Epub 2008 Oct 4
  19. Takeda H (2008), Draft genome of the medaka fish: a comprehensive resource for medaka developmental genetics and vertebrate evolutionary biology. Dev Growth Differ. 2008 Jun; 50 Suppl 1:S157-66. Epub 2008 Apr 22 (résumé)
  20. Ozato K, Wakamatsu Y, Inoue K (1992); Medaka as a model of transgenic fish. Mol Mar Biol Biotechnol. 1992 Aug-Oct; 1(4-5):346-54 (résumé)

Bibliographie

Liens externes

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