Orthostate

Un orthostate ou orthostat (nom masculin) est une pierre dressée, plantée à la verticale ou sur chant. Dans l'architecture gréco-romaine, le terme désigne chacun des blocs de pierre dressés de chant[1], en une ou plusieurs rangées, à la base des murs. Dans le cadre de l'architecture antique, les orthostates sont des blocs de pierre parallélépipédiques beaucoup plus hauts que profonds, habituellement établis au-dessous de l'élévation d'assise de parpaings.

Orthostates du temple de Despoina à Lycosura.

L'usage du terme a été généralisé dans la description architecturale de beaucoup de cultures. Parfois entouré d'un simple filet, l'orthostat est généralement dépourvu de décor sculpté, à part dans quelques palais assyriens, comme à Khorsabad.

Les deux orthostates (deux pierres verticales) qui composent le dolmen trilithe de Saint-Nazaire, néolithique, France (sur une carte postale de 1903).

Dans l'architecture mégalithique, le terme est employé pour désigner une dalle de pierre, le plus souvent à l'état brut, utilisée comme élément de construction afin de délimiter le périmètre d'un espace fermé (enceinte d'un tumulus, chambre sépulcrale, couloir d'accès à la chambre, coffre funéraire…) ou de soutenir une couverture (table de couverture des dolmens, composants verticaux des trilithes). Par extension, on emploie le mot pour désigner toute dalle verticale, « qu'elle soit libre ou engagée dans une maçonnerie sèche » mais on peut lui préférer le terme de « pilier » ou « support » lorsque la dalle supporte effectivement une table de couverture[2].

Un orthostate se distingue ainsi d'un menhir ou d'une stèle, pierres dressées verticalement, isolées ou parfois alignées dans un groupe (alignement mégalithique, cromlech) qui constituent individuellement un édifice à part entière.

Exemple d'un mur de façade en orthostates ou « pierres debout » à Trégunc en Bretagne. À l'origine, les pierres n'étaient pas jointoyées entre elles.

À Trégunc et Névez, dans le Finistère, cela a constitué pendant plusieurs dizaines d'années le mode de construction traditionnel, dit « en pierres debout », des murs d'habitations[3].

Références

  1. Orthographe recommandée par Définitions lexicographiques et étymologiques de « Chant » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales et Dictionnaire de l'Académie, 9e édition.
  2. Pierre-Roland Giot, Barnenez, Carn, Guennoc, t. I, Université de Rennes I, , p. 11.
  3. Louis Chauris, « Concarneau ou la pierre en héritage », sur shabretagne (consulté le )
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