Orin la proscrite

Orin la proscrite (はなれ瞽女おりん, Hanare goze Orin) est un film japonais réalisé par Masahiro Shinoda et sorti en 1977.

Orin la proscrite
Titre original はなれ瞽女おりん
Hanare goze Orin
Réalisation Masahiro Shinoda
Scénario Keiji Hasebe
Masahiro Shinoda
Tsutomu Minakami (roman)
Acteurs principaux
Sociétés de production Hyōgen-sha
Tōhō
Pays d’origine Japon
Genre drame
Durée 117 minutes
Sortie 1977


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Japon, vers 1900. Aveugle de naissance, la jeune Orin est abandonnée par sa mère à l'âge de six ans. Les habitants du village côtier d'Obama, dans la province de Wakasa la confient aux bons soins de Saito, le colporteur. Ce dernier emmène la fillette dans une maison de goze, une guilde de femmes aveugles, artistes itinérantes, soumises à des règles strictes de célibat. Orin grandit avec ces femmes, elle apprend le chant et le shamisen et devient à son tour une goze. Mais Orin, devenue une belle jeune femme, attire les convoitises, et elle est exclue de la maison de goze après avoir été violée.

Désormais proscrite, elle mène une vie d'errance, régulièrement abusée par les hommes, tout en recherchant leur compagnie pour tromper sa grande solitude. Elle fait un jour la rencontre de Senzo Tsurukawa, un vagabond qui décide de devenir son guide, il la protège mais refuse de coucher avec elle malgré son insistance. Senzo se lance dans la fabrication et la vente de geta pour sortir Orin de sa condition de musicienne errante. En société, ils se présentent comme frère et sœur.

Un jour de marché, Senzo est pris à partie par des yakuza locaux, son caractère bagarreur provoque son emprisonnement plusieurs jours durant par les autorités. Lorsqu'il sort enfin de prison et qu'il retrouve Orin, il comprend que l'entreprenant marchand Bessho, qui n'a cessé de tourner autour de la jeune femme, a abusé d'elle en son absence. Fou de rage, il part à sa poursuite et le tue. Les chemins d'Orin et de Senzo doivent se séparer à nouveau tandis que ce dernier est en fuite.

L'inspecteur de police Imanishi est chargé de l'enquête sur le meurtre de Bessho, il est bientôt rejoint par le lieutenant Torazo Hakamada qui soupçonne Senzo Tsurukawa d'être en réalité Heitarō Iwabuchi, un soldat déserteur qu'il recherche. Ne parvenant pas à retrouver le fuyard, ils remontent la piste d'Orin et retrouvent Teruyo, la maîtresse de la maison Satomi qui l'a formée en tant que goze. Cette dernière se souvient qu'Orin était originaire du village d'Obama.

Après une longue période d'errance, Orin et Senzo finissent par se retrouver au temple Zenkō-ji et deviennent amants. La décision du couple de se rendre dans le village natal d'Orin est fatale. Les autorités les ayant précédés, un indicateur reconnait leur signalement et les dénonce. Ils sont arrêtés et durement interrogés par le lieutenant Torazo Hakamada. Senzo finit par avouer le meurtre de Bessho et sa désertion de l'armée, pour sauver Orin de la torture. Libérée, Orin est désespérée, elle décide de revenir à la maison de goze Satomi mais elle la trouve abandonnée, Teruko étant morte un mois auparavant. Elle retourne donc à sa vie d'errance et de solitude.

Lors d'une pause déjeuner un des ouvriers d'un chantier de tunnel aperçoit au loin une tache rouge au sommet d'un arbre au pied d'une falaise. La tache est un bout de tissu déchiré, battu par les vents, qui ressemble à un vêtement d'Orin. Aux pieds de l'arbre git un crâne blanc humain.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

Orin la proscrite décrit avec un sens du détail non dénué d'esthétisme, la vie quotidienne errante et misérable de femmes au plus bas de l'échelle sociale au début du XXe siècle[6]. Selon Tadao Satō, Masahiro Shinoda parvient dans cette belle œuvre à communiquer le sentiment de la vanité des choses[6].

Selon Donald Richie, la protagoniste de Orin la proscrite a un net air de famille avec les malheureuses héroïnes de Kenji Mizoguchi[7]. Le film est photographié par Kazuo Miyagawa  qui a été le chef opérateur de Mizoguchi sur tous ses films des années 1950  et est filmé de la même manière : de longs plans, des scènes lointaines et composées de manière esthétique, et des mouvements de caméra qui semblent conduire cette femme condamnée vers sa destruction finale[7].

Le film est sorti aux États-Unis sous le titre Melody in Gray en [2].

Distinctions

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Récompenses

Sélections

Notes et références

  1. « Orin la proscrite », sur www.cinematheque.fr, Cinémathèque française (consulté le )
  2. (en) Stuart Galbraith, Japanese Filmography : A Complete Reference to 209 Filmmakers and the Over 1250 Films Released in the United States, 1900 Through 1994, Mcfarland, , 509 p. (ISBN 978-0-7864-0032-4), p. 283
  3. (en) Alexander Jacoby, A Critical Handbook of Japanese Film Directors : From the Silent Era to the Present Day, Berkeley, Calif., Stone Bridge Press, , 398 p. (ISBN 978-1-933330-53-2), p. 281
  4. « はなれ瞽女おりん / hanare goze orin », sur www.worldcat.org (consulté le )
  5. (ja) Orin la proscrite sur la Japanese Movie Database
  6. Tadao Satō, Le Cinéma japonais (tome II), Éditions du Centre Pompidou, , 324 p. (ISBN 2-85850-930-1), p. 147
  7. Donald Richie (trad. de l'anglais), Le Cinéma japonais, Monaco, Éditions du Rocher, , 402 p. (ISBN 2-268-05237-0), p. 249
  8. (ja) « 1re cérémonie des Japan Academy Prize - (1978年) », sur www.japan-academy-prize.jp (consulté le )
  9. (ja) « 報知映画賞ヒストリー (version archivée) » (version du 6 mars 2012 sur l'Internet Archive), sur cinemahochi.yomiuri.co.jp
  10. (ja) « 1977年 第20回 ブルーリボン賞 », sur www.allcinema.net (consulté le )
  11. (en) Stuart Galbraith, Japanese Filmography : A Complete Reference to 209 Filmmakers and the Over 1250 Films Released in the United States, 1900 Through 1994, Mcfarland, , 509 p. (ISBN 978-0-7864-0032-4), p. 477
  12. (ja) « 32e cérémonie des prix du film Mainichi - (1977年) », sur mainichi.jp, Prix du film Mainichi (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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