Or noir (film)

Or noir (Black Gold – Day of the Falcon) est un film d'aventures franco-qatario-italien de Jean-Jacques Annaud, sorti en 2011. C'est l'adaptation cinématographique du roman La Soif noire de Hans Ruesch, publié en France en 1961. Le film a été tourné en Tunisie et en partie au Qatar, avec Tahar Rahim, Mark Strong, Antonio Banderas et Freida Pinto dans les rôles principaux.

Ne doit pas être confondu avec Or noir.

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Or noir
Réalisation Jean-Jacques Annaud
Scénario Menno Meyjes
Jean-Jacques Annaud
Acteurs principaux
Sociétés de production Quinta Communications
Prima TV
Carthago Films
France 2 Cinéma
The Doha Film Institute
Pays d’origine France
Italie
Qatar
Tunisie
Genre Aventure
Durée 129 minutes
Sortie 2011


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

L'action du film Or noir se déroule en Arabie dans les années 1930 et mêle pétrole, islam, amour et luttes pour le pouvoir[1].

La première mondiale du film fait l'ouverture du troisième Doha Tribeca Film Festival le [2],[3].

Synopsis

Deux émirs se sont disputés pour des raisons historiques un territoire nommé le « Corridor Jaune », lieu désertique et a priori sans réel intérêt. L'émir Amar (joué par Mark Strong), soutenu par les tribus du Nord, perd cette guerre face à Nessib (joué par Antonio Banderas). Ce dernier propose de donner un statut de no man's land au Corridor Jaune, et de prendre en otage les deux fils d'Amar, Auda (joué par Tahar Rahim) et Saleeh (joué par Akın Gazi). Dix-neuf ans plus tard, des Américains, employés par la Texan Oil, découvrent du pétrole dans le Corridor Jaune. Parce qu'il a perdu sa femme faute de soins médicaux dans son pays pauvre, Nessib va vouloir capter à son profit la manne financière qui lui est proposée, sans prévenir Amar. Cette rupture de pacte, une fois découverte, va déclencher une guerre.

Fiche technique

Producteur délégués : Naoufel Ben Youssef et Xavier Castano
France :
Tunisie :
États-Unis :

Distribution

Freida Pinto, l'année de la sortie du film.

Production

Développement

Le film est tiré du roman La Soif noire - mille et une nuits d'amour et de combats dans une Arabie déchirée de Hans Ruesch, publié en 1957. Depuis plusieurs années, Jean-Jacques Annaud voulait réaliser un film autour du Moyen-Orient. Il est alors contacté par Buena Vista pour un projet intitulé Tripoli. Il rencontre alors le producteur Tarak Ben Ammar. Alors que le projet Tripoli est abandonné par Annaud, Ben Ammar lui donne un exemplaire du roman La Soif noire. Le metteur en scène est d'emblée séduit par cette histoire et se dit qu'il tient son sujet pour son film sur le Moyen-Orient[4].

Casting

Jean-Jacques Annaud raconte à propos d'Antonio Banderas qu'il « avait depuis des années pris contact avec Tarak Ben Ammar pour lui indiquer qu'il désirait entrer un jour dans la peau d'un roi arabe [...] car il faut savoir qu'Antonio Banderas est convaincu d'être de sang arabe »[4],[5].

Annaud choisit Mark Strong en revoyant sa prestation dans Mensonges d'État (2008, Ridley Scott)[4].

Tournage

« Le désert du Qatar n'avait jamais été filmé. C'est un des seuls endroits au monde où je pouvais trouver le décor naturel d'une séquence capitale. Vous êtes en repérage, dans ce désert d'une aridité farouche, et soudain, au détour d'une dune, c'est la mer[4] ! »


Le tournage a lieu en Tunisie et au Qatar[4],[6].

Tahar Rahim se blesse lors d'une scène d'action durant laquelle son cheval est effrayé par des hélicoptères et l'écrase partiellement. Jean-Jacques Annaud raconte : « J'ai eu la peur de ma vie [...] Tahar n'a rien eu de cassé. Rassuré sur son état, je me dis qu'on peut peut-être utiliser sa blessure... À cet instant le téléphone sonne, c'est Tahar de son lit d'hôpital qui me dit : "Et si on utilisait ma blessure dans le scénario ?" »[5].

Postproduction

Doublage

Jean-Jacques Annaud insiste pour ré-enregistrer toutes les voix et effets sonores dans un studio à Londres après le tournage : « Sur le tournage, même en demandant le silence total, il y a toujours une voiture ou un avion qui passera pile au moment où l'acteur parlera. Cette méthode me permet d'améliorer l'intonation des acteurs [...] Je retravaille avec eux, phrase par phrase, et même mot par mot »[4],[5].

Musique

Black Gold

Bande originale de James Horner
Sortie [7]
Durée 55:25[7]
Genre Musique de film
Format CD
Compositeur James Horner
Label Varèse Sarabande[7]

Albums de James Horner

La musique du film est composée par l'Américain James Horner, qui avait déjà collaboré avec Jean-Jacques Annaud sur Le Nom de la rose (1986) et Stalingrad (2001). Ils se retrouveront pour Le Dernier Loup (2015).

Liste des titres[7]
  1. Main Title - A Desert Truce - 6:34
  2. Horizon To Horizon - 3:58
  3. The Wonders Of Wealth - 1:49
  4. I Have Chosen You - 3:22
  5. You Were A Prince - 1:47
  6. Leaving As An Emissary - 5:19
  7. Father And Son - 1:50
  8. Phantom Army - 1:47
  9. So This Is War - 1:56
  10. The Blowing Sands - 4:29
  11. Fresh Water - 1:49
  12. One Brother Lives, One Brother Dies - 6:44
  13. Battle In The Oil Fields - 5:15
  14. A Kingdom Of Oil - 8:46

Ton du film

Le film se présente comme une tragédie grecque : en raison de cet irrespect du traité, les deux émirs se trouvent entraînés dans un mécanisme où les jeunes otages sont pris entre des fidélités croisées et où Saleeh trouve en premier la mort. Nessib décide alors un mariage entre sa fille et Auda, qui se trouvent justement avoir grande inclination l'un pour l'autre, mais ce mariage lui donnera également les coudées franches pour faire face à une guerre. Or son armée se trouve mécaniquement, en raison de ses immenses revenus pétroliers, très supérieure à celle fort pauvre d'Amar. Auda choisit d'aller en prévenir Amar, qui décide face à la force d'utiliser la feinte, et d'attaquer par où Nessib ne l'attend pas, confiant pour lui donner le change une armée de diversion à son fils.

Auda, lettré, comprend rapidement les enjeux en présence. S'il trouve des amis fidèles en son demi-frère médecin, puis auprès d'une prisonnière issue d'un pays « où les femmes sont les égales des hommes », il ne peut se faire comprendre des chefs de tribus alliées de son père naturel, ni de ce père lui-même, en dépit de ses efforts, et assumera la double solitude du lettré et du chef de guerre.

Fort de ses études, il gagnera la guerre tout en assurant une issue généreuse y compris au vaincu, ayant besoin de toutes les compétences pour le développement de son nouveau royaume, Amar ayant été tué pendant les combats et Nessib ayant été destitué. Les Américains de la Texan Oil se montreront d'un bout à l'autre assez dépassés par les événements.

Le film fait intervenir une source d'eau douce sous-marine semblable à celles découvertes par Jacques-Yves Cousteau. Cette source joue un rôle important dans l'issue de la guerre.

Polémique

Le producteur Tarak Ben Ammar et sa société Quinta Communications auraient employé des techniciens français mais avec des contrats tunisiens, pour faire baisser les cotisations sociales et le coût de production. Le Syndicat national des techniciens de la production cinématographique et de télévision a appelé à manifester, tout en précisant que cette mesure engendrerait une suppression des droits Assedic. Face à cette polémique, Ben Ammar répond « Quinta n'a pas de leçons de patriotisme économique à recevoir alors qu'elle a contribué très largement depuis dix ans au sauvetage des industries techniques de l'audiovisuel et au maintien de ses emplois en France »[5].

Box-office

Malgré une large distribution en France dans 454 salles, le film est au départ un échec cuisant.

Notes et références

  1. Or noir sur Allociné.
  2. (en) « Black Gold », sur dohafilminstitute.com, (consulté le ).
  3. (en) Titres et dates de sortie sur l’Internet Movie Database.
  4. « Or noir, entretien avec Jean-Jacques Annaud », sur jjannaud.com (consulté le ), cliquer sur le film Or puis entretien avec J.-J. Annaud.
  5. « Secrets de tournage », sur allocine.fr (consulté le ).
  6. (en) Lieux de tournage sur l’Internet Movie Database.
  7. (en) « James Horner - Black Gold », sur allmusic.com (consulté le ).

Liens externes

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