Opéra (film, 1987)

Opéra (Opera) est un film italien de Dario Argento sorti le en Italie. Il n'avait pas bénéficié d'une sortie en salles en France à l'époque, mais avait été distribué en vidéo dans les années 1990 sous le titre Terreur à l'opéra. Il est finalement sorti en salles en France le dans une version anglaise restaurée.

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Opéra
Titre original Opera
Réalisation Dario Argento
Scénario Dario Argento
Franco Ferrini
Acteurs principaux
Pays d’origine Italie
Genre Film d'horreur
Durée 107 minutes
Sortie 1987


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Opéra
Score cumulé
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Allociné
Compilation des critiques
PériodiqueNote

Synopsis

À la suite de la défection forcée de la cantatrice principale, la jeune chanteuse Betty accepte le rôle de Lady Macbeth dans l'opéra de Verdi, malgré la réputation de malchance véhiculé par ce rôle. Elle se retrouve vite la proie d'un mystérieux fan psychopathe avec lequel elle semble avoir un lien.

Fiche technique

Distribution

  • Cristina Marsillach : Betty
  • Ian Charleson : Marco
  • Urbano Barberini : inspecteur Alan Santini
  • Daria Nicolodi : Mira
  • Coralina Cataldi-Tassoni : Giulia
  • Antonella Vitale : Marion
  • William McNamara : Stefano
  • Barbara Cupisti : Madame Albertini
  • Antonio Juorio : Baddini
  • Carola Stagnaro : la mère d'Alma
  • Francesca Cassola : Alma
  • Maurizio Garrone : Maurizio, le dresseur de corbeaux
  • Cristina Giachino : Mara, l'assistante du metteur en scène
  • György Gyõriványi : Miro
  • Bjorn Hammer et Sebastiano Somma : Policiers
  • Peter Pitsch : l'assistant de Mara Czekova

Production

Dario Argento devait à l'origine mettre en scène Rigoletto de Verdi avant d'être évincé de par des choix trop radicaux. Pour rebondir il a donc conçu le scénario de ce film. Techniquement, Opéra s'avère l'un des opus les plus ambitieux de Dario Argento qui a conçu pour ce projet de nombreuses séquences très complexes comme ce lâcher de corbeaux en vue subjective qui doit désigner l'assassin dans le public en pleine représentation, ou cette balle tirée au ralentis dans un judas, traversant l'œil de la victime et le reste de la pièce. À la suite du succès de la bande originale de Phenomena, il reprend aussi le principe d'une musique très variée, allant de l'opéra classique en passant par Brian Eno et Claudio Simonetti jusqu'à des morceaux plus hard-rocks.

De nombreux problèmes ont émaillés la production. Vanessa Redgrave qui devait interpréter le rôle de la cantatrice s'est désistée au dernier moment, ce qui a valu une réécriture pour éliminer son personnage en ouverture du film. Argento a fini par croire que la malédiction de Macbeth agissait vraiment sur le tournage puisque outre des difficultés à diriger l'actrice Cristina Marsillach, et le fait que son ancienne compagne Daria Nicolodi n'aimait pas son personnage, un acteur mourut au cours des prises de vue.

Accueil

L'accueil du film dans les salles italiennes s'avéra décevant et le cinéaste se butta à de nombreuses coupes dans les copies distribuées en vidéo à l'étranger. Tout particulièrement avec Orion qui aux États-Unis supprima tout le final suisse. Argento en fut déprimé et parle souvent du film comme de la pire expérience de sa vie. Il s'en ira tenter par la suite une aventure américaine.

Analyse

Le réalisateur a voulu faire un film plus froid que ses précédents, marqué par le Sida qui frappe alors violemment en cette fin des années 1980[1]. La figure de la frigidité et de l'impuissance apparaît clairement outre le renfermement de l'héroïne, et sera reprise dans Card Player. L'idée des épingles maintenant les yeux ouverts et obligeant Betty à assister à tous les meurtres sans possibilité d'action peut aussi être vu comme une réflexion sur la figure désormais amplifiée du spectateur[2].

Argento poursuit également en partie sa mystique de la nature à l'œuvre dans Phenomena: outre l'attaque des corbeaux, il retrouve dans la dernière partie les décors suisses de son précédent film, et le dernier plan évoque une communion poétique.

Dans Opéra Dario Argento pousse également assez loin le jeu sado-masochiste entre l'héroïne et le tueur, aux frontières du dérèglement psychologique et de l'onirisme. L'ambiguïté de la fin annonce ainsi l'idée de transfert[3] dans la relation très trouble qui sera à l'œuvre dans Le Syndrome de Stendhal entre l'officier de police jouée par Asia Argento et son violeur. Nombre des thèmes seront aussi poursuivis dans une adaptation directe du Fantôme de l'opéra de Gaston Leroux en 1998. Le fait que le cinéaste ait consacré deux films aux univers de l'opéra est à remarquer, son style étant lui-même qualifié souvent d'opératique, comme s'il en recréait l'ambiance implicitement[4].

Notes et références

  1. « C’est un film très froid, il n’y a pas d’amour. C’était l’époque du SIDA, on avait tous peur de faire cette chose, la plus belle du monde. Il n’y a personne qui a envie de faire l’amour dans Opéra. » entretien avec Gabrielle Lucantonio, « Dario Argento 3ème Partie » in Mad Movies.
  2. « À travers le regard écartelé de l’héroïne, Argento nous interpelle et démasque notre propre rapport à la violence et à l’art, et par extension, notre nature de voyeur. A l’instar de l’héroïne, Argento [nous contraint à regarder : “En serons-nous capables ?” », Rossignot Olivier, « L’évolution de l’héroïne chez Dario Argento : quatre noms pour un seul visage » in Cinetudes, 2008.
  3. « The former police inspector has transferred his dependency to the younger woman, allowing himself once more to become spellbound » in Michael Sevastakis, Opera, Kinoeye
  4. « L'opéra recrée » in Villani Vivien, Dario Argento, Gremese, 2008, p. 104.

Liens externes

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