Ondine (Giraudoux)

Ondine est une pièce de théâtre de Jean Giraudoux, créée le au Théâtre de l'Athénée[1], à Paris, dans une mise en scène de Louis Jouvet, des décors et des costumes de Roland Oudot, avec Madeleine Ozeray dans le rôle-titre et Louis Jouvet dans le rôle du Chevalier Hans.

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Ondine

Ondine, de John William Waterhouse (1872)

Auteur Jean Giraudoux
Pays France
Genre Tragédie
Éditeur Bernard Grasset
Lieu de parution Paris
Date de parution
Date de création
Metteur en scène Louis Jouvet
Lieu de création Théâtre de l'Athénée

Résumé

La pièce débute dans une cabane de pêcheur près d'un lac dans la forêt. Dehors, une tempête fait rage. Dans cette cabane vivent un vieux pêcheur Auguste, son épouse Eugénie et leur fille adoptive Ondine. Le vieux couple l'a trouvée bébé au bord du lac, ils l'ont alors élevée comme leur propre fille (leur vraie fille du même âge a mystérieusement disparu). Auguste est bouleversé parce que Ondine est sortie dans la tempête et ne répond pas à ses appels. Il la menace donc : Il comptera jusqu'à trois, puis fermera le verrou si elle n'est pas rentrée, et elle couchera dehors. Il n'obtient pour seule réponse que le bruit du tonnerre, Ondine se jouant de lui. Mais Auguste et Eugénie le savent bien, Ondine n'est de tout façon pas une fille comme les autres... Un chevalier errant, le chevalier Hans, arrive alors. Il cherche un abri et est alors accueilli par le couple. La discussion commence, Hans leur parle de sa fiancée, la princesse Bertha, la fille du roi. C'est à ce moment qu'Ondine apparaît et s'exclame "Comme vous êtes beau!". En dépit des railleries des autres ondines et contre l'avis d'Auguste, Hans et Ondine tombent immédiatement amoureux l'un de l'autre. Toute pensée pour Bertha, son "ange noir" disparaît et Ondine lui jure un amour éternel. Son père le roi de la mer, l'avertit sur l'Homme, Hans va la tromper et l'abandonner mais Ondine ne le croit pas. Il lui donne alors un dernier avertissement : "Alors, le pacte tient, petite idiote!... Tu acceptes le pacte, s'il te trompe, honte du lac!".

L'acte II s'ouvre dans la salle d'honneur du palais du roi. Après trois mois de lune de miel, il est temps pour Hans de présenter sa fiancée à la cour. Le Chambellan, qui a besoin d'organiser un divertissement pour les cérémonies de la journée, est en réunion avec le Surintendant des théâtres, le moniteur des phoques et l'Illusionniste (il s'agit en réalité du Roi des Ondins déguisé). Pour convaincre le Chambellan de choisir ses services, l'Illusionniste exécute quelques tours de magie, tous plus extraordinaires les uns que les autres. Il fait passer une comète, apparaître le cheval de Troie et se dresser des pyramides, avant de finir par faire jaillir Vénus d'entre les eaux. Très vite, ils sont rejoints par le poète Bertram et plusieurs dames de la cour. L'Illusionniste propose alors de les faire patienter en permettant au temps d'accélérer, sous-entendu de faire se réaliser ce qu'ils attendent tous: la rencontre du Chevalier et de Bertha, qui ne se sont pas vus depuis trois mois. Ils se cachent alors tous derrière un pilier et regardent les événements se dérouler. Hans et Bertha se rencontrent. Bertha manipule Hans en le faisant culpabiliser et arrive à lui voler un baiser avant qu'ils ne se séparent à nouveau.

Par la suite, Le Chambellan doit préparer Ondine pour sa rencontre avec le roi. On lui demande notamment de ne pas mentionner la verrue sur le nez du roi. Ondine mentionne maladroitement que la main de Chambellan est humide et l'interrompt pour parler à Bertram pour lequel elle montre un véritable intérêt. Mais, à la réception du roi, Ondine ne peut détacher ses yeux de Bertha. La situation s'envenime et elle l'accuse d'essayer de lui voler Hans. Le roi tente de lui faire entendre raison mais Ondine ne veut rien entendre. Le Chevalier honteux, cherche lui aussi à la raisonner en vain. C'est alors que la reine Iseult demande qu'on la laisse seule avec Ondine. Tout le monde quitte la salle. La reine lui demande qui elle est et pourquoi agit-elle de la sorte. Ondine lui répond alors que si jamais Hans la trompe, il mourra. C'est alors que lui vient une idée. En lui demandant pardon, elle souhaite se rapprocher de Bertha et l'inviter chez eux. Elle veut alors faire en sorte qu'Hans ne la trompe pas avec elle. Elle espère qu'en étant constamment proche d'elle, celle-ci lui paraîtra alors indifférente. Yseult, abasourdi la remercie pour cette leçon d'amour.

De retour dans la salle du palais, Ondine demande pardon à Bertha. Cependant, tout ne se passe pas comme convenu. Bertha se sent offusquée et Ondine entend dans ses pensées qu'elle l'insulte. Furieuse, elle décide de dévoiler la vérité sur ses origines. Bertha étant la fille adoptive du roi, elle décide de révéler la vérité sur ses vrais parents: un couple de pêcheurs. Elle demande alors de l'aide à l’Illusionniste qui fait alors apparaître une scène et un spectacle retraçant l'histoire de Bertha. Elle se révèle alors être la fille disparue d'Auguste et Eugénie qui entrent alors dans la salle. Cependant, lorsque Bertha refuse de reconnaître ses vrais parents, le roi la bannit jusqu'à ce qu'elle présente ses excuses. Refusant, Ondine lui propose alors de venir vivre avec eux, dans le château de Hans. Bertha accepte. Avant que le rideau ne se referme, Ondine met en garde Hans sur l'eau qui le guette. Hans n'y prête pas attention.

Marian Seldes interprétant Bertha.

L'acte III se déroule dans la cour du château, le matin du mariage du chevalier et de Bertha. Six mois ont passé depuis le jour où Ondine a disparu. Hans est troublé, "Comme elle m'a menti!" se plaint-il à Bertha. Mais celle-ci lui signale qu'Ondine n'était pas une femme mais une ondine, une créature d'un autre monde. Mais Hans cherche à comprendre, pourquoi a-t-elle proclamé au monde entier qu'elle l'avait trompé avec Bertram. En plus d'être préoccupé par Ondine, Hans est inquiet parce que les fonctionnaires commencent à parler en vers, tel des poésies. À Wittenstein, cela annonce le malheur. Deux pêcheurs arrivent, ils ont pris Ondine. Deux juges de l'Inquisition sont convoqués et immédiatement un procès est organisé. Ondine est mise en drapé dans le filet dans lequel elle a été capturée. Elle ne nie pas être une ondine et proclame à tous ceux qui vont écouter qu'elle a trompé Hans avec Bertram. Le juge demande donc à Hans d'indiquer clairement la nature exacte de sa plainte. Mais Hans se plaint de l'amour, il souhaite faire un procès à l'amour, l'amour irrationnel et déraisonnable.

Alors que le procès progresse, il devient clair qu'Hans est toujours amoureux d'Ondine. Ondine, dans une vaine tentative de sortir de l'affaire avec son père, le Roi des Ondins (Hans doit mourir pour son infidélité pour Ondine avec Bertha) continue d'insister sur le fait qu'elle a trompé Hans la première, avec Bertram. Celui-ci est alors convoqué et soutient l'histoire d'Ondine. Cependant, leurs histoires ne concordent pas et personne ne les croit. Ondine est alors accusée de sorcellerie. Le Roi des Ondins est alors pris à témoin. Mais il explique qu'Ondine est l'ondine la plus humaine qui soit. Qu'elle a abandonné ses pouvoirs pour vivre comme les humains. Qu'elle est devenue humaine par choix. Ainsi donc, les juges décident qu'Ondine a transgressé les limites de la nature, mais n'a apporté que bonté et amour. Ils font alors preuve de compassion et la condamnent à mort en lui épargnant l'exécution publique.

Le Roi des Ondins est choisi pour la garder en attendant son exécution. Il lui annonce alors qu'Hans va mourir, il devient fou, la mort l'appelle. Il lui dit également, que lorsqu'il mourra, ses sœurs appelleront Ondine trois fois. Au troisième appel, elle perdra la mémoire, tous ses souvenirs avec Hans seront effacés à jamais. Un ultime entretien lui est alors accordé avec Hans. Dans un dernier moment de tendresse, Hans déplore leur séparation. Ce sera alors un véritable adieu, Ondine ayant perdu la mémoire ils ne pourront se retrouver dans l'au-delà. Ils se sépareront donc pour l'éternité. Ondine tente de le rassurer, depuis tout ce temps où elle a disparu, elle n'a cessé de faire des allers-retours entre le château d'Hans et le monde des Ondins, en répétant des gestes du quotidien inlassablement, pour que son corps, machinalement les reproduise une fois sa mémoire effacée. Lors d'un dernier baiser, le troisième "Ondine" retentit. Hans meurt. Ondine regarde alors autour d'elle, perplexe. Elle demande qui est ce beau jeune homme allongé et apprenant qu'il est mort s'exclame "Qu'il me plaît!... On ne peut pas lui rendre la vie?". Le Roi des Ondins répond "Impossible!". Alors que le rideau tombe, Ondine dit "Comme c'est dommage! Comme je l'aurais aimé!".

Distribution des rôles à la création

Note

Voir aussi

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