Olympiade (sainte)

Olympiade, Olympiade la Diaconesse ou Olympe de Constantinople, est une noble byzantine, née en 368 et morte en 408, devenue sainte chrétienne associée aux Mères du désert (en).

Elle épousa Nébridius, préfet de Constantinople et devint veuve après 20 mois de mariage, à l'âge de 19 ans. Malgré son rang et sa richesse, elle décida de mener une vie plus ascétique et rentra dans les ordres. Olympiade était la pupille et la protégée de Grégoire de Nazianze.

Olympiade devait être une femme au caractère fort, car Palladius disait d'elle: « Quel homme que cette femme » !

Devenue diaconesse, elle s'occupa également d'un hôpital et d'un orphelinat. Elle fut proche du patriarche Nectaire puis de saint Jean Chrysostome qu'elle défendit au moment de son exil.

Après l'exil de ce dernier, elle fut traînée devant les tribunaux, accusée, à tort, d'avoir mis le feu à la Basilique de Sainte-Sophie. Malgré la fermeté de ses réponses, on la condamna à une forte amende; elle quitta ensuite Constantinople pour se retirer à Cyzique où elle attendit des temps meilleurs.

Saint Grégoire de Nazianze, Palladius, Sozomène, Ammien, et d'autres biographes nous ont transmis de nombreux détails sur cette vertueuse femme.

Elle connut également les deux Pères cappadociens Grégoire le Théologien et Grégoire de Nysse.

On la fête le dans l'Église catholique[1].

Les lettres de Jean Chrysostome à Olympiade

Lors de l'exil de Jean Chrysostome, Olympiade est profondément affligée et elle tomba dans un état maladif d’apathie. Jean, avec une simplicité charmante et une délicatesse exquise, oublie ses propres souffrances pour la réconforter : il écrivit alors 17 lettres à la jeune diaconesse.

Au témoignage de Photius, ces 17 lettres sont de toutes celles écrites par l'évêque de Constantinople les plus longues, les plus belles et les plus utiles. On peut donc les compter parmi les belles lettres de la littérature chrétienne ancienne.

Les lettres à Olympiade nous disent assez combien elle fut chère à saint Jean Chrysostome. Les unes offrent à cette pieuse veuve les consolations et les encouragements dont elle a besoin : ce sont de véritables homélies; les autres nous racontent ses tribulations. Dans d'autres encore, on apprend des détails importants de la biographie de Saint Jean Chrysostome. D'une façon générale, on peut considérer cet ensemble de lettres comme un petit traité de la providence et de la souffrance chrétienne.

Ces lettres ont été traduites en français récemment :

  • Jean Chrysostome, Lettres à Olympias, Éditeur : Cerf, 1976, Collection : Sources chrétiennes (ISBN 978-2204036122).
  • Jean Chrysostome, Consolation, Lettres à Olympias, lettres choisies, traduites du grec, préfacées et annotées par Nicolas Waquet, Paris, Bayard Culture, coll. « Comètes » [archive], 2020, 150 p. (ISBN 978-2-227-496767)

Voici un extrait de la Lettre 7 à Olympiade :

"Allons, essayons donc, encore une fois, de vider la plaie de ta tristesse et de dissiper les pensées qui rassemblent ce nuage. Qu'est-ce qui bouleverse ton esprit ? Est-ce parce que la tempête sauvage et sombre qui s'est abattue sur les Églises a tout plongé dans une nuit sans lune, qu'elle s'accroît chaque jour, causant de cruels naufrages, et parce que la dévastation se propage dans l'univers ?

Je le sais, moi aussi, et personne ne dira le contraire. Et cependant, tout en connaissant ces maux, je ne renonce pas au plus ferme espoir, je songe au Pilote de l'univers qui ne triomphe pas de la tempête par l'habileté, mais d'un signe, calme l'orage. . .

Ne te décourage donc pas, je t'en prie. Il n'y a, Olympiade, qu'une seule chose à craindre, une seule épreuve, le péché, et je n'ai cessé de te chanter continuellement ce refrain. Tout le reste n'est que fable, même si l'on parle de complots, de haines, de ruses, de trahisons, d'injures, d'accusations, de confiscations, de bannissements, de glaives aiguisés, de haute mer, du conflit de l'univers entier. Quelles que soient ces choses, elles n'ont qu'un temps et sont périssables, elles se passent dans un corps mortel et ne nuisent en rien à une âme vigilante.

Ne te laisse donc pas troubler par les événements, mais cessant d'appeler tel ou tel à ton secours, et de poursuivre des ombres, car c'est cela le secours humain, supplie sans cesse le Dieu que tu adores, de faire seulement un signe, et tout en un instant s'arrangera".

Notes et références

  1. source: Nominis

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