O Solitude
O Solitude (Z. 406), plus précisément O solitude, my sweetest choice, est une chanson du compositeur baroque anglais Henry Purcell. C'est une œuvre pour voix de soprano ou contreténor, accompagnée par un ostinato de basse et un continuo. Elle a été composée probablement vers 1684-1685 sur un texte de la poétesse anglaise Katherine Philips, traduit d'un poème original de Saint-Amant. Elle est considérée comme l'un des chefs-d’œuvre de la musique vocale de Purcell[1].
Musique
La musique, en do mineur, est fondée sur un ostinato de basse de 12 notes, répété 28 fois, qui avait déjà été utilisé par Purcell dans l'introduction orchestrale de son anthem In thee, O Lord, do I put my trust (Z. 16)[1],[2]. Ce procédé est très utilisé par les compositeurs anglais de l'époque comme Purcell, ou John Blow, sous le nom de Ground Bass.
Cependant, la musique n'engendre pas de lassitude ou de monotonie, de par une déclinaison harmonique du motif riche et inventive et une grande liberté de la voix[3], ainsi que des transitions habiles entre les répétitions, masquant quelque peu celles-ci, Purcell évitant de débuter les phrases au même moment de l'ostinato[2].
Paroles
Purcell a utilisé une traduction due à la poétesse anglaise Katherine Philips, d'un poème en vingt strophes du poète français Marc-Antoine Girard de Saint-Amant de 1617 La Solitude[4],[1]. Il en reprend la première strophe, la dernière, et une partie de la troisième.
Texte de Katherine Philips utilisé par Purcell
O Solitude |
O, how agreeable a sight |
For thy sake I in love am grown |
Texte de Saint-Amant correspondant
D'après l'édition d'Auguste Dorchain (voir liens Wikisource)
Ô Solitude |
Que je prends de plaisir à voir |
Je l’aime pour l’amour de toi, |
Voir aussi
- Ostinato
- Ground Bass
- Poème La Solitude (Saint-Amant), (Wikisource), texte établi par Charles-Louis Livet dans « Œuvres complètes de Saint-Amant » ;
- Poème La Solitude (Saint-Amant), Paris, Perche, (Wikisource), texte (orthographe modernisée) établi par Auguste Dorchain dans « Les Chefs d’œuvre lyriques de Malherbe et de l’école classique », tome 1.
Liens externes
Références
- Robert King, notes pour les disques Hyperion
- Martin Adams Henry Purcell: The Origins and Development of His Musical Style, Cambridge University Press, p. 208
- Ian Spink English Songs : Dowland to Purcell London, 1970, p.219-220
- Le texte de Katherine Philips est publié en 1667 dans son recueil postume Poems, voir en ligne une édition de 1710, texte de Saint-Amant avec en regard la traduction de Philips.
- Portail du baroque
- Portail de la musique classique