Notes de chevet
Les Notes de chevet (枕草子, Makura no sōshi) est une œuvre majeure de la littérature japonaise du XIe siècle, attribuée à Sei Shōnagon dame de compagnie de l'impératrice consort Teishi (定子) durant les années 990 et au début du XIe siècle de l'époque de Heian. Le livre est achevé en 1002.
Composition
Les Notes de chevet se composent de nombreuses notes, impressions sur le vif de l'autrice, abordant tour à tour les choses qu'elle aime ou déteste voir, écouter, manger et boire, ainsi que d'historiettes au sein de la cour impériale, des poésies et quelques avis sur ses contemporains. Alors que c'est surtout un travail personnel, l'écriture et les compétences poétiques de Shōnagon le rendent intéressant comme œuvre littéraire, et il s'agit d'un précieux document historique. Une partie a été révélée à la Cour par accident du vivant de Shōnagon.
Liste des notes

- Au printemps, c'est l'aurore
- Les époques
- Le premier jour de l'an
- Choses particulières
- Montagnes
- Pics
- Plaines
- Marchés
- Gouffres
- Mers
- Bacs
- Tombes impériales
- Édifices
- Choses désolantes
- Choses dont on néglige souvent la fin
- Choses que l'on méprise
- Choses détestables
- Choses qui font battre le cœur
- Choses qui font naître un doux souvenir du passé
- Choses qui égayent le cœur
- Fleurs des arbres
- Étangs
- Fêtes
- Arbres
- Oiseaux
- Choses élégantes
- Insectes
- Choses qui ne s'accordent pas
- Cascades
- Rivières
- Ponts
- Villages
- Herbes
- Recueil de poésies
- Sujets de poésie
- Fleurs des herbes
- Choses peu rassurantes
- Choses que l'on ne peut comparer
- Choses rares
- Choses qu'il ne valait pas la peine de faire
- Choses dont on n'a aucun regret
- Choses qui paraissent agréables
- Choses qui semblent éveiller la mélancolie
- Choses splendides
- Choses qui ont une grâce raffinée
- Choses contrariantes
- Choses gênantes
- Choses qui frappent de stupeur
- Choses pénibles
- Choses qui sont loin du terme
- Barrières
- Bois
- Sources chaudes
- Choses que l'on entend parfois avec plus d'émotions qu'à l'ordinaire
- Choses qui perdent à être peintes
- Choses qui gagnent à être peintes
- Choses qui émeuvent profondément
- Choses qui paraissent pitoyables
- Choses qui donnent une impression de chaleur
- Choses qui font honte
- Choses sans valeur
- Choses embarrassantes
- Choses qui emplissent l'âme de tristesse
- Choses qui distraient dans les moments d'ennui
- Choses qui ne sont bonnes à rien
- Choses qui sont les plus belles du monde
- Choses effrayantes
- Choses qui semblent pures
- Choses qui paraissent malpropres
- Choses qui semblent vulgaires
- Choses qui remplissent d'angoisse
- Choses ravissantes
- Choses sans retenue
- Choses dont le nom est effrayant
- Choses qui n'offrent rien d'extraordinaire au regard, et qui prennent une importance exagérée quand on écrit leur nom en caractères chinois
- Choses qui ont un aspect sale
- Occasions dans lesquelles les choses sans valeur prennent de l'importance
- Choses qui paraissent affligeantes
- Choses enviables
- Choses que l'on a grande hâte de voir, ou d'entendre
- Choses impatientantes
- Choses qui ne servent plus à rien, mais qui rappellent le passé
- Choses auxquelles on ne peut guère se fier
- Choses qui sont éloignées, bien que proches
- Choses qui sont proches, bien qu'éloignées
- Puits
- Gouverneurs de province
- Vice-gouverneurs qui occupent des postes provisoires
- Fonctionnaires du cinquième rang
- Gens qui ont un air de suffisance
- Le vent
- Choses charmantes
- Iles
- Plages
- Baies
- Temples bouddhiques
- Les Saintes Écritures
- Écrits
- Bouddhas
- Contes
- Landes
- Formules magiques
- Lecture des Saintes Écritures
- Divertissement
- Danses
- Instruments à cordes
- Mélodies
- Flûtes
- Choses à voir
- Choses qui sont bonnes quand elles sont grandes
- Choses qui doivent être courtes
- Choses qui sont à propos dans une maison
- Relais
- Collines
- Sanctuaires shintoïstes
- Choses qui tombent du ciel
- Le soleil
- La lune
- Les étoiles
- Les nuages
- Le brouillard
- Choses tumultueuses
- Choses négligées
- Gens qui s'expriment de façon inconvenante
- Gens qui prennent des airs savants
- Hauts dignitaires
- Seigneurs de noble famille
- Prêtres bouddhistes
- Femmes
- Palais et maisons nobles où servent des dames
- Gens à propos desquels on se demande si leur aspect aurait autant changé, supposé qu'ils fussent, après avoir quitté ce monde, revenus dans un autre corps
- Choses qui ne font que passer
- Choses que les gens ignorent le plus fréquemment
- Choses très malpropres
- Choses excessivement effrayantes
- Choses qui donnent confiance
- Choses qui rendent heureux
- Choses vénérables et précieuses
- Chanson
- Pantalons et lacets
- Habits de chasse
- Habits sans doublure
- Choses mauvaises
- Vêtements de dessous
- Montures d'éventails
- Éventails en bois de thuya
- Divinités shintoïstes
- Caps
- Maisons
- Choses magnifiques
- Gens qui imitent ce que font les autres
- Choses auxquelles on ne peut s'abandonner
- Manteaux de femmes
- Manteaux chinois
- Jupes d'apparat
- Vestes
- Tissus
- Dessins des damas
- Les maladies
- Choses désagréables
- Choses difficiles à dire
- Choses désagréables à voir
Illustrations

Les Notes de chevet ont été illustrés dans un emaki (rouleau enluminé) au XIVe siècle : le Rouleau enluminé des Notes de chevets.
Autres « notes de chevet »
D'une façon générale, un livre de chevet est une collection de notes collationnées pour rendre compte d'une période de la vie de quelqu'un ou de quelque chose. Au Japon, ces notes diverses relèvent du genre littéraire zuihitsu. Parmi les autres œuvres majeures de cette époque, on peut citer le Hōjōki de Kamo no Chōmei's et le Tsurezuregusa de Yoshida Kenkō. Le genre Zuihitsu devient populaire à l'époque d'Edo quand il rencontre un vaste public au sein de la classe marchande nouvellement développée. Par ailleurs, il acquiert une certaine réputation intellectuelle quand les lettrés japonais classiques commencent à écrire de façon habituelle dans le style « zuihitsu ». Motoori Norinaga, Yokoi Yayū et Matsudaira Sadanobu sont quelques-uns des auteurs réputés de ce mouvement[1].
Peter Greenaway a réalisé en 1996 un film homonyme qui raconte une histoire moderne mais fait référence à l'ouvrage de Sei Shōnagon.
Traduction française
La seule traduction française disponible à ce jour est celle d'André Beaujard, édition Gallimard (connaissance de l'Orient), (ISBN 2-07-070533-1). Il existe une traduction plus ancienne réalisée par Kuni Matsuo et Émile Steinilber-Oberlin, publiée en 1928 chez Stock
Liens externes
- (en) - Kyoto Journal
- (fr) - Autour du Haïku...
- things that quicken the heart - A Pillow Book for the 21st Century
- Jacqueline Pigeot, La Liste éclatée : tradition de la liste hétérogène dans la littérature japonaise ancienne,
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « The Pillow Book » (voir la liste des auteurs).
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