Normes del Puig

Les Normes del Puig sont des normes orthographiques élaborées en 1979 par la section de Langue et Littérature de la Real Academia de Cultura Valenciana (RACV) pour le valencien, celui-ci étant entendu, par les promoteurs de cette normative, comme une langue indépendante du diasystème de la langue catalane, en opposition avec les critères linguistiques communément acceptés par les scientifiques. Elles furent présentées au cours d'un acte célébré le à la commune de El Puig (province de valence).

Elles marquent par conséquent un esprit rupturiste par rapport au standard d'usage, basé sur les Normes de Castellón de 1932, réalisées en concertation avec les instances académiques catalanes.

Plusieurs versions successives en furent publiées, les différences portant en particulier sur l'utilisation des accents diacritiques.

Versions

Dans la première version (1979-1981), publiée dans la revue Murta, l'écriture portait de nombreux accents écrits, mais avec un système différent de celui des Normes de Castelló.

Dans la seconde version (1981-2003), la plupart des accents furent supprimés, à l'exception des accents diacritiques. Ce fut la mouture des normes la plus diffusée. Ainsi par exemple, à la fin des années 1990, le journal Las Provincias, connu pour ses positions blavéristes, distribua près de 30 000 du dictionnaire de la RACV, édités par la municipalité de Valence.

Au cours de la période 1979-2004, sont parues 656 ouvres écrites totalement ou partiellement avec cette normative[1]. 1996, avec 54 titres publies, est l'année avec une majeur production en normative sécessionniste[1].

En , une nouvelle réforme réintroduisit certains accents, la rapprochant de la normative défendue par l'Académie valencienne de la langue (AVL), conforme aux normes de 1932. En raison de ce changement les Normes ont été durement critiquées par certains secteurs blavéristes. Elles ont toutefois été acceptées par des entités sécessionistes comme Lo Rat Penat ou le parti inactif Unio Valenciana.

Usage

Les organismes officiels de la Communauté valencienne, les municipalités, la Generalitat valencienne ainsi que les universités, la grande majorité des maisons d'éditions et d'autres entités culturelles ont toujours utilisé dans leurs écrits les Normes de Castellón, unitaires par rapport au catalan. Les quelques tentatives d'utiliser une normative différente par des organismes officiels avortèrent à cause d'une sentence du Tribunal suprême espagnol du interdisant à la municipalité de Benifaió de faire usage des Normes del Puig dans sa communication interne et établissant une jurisprudence confirmant que les questions de normalisation linguistique sont du seul ressort de la Communauté autonome[2],[3], ce qui invalide par conséquent les propositions de la RACV.

Certains organismes culturels comme la Junta Central Fallera ont défendu l'utilisation des Normes del Puig[1]. Depuis 1998 toutefois, année de la création de l'AVL, le nombre d'ouvrages publiés dans les Normes del Puig est en recul[4],[1] Actuellement les différentes formes des normes sont encore utilisées dans certaines publications, essentiellement liées à Lo Rat Penat et à la RACV, leurs deux plus grands promoteurs[1], ainsi que sur certains sites internet, se réclamant généralement du Anticatalanisme.

Notes et références

  1. “La producció editorial en les Normes de la RACV (1979-2004).” Dans: A. Atienza, F. Bens, V.R. Calatayud et al. 25 anys de les Normes valencianes de la RACV, dites d'El Puig. Valence: Associació d’Escritors en Llengua Valenciana – l’Oronella [Cresol Lliterari, 9 / Els fanals de la terra, 9], 2005, p. 9-139. (ISBN 84-89737-75-4)
  2. (es) « Jurisprudencia: Tribunal Supremo Sala III de lo Contencioso-Administrativo. Sentencia de 16 de noviembre de 1998 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  3. (es) « Jurisprudencia: Tribunal Supremo Sala III de lo Contencioso-Administrativo. Sentencia de 21 de septiembre de 1998 »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  4. Cette même année le nombre de publications réalisées dans ces normes s'est élevé à 54, ce qui constitue le maximum depuis leur apparition. En 2004 il s'est élevé à 18.

Voir aussi

Bibliographie

  • (ca) Joan Ramon Borràs, Les normes de l'acadèmia : Anàlisi d'una aberració, Valence, 3i4, , 53 p. (ISBN 84-7502-060-7)

Articles connexes

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