Noe Itō

Noe Itō (伊藤 野枝, - à Imajuku, Fukuoka, Japon) est une anarchiste japonaise, auteure et féministe qui milita pour l'abolition du mariage et en faveur de l'amour libre, contre le patriarcat.

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Biographie

Elle a démontré très tôt des talents d'écriture et d'engagement partisan.

De 1911 à 1916, Noe Itō fait partie de la Société des bas-bleus (Seitō-sha). Ce groupe, fondé, par des militantes féministes, a initialement pour but la promotion de la littérature féminine, mais traite aussi des problèmes sociaux touchant les femmes et les discriminations sexistes. Durant cette période, la Société des bas-bleus publie le journal Seitô (Bas-Bleu), d'inspiration féministe libertaire[1].

À partir de janvier 1915, c'est Noe Itō qui produit presque seule la revue. Elle impulse alors une ligne résolument orientée vers les sujets de société et les problèmes liés à la place des femmes dans la société japonaise : avortement, amour libre, mariage contraint et prostitution sont abordés. Mais bientôt, les autres membres de Seitō-sha, trouvant la démarche trop audacieuse, se détournent. Dès lors, esseulée puis débordée, Noe Itō doit mettre fin à la parution de Seitō[2],[3] en .

Elle vit à partir de 1916 avec Sakae Osugi (1885-1923).

Elle traduit l'ouvrage de Emma Goldman, Anarchisme et autres essais, en japonais.

Lorsque l'organisation féministe et socialiste la Sekirankai (赤瀾会, Société de la vague rouge), est fondée en avril 1921 par des anarchistes, Noe Itō est approchée pour en devenir « conseillère » aux côtés de Yamakawa Kikue. Noe Itō donne ainsi des conférences sur la question féministe pour la Sekirankai, jusqu'à la disparition de cette association du fait de la répression.

En 1923, après le séisme de 1923 de Kantō causant la mort de plus de 100 000 personnes, une terreur politique se met en place en direction des ouvriers et des révolutionnaires japonais. La police militaire arrête 1300 militants de gauche, en particulier anarchistes et communistes, Noe Itō en fait partie.[4] Le , Noe, Sakae et leur neveu de 7 ans sont arrêtés, torturés, puis sommairement exécutés par le lieutenant Amakasu au sein du commissariat de Kameido sous couvert de défense de l'État[3].

Culture populaire

Notes et références

  1. Marianne Enckell, Y en a pas une sur cent, Réfractions, n°24, printemps 2010, texte intégral.
  2. Iwao Seiichi, Iyanaga Teizō, Ishii Susumu, Yoshida Shōichirō, Fujimura Jun'ichirō, Fujimura Michio, Yoshikawa Itsuji, Akiyama Terukazu, Iyanaga Shōkichi et Matsubara Hideichi, « 215. Seitō² ("Les Bas-bleus") », Dictionnaire historique du Japon, volume 17, 1991. lettres r (2) et s (1), p. 152 (lire en ligne)
  3. François, « Itô Noé (1895-1923), une féministe anarchiste au Japon », Alternative libertaire, n°243, octobre 2014 (lire en ligne)
  4. Hideichi Matsubara, Shôkichi Iyanaga, Terukazu Akiyama et Itsuji Yoshikawa, « 350. Museifu-shugi undō », Dictionnaire historique du Japon, vol. 15, no 1, , p. 23–24 (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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