Níkos Zachariádis

Níkos Zachariádis (grec moderne : Νίκος Ζαχαριάδης), né le à Andrinople (auj. Edirne, appartenant alors à l'Empire ottoman) et mort le , à Sourgout, en Sibérie (Union soviétique), a été le Secrétaire général du Parti communiste de Grèce (KKE) de 1931 à 1956.

Biographie

Son père a été employé à la manufacture des tabacs de l'Empire ottoman. Très jeune, il travaille comme marin sur la mer Noire où il subit l'influence de la révolution bolchévique. Il étudie à l'École internationale Lénine, puis à l'Université communiste des travailleurs d'Orient (KUTV) à Moscou.

En 1923, il est envoyé en Grèce pour organiser la Ligue de la jeunesse communiste (OKNE). Emprisonné, il se réfugie en Union soviétique. En 1931, il retourne en Grèce pour rétablir l'ordre dans le KKE alors divisé en multiples factions et la même année (d'autres historiens penchent plutôt pour 1935), il est désigné, sous la pression de Joseph Staline et du Komintern, Secrétaire général du KKE.

En , il est arrêté par le service de Sécurité du régime de Ioánnis Metaxás. De sa prison, il publie une lettre exhortant tous les Grecs à résister à l'invasion italienne d' et à s'unir contre les régimes fascistes. Selon le KKE, cette lettre serait un faux fabriqué par le régime de Metaxás. Pour d'autres, Zachariadis l'aurait écrite pour gagner la faveur de Konstantinos Maniadakis, le chef du service de sécurité et obtenir ainsi sa libération.

Dans une seconde lettre publiée le , Zachariadis accuse l'armée grecque de mener une guerre impérialiste et fasciste et demande à l'URSS d'agir contre le régime de Metaxás. En , Zachariadis réitère cette position et appelle à la sécession de la Macédoine grecque.

Le KKE change radicalement de position après l'invasion de l'URSS par l'Allemagne le et demande à la population de résister aux envahisseurs fascistes et nazis. Le KKE crée le Front de libération nationale (EAM) et sa branche armée l'Armée populaire de libération (ELAS).

Zachariadis est arrêté par les Allemands en 1941 et déporté au camp de concentration de Dachau. Il en est libéré en et retourne en Grèce où il reprend la direction du KKE à Georgios Siantos qui en assurait l'intérim depuis .

De 1944 à 1949, il anime la lutte armée pour installer une République socialiste populaire en Grèce. Mais la Grèce fait partie de la zone d'influence britannique en vertu des accords de Yalta et Potsdam. Les soviétiques ne bougent pas et les milices communistes sont finalement défaites. Les dirigeants du KKE sont réduits à l'exil à Tachkent.

À la mort de Staline, Zachariadis tombe en disgrâce aux yeux des nouveaux dirigeants de l'URSS malgré le soutien que lui apportent les membres de son propre parti. En se tient la 6e Assemblée générale du KKE au cours de laquelle il est écarté du secrétariat général sur la pression du Parti communiste de l'Union soviétique. Il est même exclu du KKE l'année suivante comme un grand nombre de ses partisans.

Zachariadis passe le reste de sa vie en exil en Sibérie, d'abord en Yakoutie et plus tard à Sourgout. En 1962, désespéré par les pénibles conditions de son exil, il réussit à se rendre à l'ambassade grecque de Moscou où il demande à être rapatrié, acceptant d'être jugé pour ses actes passés. À sa sortie de l'ambassade, il est immédiatement arrêté par la police soviétique et ramené à Sourgout. Selon le KGB, il se serait suicidé en 1973[1]. Selon d'autres sources, il aurait été exécuté. Les dossiers d'archives concernant sa mort restent secrets à ce jour.

En , son corps a été rapatrié en Grèce[2].

Notes et références

  1. Leontaritēs, Giōrgos., Hodos Pauloph 22, Ekdoseis Proskēnio, (ISBN 9607057473, OCLC 44779196, lire en ligne)
  2. « Biographical Sketch: Nikos Zachariadis », sur www.marxists.org (consulté le )

Articles connexes

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