Nicolas d'Amiens

Nicolas d'Amiens (mort vers 1204), chanoine d'Amiens, est un auteur théologien connu pour être disciple de Gilbert de la Porrée, évêque de Poitiers, bien qu'un seul indice porte à croire ceci alors que tous les autres indices connus vont dans le sens d'une orthodoxie fermement établie.

Biographie

Un disciple de Gilles de la Porée

Il est mentionné dans le Second voyage littéraire de deux bénédictins de Saint-Maur, où ces deux moines portent témoignage qu'ils ont vu un ouvrage de Gilbert de la Porrée, des commentaires sur les livres de la Trinité par Boèce, où le portrait de Nicolas, accompagné d'une dédicace le nommant, figurait dans l'enluminure de la lettre initiale de l'ouvrage. La même dédicace indique que Nicolas a écrit des commentaires pour expliquer les points les plus obscurs de la doctrine de son maître. On ne connait aucun de ces commentaires qu'il aurait écrits.

Un théologien catholique

S'il est bien l'auteur de commentaires sur l'oeuvre de Gilbert de la Porée, on ne peut qu'en déduire qu'il a rapidement et radicalement changé ses vues ; car moins de 15 ans après la mise en accusation de Gilbert de la Porrée Nicolas est tenu en grande estime par le pape Alexandre III - et apparemment par nombre d'autres grands prélats. Deux lettres d'Alexandre III le concernent : l'une, adressée à Nicolas entre 1159 et 1161, le complimente sur son travail ; l'autre, adressée à Henri Ier de France archevêque de Reims, exprime le mécontentement du pape à ce que son prédécesseur Samson de Mauvoisin (mort en 1161) n'aie pas obéi à ses demandes répétée de fournir une prébende à Nicolas, et enjoint l'archevêque Henri d'obtempérer sans plus de retard.

De ces deux lettres on peut voir la grande considération en laquelle était tenu Nicolas, ce avant même qu'il ait écrit le principal ouvrage de lui qui nous est parvenu : Ars fidei catholicae est un exposé abrégé sur la foi catholique qui suit très exactement la pensée catholique orthodoxe la plus rigide, écrit en huit pages d'écriture serrée aux formules des plus concises à une époque où les débats théologiques étaient marqués par une sophistique poussée[1]. Ni le style ni le fond n'en montrent une quelconque adhérence aux préceptes pour lesquels Gilbert de la Porrée s'est vu accuser en 1147-1148. Ceci ne pouvait que plaire aux Bernard de Clairvaux et autres pourfendeurs des approches dialectiques des dogmes religieux.

L'autre écrit de Nicolas qui nous est connu, est une chronique couvrant les temps de la Création jusqu'en 1204.

Il ne faut pas confondre Nicolas d'Amiens avec Nicolas Coqueret, prêtre d'Amiens (ca. 1410-1468)

Références

  1. Histoire literaire de la France: XIIIe siècle, Volume 17. Antoine Rivet de la Grange, François Clément, Charles Clémencet (dom), Pierre Claude François Daunou, Joseph Victor Le Clerc, Barthélemy Hauréau, Paul Meyer. 1832.
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