Nicolas Clément (bibliothécaire)

Nicolas Clément (né en 1647 à Toul, et décédé le à Paris) est un bibliothécaire et érudit français, principalement connu pour avoir été le créateur du système de classification utilisé jusqu'en 1996 par la Bibliothèque royale (actuelle BnF), la cotation Clément.

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Biographie

Né à Toul en 1647, Nicolas Clément est encore jeune lorsque Pierre de Carcavi, bibliothécaire de Colbert, l'engage pour mettre de l'ordre et copier le recueil des mémoires du cardinal Mazarin[B 1]. Son protecteur le prend par la suite à la bibliothèque royale, où il devient commis à la garde des estampes et planches gravées en 1670[B 1]. En 1691, il succède à Melchisédech Thévenot à la charge de commis à la garde de la Bibliothèque[1], aidé du commis en second Jean Boivin.

En 1706, l'aventurier et prêtre défroqué Jean Aymon réussit à le persuader de son intention de revenir dans l'Église, et parvient ainsi à obtenir la permission de rester seul à la bibliothèque[B 2]. Il en profite pour dérober voire mutiler certains ouvrages précieux avant de s'enfuir en Hollande[B 3]. Il est toutefois notable que la plupart de ces ouvrages furent par la suite heureusement récupérés[B 2].

« Parmi les manuscrits volés était l’original des actes du concile tenu à Jérusalem en 1672 et 1675, qu’il fit imprimer à la Haye, avec les lettres de S. Cyrille Lucar et d’autres écrits, sous le titre de Monumenents authentiques de la Religion grecque, etc., 1718, in-4º. ; reproduit (sans avoir été réimprimé) sous le titre de Lettres anecdotes de Cyrille Lucar, Amsterd., 1718, in-4º. Aymon croyait les actes de ce concile inédits ; cependant Ant. Michel Fouguère en avait donné une traduction latine, 1676, in-12º ; une autre traduction latine avait paru en 1678, in-8º. L’abbé Renaudot releva, dans sa Défense de la perpétuité de la foi, les raisonnements absurdes, les bévues grossières et les calomnies d’Aymon. »

 Biographie universelle, ancienne et moderne, 1813, « AYMON (Jean) », p.137 (Wikisource)

Très fortement affecté par ce vol, Nicolas Clément tombe gravement malade[1] et meurt le [B 2].

Œuvres

L'œuvre de Nicolas Clément est assez peu importante, en dehors de ses activités à la bibliothèque royale, ainsi que de sa collection de portraits, qu'il légua au roi à sa mort.

  • Nicolas Clément, Défense de l'antiquité de la ville et du siège épiscopal de Toul, contre la préface d'un livre qui a pour titre : « Système chronologique et historique des évêques de Toul », Paris, impr. de S. Langlois, , 52 p.

C'est une réfutation de la dissertation de l'abbé Riguet, prévôt de l'église de Saint-Dié, parue en 1701 à Nancy, qui cherche à prouver que la ville de Toul était le siège épiscopal des Leucois.

Il est par ailleurs connu que Nicolas Clément, suivant son goût pour les portraits, avait une correspondance assez suivie[BF 1].

Notes et références

Références

  1. p. 96, où sont reproduites quelques-unes ces lettres.
  • Biographie universelle, ancienne et moderne : Par une société de gens de lettres et de savants, t. IX, Paris, Michaud Frères, (lire en ligne), « CLÉMENT (Nicolas) », pp. 39-40
  1. « CLÉMENT (Nicolas) », p.39
  2. « CLÉMENT (Nicolas) », p.40
  3. « AYMON (Jean) », p.137

Notes

  1. « Les directeurs de la Bibliothèque royale : Maîtres de la Librairie, gardes de la Bibliothèque du roi et commis à la garde de la Bibliothèque du roi 1522-1719 » [PDF], sur BnF, (consulté le ) : « « Nicolas Clément », 1691-1712 », p.16, résumé depuis :
    Simone Balayé, La bibliothèque nationale des origines à 1800, Genève, Droz, 1988, p. 77-130.

Articles connexes

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