Nicolas Besnier

Nicolas Besnier est un architecte et orfèvre français né à Paris en 1686, baptisé le [1], mort à Paris le .

Il a été écuyer, seigneur de Choisy-le-Roi, échevin de Paris, conseiller du roi et de la ville de Paris. Il a partagé avec Thomas Germain et Claude II Ballin le titre d'orfèvre du Roi. Tous les trois installés aux galeries du Louvre, ils ont fait de leurs ateliers des lieux de recherche et d'invention dont les œuvres achetées par les cours étrangères ont exercé une influence dans leurs pays.

Biographie

Nicolas Besnier est le fils de François Besnier, chef du gobelet du roi et de la duchesse de Bourgogne, essayeur-contrôleur des ouvrages d'étain de la Ville de Paris, et d'Henriette-Jeanne de Meaux de Vallière. Son parrain est Nicolas Delaunay.

Nicolas Besnier a fait le voyage en Italie comme architecte d' à . Il a obtenu le premier prix d'architecture de l'académie de Saint-Luc de Rome en 1711.

Il est maître orfèvre en 1714. Il a épousé Anne-Marguerite Cellot. Il est logé aux Galeries du Louvre à partir de 1718.

Il est nommé orfèvre du Roi par un brevet du . Il a travaillé pour la cour de France, notamment pour le remplacement du sevice de vermeil et d'argent dit « de l'ordinaire du Roi » (dont il ne reste rien) et pour les affaires étrangères. Il a fourni le comte de Tarroca, le comte de Pontchartrain, la duchesse de Retz, la duchesse d'Harcourt, le maréchal de Castries, le duc de Bouillon, le duc et la duchesse de Levy, Horace Walpole, Gaspard-César-Charles de L'Escalopier, William Bateman, l'église Saint-Louis-en-l'Île, la cour d'Espagne.

Le musée du Louvre abrite onze objets (huit acquis en 2019, trois en 2020) d’un ensemble de 41 pièces de la toilette en vermeil, (parfois appelée "toilette de Modène") créée par Nicolas Besnier pour le mariage en 1720 de Charlotte-Aglaé d'Orléans, petite fille de Louis XIV et fille de Philippe II d’Orléans, avec François Marie III d’Este, duc de Modène[2].

En 1726-1727, il a réalisé pour George Ier, roi de Grande-Bretagne (1714-1727), et d'Horace Walpole (1678-1757), ambassadeur d'Angleterre en France de 1723 à 1730, le service Walpole dont deux pots à oille et leurs plateaux ont été classés trésor national le avant d'entrer dans les collections du Musée du Louvre par l'intermédiaire de la Société des Amis du Louvre[3].

Il devient échevin de la ville de Paris le [4].

Jean-Baptiste Oudry très protégé par l'intendant des finances Louis Fagon (1680-1744), fils de Guy-Crescent Fagon, s'est associé avec Nicolas Besnier pour prendre la direction manufacture de Beauvais. Oudry est nommé directeur artistique et financier de la manufacture de tapisseries de Beauvais, Nicolas Besnier, directeur de la manufacture, se serait, paraît-il, occupé que de la comptabilité. Ils ont reçu en 1734 les lettres patentes leur donnant la concession du privilège de la manufacture pendant vingt ans[5]. Jusqu'en , il est directeur de la manufacture royale de tapisserie de Beauvais. Il a supervisé la création de nouvelles tentures par son associé Jean-Baptiste Oudry :

  • Métamorphoses d'Ovide en 1734,
  • Verdures fines en 1735, par Charles-Joseph Natoire,
  • Histoire de don Quichotte en 1735, par Charles Joseph Natoire, suite en 10 tapisseries, pour le fermier général Pierre Grimod Dufort[6],
  • Les fêtes italiennes en 1736, par François Boucher,
  • Histoire de Psyché en 1741, par François Boucher, comprenant de cinq pièces, dont des suites complètes ont été réalisées à la demande d'un commanditaire de Marseille en 1742, de l'ambassadeur d'Espagne en 1744, du roi de Suède en 1745, de l'infant duc de Parme en 1748, de Louis XV en 1758 et du roi de Prusse en 1764[7],
  • Tenture chinoise en 1743,
  • Les amours des dieux en 1749,
  • La noble pastorale, les fragments d'opéra en 1752.

Cette période a été la plus réussie de la manufacture de Beauvais.

Il prend en apprentissage Pierre Germain dit le Romain (1703-1783) par contrat du qui avait commencé à travailler dans l'atelier de Jacques Roëttiers, entre 1733 et 1736, qui est devenu son gendre en 1734.

Il quitte son logement aux galeries du louvre en 1739.

Il remet son poinçon d'orfèvre le .

Famille

Il a été marié à Anne-Marguerite Cellot (†1729).

Sa fille, Marie-Anne Besnier (1718-1812), s'est mariée en 1734 avec Jacques Roëttiers de la Tour, reçu maître orfèvre par privilège du Roy en vertu d'un arrêt du Conseil en date du , orfèvre du roi[8],[9]. Le , il a été l'adjoint de Nicolas Besnier dans la charge d'orfèvre du roi. Il a obtenu en 1738 la survivance et le logement des Galeries du Louvre. Il a succédé à son beau-père comme garde de l'Orfévrerie en 1754.

Notes et références

  1. Naissance et enfance de Nicolas Besnier, Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1984.
  2. Michèle Bimbenet-Privat, La Toilette de Modène s'enrichit, in Grande Galerie - Le Journal du Louvre, n°54, printemps 2021, p. 54.
  3. Société des Amis du Louvre : Dernières acquisition
  4. Félix Lazare, Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues et monuments de Paris, p. 75, Bureau de la Revue municipale, Paris, 1855 (lire en ligne)
  5. Gerspach, La manufacture nationale de Beauvais, p. 517, Revue des Arts décoratifs, 1880 (lire en ligne)
  6. Société des Amis du Louvre : Un Don Quichotte de Natoire rejoint Compiègne
  7. (en)Charissa Bremer-David, French Tapestries and Textiles in the J. Paul Getty Museum, p. 106-119, The J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 1997 (ISBN 0-89236-379-7) (lire en ligne)
  8. Germain Bapst, Lorfèvrerie française au XVIIIe siècle. Quelques œuvres de Th. Germain, p. 200, note 4, Revue des arts décoratifs, 1886 (lire en ligne)
  9. François Alexandre Aubert de la Chenaye Desbois, Dictionnaire de la noblesse contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, tome 12, p. 240, Paris, 1778 (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques de Drouas, « Un orfèvre au XVIIIe siècle : Nicolas Besnier, échevin de Paris », in Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 110e année, 1983, p. 97-149.
  • Michèle Bimbenet-Privat, Les pots à oille Walpole entre Louis XIV et rocaille, p. 50-52, Grande Galerie, juin/juillet/, no 28.
  • Hélène Cavalié, Pierre Germain dit le Romain, thèses d'école des charte (2007) et de doctorat (2010), Paris IV Sorbonne (avec catalogue raisonné de N. Besnier).
  • Christophe Huchet de Quénétain, Nicolas Besnier (1685/86-1754) : architecte, orfèvre du roi, directeur de la manufacture royale de tapisseries de Beauvais, et échevin de la ville de Paris, thèse de doctorat, Paris IV Sorbonne, 2017.

Articles connexes

Liens externes


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