Narmer

Narmer est un roi de l'Égypte antique ayant régné pendant la période thinite, 32 siècles avant notre ère[3].

Narmer

Gros plan de Narmer sur la palette de Narmer
Décès v. 3125 avant notre ère
Période Période thinite
Dynastie Ire dynastie
Fonction Souverain d'Égypte
Prédécesseur Scorpion II (ou Shesh Ire, ou Ka)
Dates de fonction v. 3185 à 3125 avant notre ère[1],[2].
Successeur Hor-Aha
Famille
Père Scorpion II ou Ka
Mère Shesh Ire
Conjoint Neith-Hotep
Enfant(s) Hor-Aha
Beneryb
Sépulture
Type Tombeau
Emplacement Chambres B17 et B18, Oumm el-Qa'ab, près d'Abydos
Date de découverte 1894
Découvreur Émile Amélineau
Fouilles William Matthew Flinders Petrie entre 1899 et 1901

Il est probablement le successeur du couple Scorpion II / Shesh Ire, roi et reine de la dynastie égyptienne zéro ou de Ka. Certains considèrent qu'il a unifié la Haute et la Basse-Égypte et fondé la Ire dynastie. De fait, il est le premier roi de l’Égypte unifiée.

Les informations sur ce pharaon sont essentiellement tirées de la célèbre palette de Narmer[4], palette de grauwacke le représentant victorieux contre un peuple que l'on n'a pas identifié. Y figurent les premiers hiéroglyphes clairement définis, qui forment le nom de ce roi (nar-mer en égyptien : « poisson-chat, burin »[réf. nécessaire]). Sur cette palette, il est représenté alternativement portant la couronne du Sud (couronne blanche des rois de Haute-Égypte) et celle du Nord (couronne rouge des rois de Basse-Égypte ou du delta).

L'identité de Narmer suscite le débat, beaucoup d'égyptologues[5],[6],[7] l'identifient à Ménès.

Biographie

Origine

Manéthon donne pour origine aux deux premières dynasties la ville de Thinis[8]. À proximité de Thinis, Abydos est la nécropole des rois de la période prédynastique égyptienne[9].

Toutefois, il pourrait être originaire de Hiérakonpolis, la capitale du royaume du Sud[10]. C'est en ce lieu qu'ont été trouvées la palette et la massue de Narmer, même si ces œuvres y ont probablement été déposées près de mille ans après le règne de Narmer[11].

Généalogie

 

Narmer
 
 
 
Neith-Hotep
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Beneryb
 
 
 

Hor-Aha
 
 
 
Khenthap
 
 
 
 
 
 

Les noms de Narmer et Hor-Aha ont été trouvés dans ce que les archéologues ont identifié comme étant la tombe de Neith-Hotep, une découverte qui a conduit à la conclusion que cette reine était l’épouse de Narmer et la mère de Hor-Aha[12]. Des inscriptions mentionnant son nom ont été trouvées dans les tombes de Hor-Aha et de Djer, successeurs immédiat de Narmer, impliquant qu'elle est la mère de Hor-Aha[13],[14]. Le nom de Neith-Hotep signifie « Neith est satisfaite » et suggère que cette princesse était originaire de Basse-Égypte. En effet, la déesse Neith était la patronne de la ville de Sais, dans le delta occidental, la région même que Narmer a dû conquérir pour compléter l'unification de l'Égypte. Il est donc possible que Narmer épousa Neith-Hotep pour consolider le lien entre les deux régions d’Égypte[12]. En outre, la présence du tombeau de cette reine à Nagada, en Haute-Égypte, a mené certains égyptologues à conclure qu'elle était descendante des dirigeants prédynastiques de Nagada ayant régné sur cette ville avant la formation d’une Haute-Égypte unie[15]. Il a également été suggéré que la tête de massue de Narmer commémore ce mariage[16]. Cependant, la découverte en 2012 d’inscriptions rupestres au Sinaï par Pierre Tallet[17] remet en question la théorie que Neith-Hotep fut l’épouse de Narmer[note 1]. À moins qu'elle ne soit l'épouse de Hor-Aha[18],[19]. Qu'elle soit ou non l’épouse de Narmer, elle demeure la première femme dans l’histoire dont on connaît le nom et dont l’existence est confirmée par des découvertes archéologiques.

Le successeur de Narmer, Hor-Aha, est peut-être son fils et celui de Neith-Hotep[20],[14].

L'épouse de son successeur, Hor-Aha, est probablement sa fille, Beneryb[21].

Titulature

Nom

Méni est le nom utilisé sur les documents à partir de la XVIIIe dynastie (scarabée d'Hatchepsout et de Thoutmôsis III)[22]. Ménès en est la forme grecque utilisée par Manéthon. Son nom pourrait signifier « quelqu'un », « personne » ou « celui qui établit ». Il est possible que les prêtres, ne connaissant pas le nom du premier pharaon, mais devant le citer, aient utilisé cette expression à la place[23].

Dans un article de juillet 2002[24], Bernadette Menu expose que Ménès serait une sorte de titre, « Celui qui établit », porté par les deux premiers souverains de la première dynastie, Narmer et Âha.

Il est possible que Narmer ait changé de nom après l'unification et la mise en place de l'institution pharaonique en prenant le titre de Ménès, « le fondateur »[25]. D'autant plus que les deux noms ont été retrouvés sur un sceau où ils sont associés, mais d'une façon qui n'assure pas qu'il s'agisse de la même personne, le nom de Narmer étant en tant qu'Horus et celui de Ménès de façon normale.

L’orthographe complète du nom d'Horus de Narmer se compose des hiéroglyphes du poisson-chat (nˁr) et du ciseau (mr))[26], d’où la lecture « Narmer », basée sur le principe du rébus. Ce mot est parfois traduit par le poisson-chat qui frappe [14]. Toutefois, il n’y a pas de consensus pour cette lecture. D’autres traductions incluent le poisson-chat en colère, combattant, féroce, douloureux, furieux, mauvais, malfaisant, mordant, menacant [27],[28],[29]. Certains chercheurs ont suivi des approches complètement différentes pour lire ce nom et ont opté de ne pas du tout inclure le mot poisson-chat dans le nom[27],[30],[31]. Ces approches, toutefois, ne sont généralement pas acceptées de façon unanime par la communauté des égyptologues.

Plutôt que d'incorporer les deux hiéroglyphes, le nom de Narmer est souvent écrit sous une forme abrégée avec simplement le symbole de poisson-chat, parfois stylisé, et même, dans certains cas, uniquement représenté par une ligne horizontale[32]. L’utilisation de cette orthographe simplifiée semble être liée à la formalité du contexte. Dans tous les cas où un serekh est inscrit sur des objets en pierre ou sur un sceau officiel, les deux symboles sont présents. Toutefois, dans la plupart des cas où le nom est écrit sur un tesson de poterie ou sur une inscription rupestre, seul apparaît le poisson-chat ou une version simplifiée.

Deux autres orthographes du nom de Narmer ont également été découverts. Sur un sceau venant de Tarkhan, le symbole de l’oiseau Tjay (le signe G47 dans la liste de Gardiner, un oisillon battant des ailes) a été ajouté dans le serekh aux deux autres symboles traditionnellement utilisé pour Narmer. Cette écriture a été interprétée comme signifiant « Narmer le masculin »[33] ; cependant, selon Ilona Regulski[34], « le troisième signe (l'oiseau Tjay) ne fait pas partie intégrante du nom royal car il se rencontre si rarement ». Godron[35] a suggéré que le signe supplémentaire ne fait pas partie du nom, mais a été mis à l'intérieur du serekh pour accommoder la composition.

En outre, deux sceaux funéraires venant d'Abydos montrent le nom d'une manière unique : alors que le ciseau est inscrit où le poisson-chat serait traditionnellement attendu, un autre symbole a été ajouté, interprété par plusieurs chercheurs comme représentant une peau d'animal[36]. Selon Dreyer, c'est probablement un poisson-chat paré d’une queue de taureau, semblable à l'image de Narmer sur la palette de Narmer ou il est montré portant une queue de taureau, symbole du pouvoir.

Règne

Représentation possible

Tête en calcaire d'un roi. Petrie pensait qu'il s'agissait de Narmer. Petrie Museum of Egyptian Archaeology, Londres

Le Musée Petrie d'archéologie égyptienne possède dans sa collection la tête de calcaire d'un ancien roi égyptien que le musée identifie comme étant une représentation de Narmer sur la base de la similitude (d’après Petrie[37]) avec le visage du roi sur la palette de Narmer, une identification qui n’est pas en général acceptée. Selon Trope, Quirke & Lacovara[38], la suggestion selon laquelle il s’agit de Narmer est « improbable ». Alternativement, ils proposent d’y voir le roi Khéphren de la IVe dynastie. Stevenson[39] l'identifie également comme étant Khéphren. Charron[40] l'identifie comme étant un roi de la période thinite, mais ne croit pas qu'elle puisse être assignée à un roi particulier. Wilkinson[41] propose d’y voir un roi « probablement de la IIe dynastie ».

Identification possible avec Ménès

Narmer est souvent assimilé à Ménès, le fondateur de la Ire dynastie, dite thinite selon Manéthon[42]. Toutefois, cette conclusion n'est pas universelle. En effet, certains égyptologues soutiennent que Ménès est en réalité Hor-Aha et pensent qu'il a hérité d'une Égypte déjà unifiée par Narmer[43] ; d'autres maintiennent que Narmer a initié le processus d'unification mais n'a pas, ou partiellement réussi à l'achever, laissant ainsi Ménès prendre le relais. Les arguments sur le fait que Narmer et Ménès ne sont qu'une seule et même personne sont fondés sur l'apparence d'un sceau de boue trouvé à Abydos (Égypte).

Une autre théorie possible est que Narmer pourrait, aussi, être le successeur immédiat du roi qui a unifié l’Égypte (peut-être le roi Scorpion II dont le nom a été trouvé sur une tête de massue découverte à Hiérakonpolis), et il aurait adopté les symboles d'unification mis en usage à la génération précédente[44].

Deux listes royales trouvées dans les tombes de Den et citent Narmer comme fondateur de la Ire dynastie, suivi par Hor-Aha. La liste de Qâ indique les huit rois de la première dynastie dans le bon ordre, en commençant par Narmer[45]. Ménès n'est mentionné sur aucune de ces listes car c'est généralement le nom d'Horus qui est utilisé sur les monuments, alors que Ménès est un nom personnel[46].

Bien qu'interconnectées, les questions de qui était Ménès ? et qui unifia l’Égypte ? sont en fait deux questions distinctes. Narmer est souvent crédité d’avoir unifié l'Égypte par la conquête de la Basse Égypte par la Haute Égypte. Alors que Ménès est traditionnellement considéré comme le premier roi de l’Égypte antique, Narmer a été identifié par la majorité des égyptologues comme étant la même personne que Ménès. Bien que vigoureusement débattue (Hor-Aha, le successeur de Narmer, est la principale alternative identifiée comme étant Ménès par plusieurs spécialistes), l'opinion prédominante est que Narmer était Ménès[note 2].

La question est source de confusion car Narmer est un nom d’Horus, tandis que Ménès est une appellation personnelle (nom de naissance ou nom de Nesout-bity). Toutes les listes royales qui ont commencé à apparaître au Nouvel Empire dressent la liste des noms personnels de rois, et presque toutes commencent par Ménès ou par des souverains divins et/ou semi-divins, avec Ménès étant le premier roi humain. La difficulté est de faire correspondre les preuves archéologiques contemporaines, qui répertorient les noms d’Horus, avec les listes royales qui énumèrent les noms personnels.

Reconstruction de l'impression du sceau de Narmer-Menes, d'Abydos.

Deux documents ont été mis en avant comme preuve que Narmer ou Hor-Aha était Ménès. Le premier document est l’étiquette de Naqada, qui montre un serekh de Hor-Aha à côté d'une enceinte à l'intérieur de laquelle des symboles ont été interprétés par certains chercheurs comme représentant le nom Ménès. Le second est l’impression d’un sceau découvert à Abydos, sur lequel un serekh de Narmer alterne avec le symbole de l'échiquier, mn, qui est interprété comme une abréviation de Ménès. Des arguments ont été proposés pour chacun de ces documents comme étant preuve que Narmer ou Hor-Aha était Ménès ; toutefois aucun de ces arguments n’est concluant[note 3].

Deux sceaux funéraires, trouvés en 1985 et 1991 à Abydos, dans ou près des tombes de Den[47] et [48], montrent Narmer comme étant le premier roi, suivi par Hor-Aha. La liste du sceau de Qâ dresse la liste des huit rois qui constituent ce que les égyptologues appellent la Ire dynastie, en commençant par Narmer. Ces sceaux funéraires prouvent fortement que Narmer était le premier roi de la Ire dynastie, et donc doit être identifié avec Ménès[49].

Narmer et l'unification de l'Égypte

La fameuse palette de Narmer, découverte par James Edward Quibell en 1898 à Hiérakonpolis[50], montre Narmer portant les insignes des Haute et Basse-Égypte, donnant naissance à la théorie selon laquelle il aurait unifié ces deux royaumes[51]. Depuis sa découverte, il y a débat pour savoir si la palette de Narmer représente un événement historique[51],[52] ou est purement symbolique[53],[54],[note 4]. Toutefois, en 1993, Günter Dreyer découvre à Abydos une étiquette[note 5] datant de Narmer et décrivant le même événement que la palette de Narmer, montrant par là qu'elle décrit bien un événement historique[55], une interprétation acceptée par la majorité des égyptologues[note 6]. Toutefois, Baines[56] et Wengrow[57] continuent à émettre des doutes et réfutent cette conclusion.

Les preuves archéologiques suggèrent que l'Égypte était au moins partiellement unifiée pendant les règnes de Ka et d'Iry-Hor (prédécesseurs immédiats de Narmer), et peut-être dès le règne de Scorpion Ier (plusieurs générations avant Iry-Hor). La collection d’impôt est probablement documentée pour Ka[58] et Iry-Hor[59]. La preuve d'un rôle joué par Scorpion Ier en Basse Égypte vient de sa tombe Uj à Abydos (Haute Égypte), où des étiquettes ont été trouvées identifiant des produits de Basse Égypte[60]. Bien qu’il ne s’agisse pas de documents fiscaux, ces étiquettes sont en revanche probablement des indications d'échange plutôt que de conquête. Une différence considérable existe dans la quantité et la répartition des inscriptions avec les noms de ces précédents rois en Basse-Égypte et à Canaan (qui était atteint en passant par la Basse-Égypte), par rapport aux inscriptions datant du règne de Narmer. Les inscriptions de Ka ont été trouvées dans trois sites de la Basse-Égypte et une autre à Canaan[61]. Des inscriptions d'Iry-Hor ont également été trouvées dans deux sites de Basse-Égypte et une en terre de Canaan[61],[62]. En comparaison, les serekhs de Narmer ont été trouvés dans dix sites de Basse-Égypte et dans neuf sites de Canaan (voir la discussion dans la section « Tombe et objets »). Le rôle de Narmer en Basse-Égypte apparaît donc comme conséquent par rapport à celui de ses deux prédécesseurs immédiats. Jusqu’à maintenant, le règne de souverains de Haute-Égypte ne peut être attesté en Basse-Égypte avant Iry-Hor. Les données archéologiques suggèrent donc que l'unification des deux terres commença avant Narmer et fut complétée par lui par la conquête d’une province dans le Nord-Ouest du Delta, comme représenté sur la palette de Narmer[63].

L'importance que Narmer attacha à son « unification » de l'Égypte est démontrée par le fait qu'elle est commémorée non seulement sur la palette de Narmer, mais également sur un sceau-cylindre[64], l'étiquette-année de Narmer[65], et les coffres de Narmer[66]. De plus, les conséquences de l'événement sont commémorées sur la tête de massue de Narmer[67]. L'importance de l'unification pour les anciens Égyptiens est démontrée par le fait que Narmer est décrit comme le premier roi sur les deux sceaux funéraires mentionnés auparavant et est également listé sous le nom de Ménès, le premier roi, dans les listes royales ultérieures. Bien que l’existence de quelques rois soit attestée avant Narmer, aucun d'entre eux n'est mentionné dans ces documents. Il est donc possible d’affirmer que, du point de vue des anciens Égyptiens, l'histoire a commencé avec Narmer et l'unification de l'Égypte, et que tous les évènements l’ayant précédé furent relégués au domaine du mythe.

Narmer dans le pays de Canaan

Selon Manéthon (cité dans Eusèbe (Fr. 7(a)), « Ménès mena une campagne étrangère et devint célèbre par la suite ». Si cette expédition a bien eu lieu (et en supposant qu'il s’agisse de Narmer), elle fut sans aucun doute dirigée vers la terre de Canaan où le serekh de Narmer a été identifié dans neuf sites différents. Quoiqu’une présence égyptienne soit bien attestée dans le pays de Canaan pendant deux siècles avant le règne de Narmer[68], c’est pourtant pendant le règne de ce roi que cette présence culmine[69], pour diminuer rapidement par la suite. Les relations entre l'Égypte et Canaan « ont commencé vers la fin du cinquième millénaire et ont apparemment pris fin pendant la deuxième dynastie, quand elles ont cessé tout à fait »[70]. Trente-trois serekhs égyptiens datant de la Dynastie 0 ont ainsi été découverts en pays de Canaan[69], parmi lesquels vingt ont été attribués à Narmer. Avant Narmer, seuls un serekh de Ka et une inscription avec le nom d'Iry-Hor ont été trouvés en Canaan[61]. Les serekhs datant de souverains ayant régné avant Iry-Hor sont des serekhs génériques soit ne faisant pas référence à un roi spécifique, soit nommant des rois qui ne sont pas attestés à Abydos[69]. Un seul serekh attribué au successeur de Narmer, Hor-Aha, a été trouvé en Canaan, preuve du déclin de la présence égyptienne dans la région[69]. Il convient de noter que même cet exemple est contestable, Wilkinson ne croyant pas qu'il existe de serekhs de Hor-Aha en dehors d'Égypte[71]. De plus, très peu de serekhs associés aux autres rois des deux premières dynasties ont été découverts au pays de Canaan[72].

La présence égyptienne en terre de Canaan se manifeste davantage par la découverte dans cette région du Proche-Orient de poterie égyptienne fabriquée à partir d'argile du Nil[note 7], ainsi que de poterie fabriquée à partir d'argile locale mais dans le style égyptien. Ces dernières trouvailles archéologiques suggèrent l’existence de colonies égyptiennes dans la région plutôt que de simples échanges[73].

La nature du rôle de l'Égypte dans le pays de Canaan a été vigoureusement débattue, avec d’un côté certains chercheurs suggérant une invasion militaire[74] et de l’autre ceux qui proposent l’existence de relations commerciales et coloniales, une théorie qui gagne de plus en plus d’adhérents dans la communauté égyptologique[73],[75]. Toutefois, la présence de fortifications à Tell Es-Sakan datant de la dynastie 0 ou du début de la Ire dynastie, et bâties presque exclusivement dans un style de construction égyptien, démontrent qu’un contingent militaire égyptien devait être également présent dans la région[76].

Quelle que soit la nature de la présence égyptienne en pays de Canaan, le contrôle du commerce vers et à travers Canaan était important pour l'Égypte ancienne. Narmer n'a probablement pas établi l'influence initiale de l'Égypte dans cette région par le biais d’une invasion militaire, mais il est fort possible qu’il lança une campagne militaire pour réaffirmer l'autorité égyptienne ou pour augmenter sa sphère d'influence dans la région. En plus du passage de Manéthon et du grand nombre de serekhs de Narmer trouvés en Canaan, une reconstruction récente effectuée par Günter Dreyer d’un coffre attribué à Narmer[66] peut représenter la commémoration d’une campagne militaire en terre de Canaan. Il est également possible qu’il s’agisse simplement de la présentation de biens offerts à Narmer par les Cananéens[77].

Date et durée du règne

La date traditionnellement donnée pour le début du règne de Narmer est env. 3100 avant notre ère[78],[79]. D’autres estimations dominantes, qui utilisent à la fois la méthode historique et la datation par le carbone 14, placent ce règne entre env. 3273 et 2987 avant notre ère[note 8].

Manéthon, prêtre sous le règne de Ptolémée II, écrit l'Histoire de l'Égypte (Ægyptiaca) au IIIe siècle avant notre ère. L’œuvre est perdue mais elle est connue par des citations fragmentaires d'historiens du IIIe et IVe siècles. Sextus Julius Africanus donne un règne de soixante ans à Narmer. La version de Eusèbe de Césarée réduit son règne à 30 ans[80].

Les deux versions précisent que Ménès a été tué par un hippopotame. Il peut s’agir de Narmer mais son identité commune avec Ménès n'est pas prouvée. Cet épisode pourrait être une allégorie d'un conflit entre Nagada (dont le dieu Seth est le protecteur des hippopotames) et Hiérakonpolis[81].

Sépulture et objets archéologiques

Tombeau

Chambres B17 et B18 à Oumm el-Qa'ab, qui forment la tombe de Narmer

La tombe de Narmer à Oumm el-Qa'ab près d'Abydos en Haute-Égypte consiste en deux chambres jointes (B17 et B18), tapissées de briques en terre crue. Les deux tombes B17 et B18, faisant chacune 10 × 3 m séparées par un mur[82], furent découvertes par Émile Amélineau en 1894 et fouillées par William Matthew Flinders Petrie entre 1899 et 1901[83], mais ce n’est qu’en 1964, avec Werner Kaiser[84] qu’elles furent associées avec Narmer. Il identifie sa tombe dans le cimetière B grâce à un sceau représentant Narmer[85],[note 9]. Depuis 1973, le site a fait l'objet de plusieurs campagnes de fouilles par l'Institut archéologique allemand, ce qui a permis de comprendre l'architecture et le mode de construction des tombes[83]. La tombe de Narmer est située à proximité des tombeaux de Ka, qui a probablement gouverné la Haute-Égypte juste avant Narmer[86], et Hor-Aha, qui fut son successeur immédiat[note 10].

Bâtie voilà plus de 5 000 ans, cette tombe a été pillée à maintes reprises depuis l'Antiquité. Il est donc surprenant que les archéologues aient pu y faire des découvertes notables. En raison des pillages répétés au cours des siècles à Oumm el-Qa'ab, de nombreux articles provenant de la tombe de Narmer ont été trouvés dans d'autres sépultures, et, vice-versa, des objets d'autres rois ont été retrouvés dans la tombe de Narmer. Malgré cela, Flinders Petrie, entre 1899 et 1903[87],[88], et l'Institut archéologique allemand (DAI)[note 11] ont fait des découvertes de la plus haute importance pour mieux comprendre l'histoire du début de l'Égypte par leur ré-excavation des tombeaux d'Oumm el-Qa'ab.

En dépit de l'état chaotique du cimetière, des inscriptions sur bois et os, des impressions de sceaux, ainsi que des dizaines de pointes de flèches en silex[note 12]. Des couteaux en silex et un fragment de chaise en ébène ont également été découverts dans la tombe de Narmer, ces objets ayant à priori fait partie de l'assemblage funéraire original. Ces objets ne sont pas mentionnés dans les publications de Petrie, mais sont maintenant au Musée Petrie d'archéologie égyptienne sous les numéros d'enregistrement UC35679, UC52786 et UC35682. Selon Dreyer[89], ces pointes de flèches proviennent probablement du tombeau de Djer, où des pointes de flèches semblables ont été trouvées[90].

Il est probable que tous les rois de l'Égypte ancienne enterrés à Oumm el-Qa'ab possédaient des enclos funéraires dans le secteur nord du cimetière d’Abydos, près de la zone agricole. Ceux-ci étaient caractérisés par de gros murs de briques crues qui clôturaient l'espace dans lequel on pense que les cérémonies funéraires avaient lieu. Huit enclos ont été fouillés, parmi lesquels deux restent à identifier[91],[92]. Il est possible qu’un de ces enclos ait pu appartenir à Narmer, mais cette hypothèse n’a pas encore été confirmée[note 13].

Objets

Narmer est bien attesté dans toute l'Égypte, dans le sud du pays de Canaan, et au Sinaï : au total 98 inscriptions sur vingt-sept sites[note 14]. À Abydos et Hiérakonpolis, le nom de Narmer apparaît à la fois seul ou à l’intérieur d’un serekh. En dehors de ces sites, et à l’exception de Coptos, le nom de Narmer est écrit dans un serekh. En Égypte, son nom a été trouvé dans 17 sites : quatre en Haute-Égypte (Hiérakonpolis[93], Nagada[94],[95], Abydos[87],[88], et Coptos[96],[97]) ; dix en Basse-Égypte (Tarkhan[98],[99], Helwan[100],[101], Zaouiet el-Aryan[102], Tell Ibrahim Awad[103], Ezbet el-Tell[104], Minshat Abu Omar[105],[106], Saqqarah[107],[108], Buto[109], Tell el-Farkha[110],[111], et Kafr Hassan Dawood[112]) ; une dans le désert oriental (Wadi el-Qaash[113]) ; et deux dans le désert occidental (oasis de Kharga[114],[115] et Gebel Tjauti[116],[117]).

Pendant le règne de Narmer, l'Égypte avait des intérêts économiques dans le sud du pays de Canaan. Des tessons de poterie ont été découverts dans plusieurs sites, à la fois des pots fabriqués en Égypte et importés en terre de Canaan et à d'autres fabriqués dans le style égyptien avec des matériaux locaux. Durant le règne de Narmer, l'Égypte a une présence économique active dans le sud de Canaan. Des tessons de poterie ont été découverts sur plusieurs sites, certains provenant de jarres fabriquées en Égypte et importées en Canaan, d'autres fabriqués localement dans un style égyptien. Les dernières découvertes permettent de conclure que la présence de l’Égypte n'est pas simplement le résultat d'échanges commerciaux mais atteste d'une colonisation[118].

Il est possible que la présence de l'Égypte soit le résultat d'une invasion militaire[119], mais ce point de vue n'est pas général[120],[121].

Vingt serekhs ayant pu être rattachés à Narmer ont été découverts en terre de Canaan[122], parmi lesquels sept sont incertains ou controversés. Ces serekhs proviennent de neuf sites différents : Tel Arad[123],[124], En Besor (Ein HaBesor)[125],[126], Tell Es-Sakan[127],[128], Nahal Tillah (Halif Terrace)[129], Tel Erani (Tel Gat)[130],[131], Tel Malhata[132],[133], Tel Ma'ahaz[134], Tel Lod[135], et Lahav[136]. Un serekh provenant de Lod est attribué à Ka, prédécesseur de Narmer[137]. Un autre serekh est attribué à Hor-Aha, successeur de Narmer. Les autres serekhs ne portent pas de nom ou portent des noms ne correspondant à aucun pharaon connu[122].

Le serekh de Narmer, ainsi que ceux d'autres rois pré- et protodynastiques, ont été trouvés dans le Ouadi 'Ameyra dans le sud du Sinaï, où les inscriptions commémorent les expéditions minières égyptiennes vers cette région[138],[139].

Après 20 ans d'activité en Canaan[140], la présence égyptienne atteint un pic sous le règne de Narmer avant de décliner après lui[122].

Nag-el-Hamdulab

Mentionnée pour la première fois à la fin du XIXe siècle, une collection de gravures rupestres à Nag-el-Hamdulab, près d'Assouan, a été retrouvée en 2009 et c’est lors de cette redécouverte que les archéologues prirent conscience de son importance historique[141]. Parmi les nombreuses inscriptions, le tableau 7a montre un homme portant une coiffure similaire à la couronne blanche de Haute-Égypte et tenant un sceptre. Il est suivi par un homme avec un éventail. Il est également précédé de deux hommes portant des étendards et accompagnés d'un chien. Outre le motif du chien, cette scène est similaire aux scènes sur la tête de massue de Scorpion et sur le recto de la palette de Narmer. L'homme armé d'ornements pharaoniques (la couronne et le sceptre) peut clairement être identifié à un roi. Bien qu'aucun nom n'apparaisse sur le tableau, Darnell l'attribue à Narmer en se basant sur l’iconographie et suggère que cette scène pourrait représenter une visite de Narmer dans la région pour le rituel du « Cortège d’Horus »[142]. Au cours d’une entrevue en 2012, Gatto décrit également le roi dans cette inscription comme étant Narmer[143]. Toutefois, Hendrickx place cette scène légèrement avant Narmer, se basant, en partie, sur l'absence inhabituelle du nom royal de Narmer dans l'inscription[141].

Dans la culture populaire

  • The First Pharaoh (The First Dynasty Book 1) de Lester Picker est une biographie fictionnelle de Narmer. L'auteur a consulté l'égyptologue Günter Dreyer pour un maximum d’authenticité.
  • Murder by the Gods: An Ancient Egyptian Mystery par William Collins est un thriller avec le prince Aha (plus tard Le roi Hor-Aha) comme personnage principal. Narmer y tient un rôle secondaire.
  • Narmer, Eroberer des Nils (en allemand) par Jackie French.
  • The Third Gate de Lincoln Child est un roman d'aventure avec une dose d'occulte se déroulant lors d’une expédition archéologique parti à la recherche de la tombe réelle de Narmer et de ses contenus mystérieux.
  • Pharaoh: The boy who conquered the Nile, par Jackie French est un livre pour enfants (âgé de 10 à 14 ans) sur les aventures du Prince Narmer.
  • Beginning of an Empire: An Egyptian Historical Fiction Novel de Joseph Hergott est une histoire d'aventure pour jeunes adultes, dans lequel Narmer et Ménès sont frères jumeaux.
  • The Kane Chronicles, de Rick Riordan est une trilogie basée sur la mythologie égyptienne. Narmer y est mentionné comme étant un ancêtre des protagonistes Carter et Sadie Kane.
  • Et l’Égypte s’éveilla par Christian Jacq est une trilogie sur la vie de Narmer.

Galerie

Sources

Notes et références

Notes

  1. En 2012, Pierre Tallet a découvert une nouvelle série importante de gravures rupestres dans le Ouadi Ameyra. Cette découverte a été signalée dans Tallet 2015 et dans deux articles sur internet d'Owen Jarus en 2016 (livescience.com). Ces inscriptions suggèrent fortement que Neith-Hotep était la régente de Djer pendant un certain temps, ce qui ne résout pas toutefois la question de savoir si elle était l’épouse de Narmer. Dans son premier article, Jarus cite Tallet en disant que Neith-Hotep « n'était pas la femme de Narmer ». Cependant Tallet, dans une communication personnelle avec Thomas C. Heagy, a expliqué que ses propos n’avaient pas été rapportés de façon exacte. Selon Tallet, Neith-Hotep aurait pu être l’épouse de Narmer (c’est-à-dire la grand-mère de Djer), mais il est plus probable qu’il faille la placer dans la génération suivante, à cause des longs règnes de Narmer et Hor-Aha. Elle peut, par exemple, avoir été la mère ou la tante de Djer. Ceci est conforme à la discussion dans Tallet 2015, p. 28-29.
  2. La question de savoir qui était Ménès, ou en d’autres termes, qui fut le premier roi de la Ire dynastie, a été vivement débattue. Depuis 1926, soixante-dix auteurs différents ont pris position et proposent soit Narmer soit Hor-Aha. Quoique pour la plupart seulement mentionné brièvement dans des livres et des articles, ce sujet a fait l’objet de plusieurs études approfondies. Les discussions récentes en faveur de Narmer incluent Kinnaer 2001, Cervelló-Autuori 2005 et Heagy 2014. Les discussions en détail en faveur d'Aha comprennent Helck 1953, Emery 1961, p. 31-37 et Dreyer 2007. Il est intéressant de noter que, pour la plupart, les auteurs anglophones préfèrent Narmer, alors que les auteurs germanophones préfèrent Hor-Aha. Les preuves les plus importantes en faveur de Narmer sont les deux impressions des sceaux funéraires découverts à Abydos, qui listent Narmer comme étant le premier roi. Depuis la publication du premier de ces sceaux funéraires en 1987, vingt-huit auteurs ont publié des articles identifiant Narmer avec Ménès, contre quatorze articles qui identifient Narmer avec Hor-Aha.
  3. Dans le coin supérieur droit de l'étiquette de Naqada se trouve un serekh de Hor-Aha. À droite, un triple enclos en forme de colline avec le signe mn est surmonté des signes des deux dames, c’est-à-dire des déesses de la Haute-Égypte (Nekhbet) et de la Basse-Égypte (Ouadjet). Pendant les périodes ultérieures, la représentation des « deux dames » sera indicative du nom nbty (l'un des cinq noms du roi). Par conséquent, l'inscription a été interprétée comme montrant que le nom nbty de Hor-Aha était Mn, un diminutif de Ménès. Une autre théorie est que l'enceinte est en fait un sanctuaire funéraire et représente Hor-Aha enterrant son prédécesseur, Ménès. Par conséquent, Ménès aurait été dans ce cas Narmer. Bien que l'étiquette ait généré beaucoup de discussions, il est maintenant généralement convenu que l'inscription dans le sanctuaire ne doit pas être associée au nom d'un roi, mais plutôt d’un sanctuaire, Les deux dames endurent, et ne fournit donc aucune preuve de qui était Ménès. Le deuxième document, l'impression du sceau d'Abydos, montre le serekh de Narmer en alternance avec le signe du panneau de jeu (mn), ainsi que son complément phonétique, le signe n, qui est toujours présent lorsque le nom complet de Ménès est écrit. À première vue, ce document semble apporter une preuve supplémentaire que Narmer était Ménès. Cependant, l’analyse des impressions de sceaux datées de la Ire dynastie, contenant le nom d'un ou plusieurs princes, a amené certains chercheurs à proposer que le sceau d’Abydos comporte le nom d'un fils de Narmer nommé Ménès. Par conséquent, Ménès serait le successeur de Narmer, Hor-Aha et donc, Hor-Aha serait Ménès. Cette proposition a été réfutée par Cervelló-Autuori (2005, p. 42-45). Les opinions continuent toutefois de varier, et il reste difficile de déterminer si le nom sur ce sceau permet de soutenir définitivement l'une ou l'autre théorie.
  4. D’après Schulman, la palette de Narmer commémore la conquête de Libyens qui s'est produite avant le règne de Narmer, probablement pendant la dynastie 0. Dans ce contexte, les Libyens ne doivent pas être identifiés avec les habitants de la Libye moderne, mais plutôt avec les populations qui vivaient dans le nord-ouest du Delta du Nil, une région qui sera incorporée par la suite à la Basse-Égypte. Schulman décrit des scènes datant des Ve (deux scènes), VIe, et XXVe dynasties. Dans chacune de ces représentations, le roi est représenté comme venant à bout des Libyens et tuant personnellement leur chef dans la pose classique de « frapper l’ennemi ». Dans trois de ces exemples, les noms de l’épouse et des deux fils du chef sont indiqués et demeurent les mêmes dans les trois scènes bien que celles-ci datent de périodes très différentes. Les égyptologues en ont donc déduit que ces représentations, y compris celle de la palette de Narmer, ne correspondent pas à des événements réels, mais doivent être considérés comme des commémorations rituelles d'un événement antérieur. Il en va de même pour le premier exemple de la Ve dynastie. La scène sur la palette Narmer est similaire, bien qu'elle ne nomme pas l’épouse ou les fils du chef Libyen. La palette de Narmer pourrait en fait représenter l'événement sur lequel les autres représentations sont basées. Cependant, Schulman (à la suite de Breasted 1931) s'oppose à cette hypothèse en se basant sur le fait que la pierre de Palerme montre des rois prédynastiques portant la double couronne de Haute et Basse Égypte, ce qui suggère qu'ils ont régné sur une Égypte unifiée. Par conséquent, la palette de Narmer, plutôt que de montrer un événement historique pendant le règne de ce roi, commémore la défaite des Libyens et l'unification de l'Égypte qui s'est produite plus tôt. Köhler (2002, p. 505) suggère que la palette de Narmer n'a rien à voir avec l'unification de l'Égypte. Elle préfère y voir un exemple du motif « soumettre l'ennemi » qui est attesté dès Naqada Ic (environ 400 ans avant Narmer) et qui représente la défaite rituelle du chaos, un rôle fondamental du roi. O'Connor (2011) soutient également que cet objet n’a rien à voir avec l'unification, mais est au contraire imbu d’un sens religieux très complexe.
  5. Pendant la Ire dynastie, chaque année est identifiée par le nom du roi et un événement important s’étant produit cette même année. Une « étiquette-année », généralement attachée aux récipients transportant les marchandises, comprenait le nom du roi, une description ou une représentation de l'événement majeur pour cette année et une description des biens dans le récipient.
  6. Wilkinson (1999, p. 68) et Davies & Friedman (1998, p. 35) en particulier partagent cette opinion proposée par G. Dreyer.
  7. Au cours de l'été 1994, les archéologues de l'expédition de Nahal Tillah, dans le sud d'Israël, ont découvert un tesson de poterie incisé avec le signe du serekh de Narmer. Le tesson a été trouvé sur une grande plate-forme circulaire, peut-être les fondations d'un silo de stockage sur la terrasse d'Halif. Fabriqué env. 3000 ans avant notre ère, les études minéralogiques effectuées sur ce tesson concluent qu’il s’agit d’un fragment d'une jarre à vin qui avait été importé de la vallée du Nil en terre de Canaan (Levy et al. 1995, p. 26-35).
  8. L'établissement d'une datation absolue pour l'Égypte ancienne repose sur deux méthodes différentes, chacune ayant sa part de problèmes. Comme point de départ, la méthode historique utilise des événements astronomiques enregistrés dans les textes égyptiens anciens, ce qui permet d’établir une date absolue sans ambiguïté à ces évènements précis de l’histoire égyptienne. L’utilisation du « dead reckoning », qui consiste à ajouter ou soustraire la durée du règne de chaque roi en se basant principalement sur Manéthon, la liste royale de Turin et la pierre de Palerme, permet ensuite d’arriver au règne du roi en question. Toutefois, il est important de prendre en compte l’incertitude qui existe pour la durée de la majorité des règnes, en particulier pendant la période archaïque et les périodes intermédiaires. Deux événements astrologiques sont disponibles pour ancrer ces estimations. L'un date du Moyen Empire et l'autre du Nouvel Empire (pour une discussion des problèmes rencontrés pour établir des dates absolues pour l'histoire de l’Égypte ancienne, voir Shaw 2000a, p. 1-16). Deux estimations basées sur cette méthode sont les suivantes : Hayes, 1970, p. 174, qui donne le début du règne de Narmer/Ménès à 3114 avant notre ère, qu'il arrondit à 3100 ; et Krauss & Warburton, 2006, p. 487 qui placent l'ascension de Narmer sur le trône d'Égypte aux alentours de 2950 avant notre ère. Il est important de noter que pour plusieurs estimations proposées pour le début de la Ire dynastie, Hor-Aha est cité comme étant le premier roi de cette dynastie. Si l’on ignore de façon provisoire la question de savoir si la Ire dynastie a commencé avec Narmer ou Hor-Aha, le début du règne de Narmer ne peut être calculé à partir de ces estimations que si l’on prend en compte la durée du règne de Narmer. Malheureusement, aucune estimation fiable quant à la longueur du règne de Narmer n’existe. En l’absence d'autres preuves, les égyptologues utilisent l'estimation que Manéthon fournit pour la durée du règne de Ménès, c’est-à-dire 62 ans. Si l'on suppose que Narmer et Ménès sont la même personne, le règne de Narmer a donc débuté 62 ans avant le début de la Ire dynastie donnée par les auteurs qui associent le début de la Ire dynastie au début du règne d'Hor-Aha. Les estimations du début du règne de Narmer calculées ainsi sont les suivantes : von Beckerath 1997, p. 179 (vers 3094-3044); Helck 1986, p. 28 (vers 2987); Kitchen 2000, p. 48 (vers 3092) et Shaw 2000b, p. 480 (vers 3062). Mellaart 1979, p. 9-10, quant à lui, place le début de la Ire dynastie à vers 3400 avant notre ère. Cette date est rarement prise en compte par la communauté égyptologique, puisqu'elle a été obtenue en ignorant les dates astronomiques écrites dans les textes datant du Moyen Empire. La datation par le carbone 14 pose également des problèmes. Selon Hendrickx 2006, p. 90, les courbes d'étalonnage pour la (deuxième moitié) du IVe millénaire avant notre ère montrent des fluctuations importantes avec, par conséquent, de long intervalles de données possibles. C'est en général considéré comme une « mauvaise période » pour la datation par le carbone 14. Utiliser une approche statistique qui prend en compte toutes les dates obtenues par le carbone 14 pour la période archaïque réduit, mais n'élimine pas, ces problèmes inhérents. Dee et al. utilisent cette approche et en dérivent une estimation pour le début de la Ire dynastie entre 3211 et 3045, avec un intervalle de confiance de 65 %. Cependant, ils associent le début de la Ire dynastie avec le début du règne de Hor-Aha. Aucune datation par le carbone 14 n’a été proposée pour le règne de Narmer. Pour utiliser les résultats obtenus par l’équipe de Dee, il faut donc ajouter la longueur du règne de Narmer de 62 ans, ce qui nous permet d’aboutir à l’intervalle suivant pour le début du règne de Narmer : env. 3273-3107. Ce résultat est de façon rassurante proche de l’estimation proposée par la grande majorité des égyptologues et obtenue en utilisant la méthode historique, c’est-a-dire env. 3114 - 2987. Ainsi, en combinant les résultats de ces deux méthodologies, il devient possible de placer la montée de Narmer sur le trône d’Égypte à env. 3273 - 2987.
  9. Pour une discussion du Cimetière B, voir Dreyer 1999, p. 110-11, fig. 7 et Wilkinson 2000, p. 29-32, fig. 2
  10. La tombe de Narmer à Oumm el-Qa'ab a beaucoup plus en commun avec les tombeaux de ses prédécesseurs immédiats, Ka et Iry-Hor, et d'autres tombeaux prédynastiques tardifs qu'avec les tombes de la Ire dynastie. La tombe de Narmer mesure 31 m2, alors que celle de Hor-Aha est trois fois plus grande, sans compter les trente-six chambres subsidiaires. Selon Dreyer (dans Kaiser et Dreyer 1982), la tombe de Narmer est encore plus petite que le tombeau de Scorpion Ier (tombe Uj), bati plusieurs générations auparavant (Dreyer 1988, p. 19). En outre, les tombes précédant celle de Narmer et appartenant à Ka et Iry-Hor ne comprennent que deux chambres, tandis que les tombes tardives de la Ire dynastie ont toutes des structures plus complexes, y compris des chambres subsidiaires pour les tombes des serviteurs qui étaient probablement sacrifiés pour accompagner le roi dans l'au-delà. Pour éviter toute confusion, il est important de comprendre que David O'Connor (2009, p. 148-150) classifie Narmer comme étant le dernier roi de la dynastie 0 et non comme le premier roi de la Ire dynastie, en partie parce que la tombe de Narmer a plus en commun avec les tombes de la dynastie 0 que celles de la Ire dynastie. G. Dreyer (2003, p. 64) suggère également que le changement drastique dans la construction funéraire qui a commencé avec Hor-Aha est preuve que Hor-Aha, et non Narmer, était le premier roi de la Ire dynastie.
  11. Nombreuses publications avec Werner Kaiser ou son successeur, Günter Dreyer, en tant qu'auteur principal, la plupart d'entre elles publiés dans MDAIK à partir de 1977
  12. Petrie (1901, p. 22) rapporta avec consternation que des « centaines de pointes de flèche avaient été découvertes par le Français », vraisemblablement Émile Amélineau. La destination finale de ces pointes est incertaine, mais aucune n’est parvenue au musée du Caire
  13. À côté de l'enceinte de Hor-Aha se trouve une large enceinte appelée « l’enceinte des ânes » en raison de la présence de dix ânes enterrés à côté de l'enceinte. Aucun objet portant le nom d’un roi n'a été trouvé à l’intérieur, mais des centaines d'impressions de sceaux ont été découverts dans la chambre de passage de l'enceinte, qui datent des règnes de Narmer, Hor-Aha ou Djer. De tels enclos ont déjà été identifiés pour Hor-Aha et Djer, « faisant de Narmer le candidat le plus attrayant pour le bâtisseur de ce monument » (Bestock 2009, p. 102). Attribuer cette enceinte à Narmer n’est pas sans soulever des objections. Tout d’abord, l'enceinte est trop grande, sa superficie étant en effet plus large que l’ensemble des trois enceintes attribuées a Hor-Aha, alors que la tombe d'Hor-Aha est beaucoup plus grande que la tombe de Narmer. Pour toutes les enceintes de la Ire dynastie clairement identifiées, il existe une corrélation approximative entre la taille de la tombe et la taille de l'enceinte. Associer « l’enceinte des ânes » avec Narmer violerait cette corrélation. Hor-Aha et Djer restent donc les seules propriétaires possibles. Étant donné que le complexe funéraire de Hor-Aha a déjà été bien identifié, L. Bestock a donc proposé que « l’enceinte des ânes » devrait peut-être être intégré dans le complexe construit par Djer. Toutefois, cette identification pose des problèmes (Bestock 2009, p. 102-104). Bestock (2009, p. 104) conclut que « l'interprétation et l'attribution de « l’enceinte aux ânes » restent spéculatives ». Cependant, il existe deux arguments supplémentaires pour attribuer cette enceinte à Narmer : tout d'abord, elle se situe là où l'on s'attendrait à trouver l'enceinte funéraire de Narmer - immédiatement à côté de celle attribuée à Hor-Aha. Deuxièmement, toutes les tombes de la Ire dynastie ont des tombes secondaires pour des humains, à l'exception de celles de Narmer, et toutes les enceintes attribuées à la Ire dynastie, à l'exception de « l’enceinte aux ânes », ont des tombes secondaires pour humains. Mais ni la tombe de Narmer ni « l’enceinte aux ânes » ne sont associées à de tombes secondaires pour humains. Le manque de chambres subsidiaires humaines sur les deux sites semble important. Il est également possible que Narmer ait eu une grande enceinte funéraire précisément parce que sa tombe était de petites dimensions (Dreyer 1998, p. 19 ; Bestock 2009, p. 103 n.1). En attendant de trouver un objet portant le nom de Narmer dans cette enceinte, toute conclusion doit rester provisoire. Toutefois, d’après les arguments proposés précédemment, il semble logique d’associer « l’enceinte aux ânes » avec le complexe funéraire de Narmer.
  14. De ces inscriptions, vingt-neuf sont controversées ou incertaines. Elles comprennent les exemples uniques de Coptos, En Besor, Tell el-Farkhan, Gebel Tjauti, Lahav et Kharga Oasis, ainsi que les deux inscriptions de Buto et Tel Ma'ahaz. Toutes les inscriptions sont incluses dans le Narmer Catalog (qui peut être consulté à www.narmer.org), qui comprend une bibliographie complète pour chaque inscription. Plusieurs sources traitent d'un nombre important d'inscriptions. Ce sont : la base de données de Early Dynastic Inscriptions, Kaplony 1963, Kaplony 1964, Kaiser & Dreyer 1982, Kahl 1994, van den Brink 1996, van den Brink 2001, Jiménez-Serrano Los primeros reyes y la unificación de Egipto, p. 372-373, Table 9, Jiménez-Serrano 2007 et Pätznick 2009. Anđelković 1995 traite des inscriptions de Narmer retrouvées en terre de Canaan dans le contexte spécifique des relations entre Canaan et l'Égypte et fournit les descriptions des sites dans lesquels elles ont été trouvées.

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