Nadir Dendoune

Nadir Dendoune, né le à Saint-Denis, est journaliste et écrivain australo-franco-algérien. Il est l'auteur d’Un tocard sur le toit du monde (2010) adapté au cinéma sous le titre de L'Ascension porté par l'acteur Ahmed Sylla.

Nadir Dendoune
Naissance
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
Nationalité Française
Algérie
Australienne
Profession Journaliste
Autres activités Écrivain
Médias
Pays France
Presse écrite Le Courrier de l'Atlas

Biographie

Nadir Dendoune nait en Seine-Saint-Denis en 1972 de parents algériens[1]. Son père, Mohand Dendoune, arrive en France métropolitaine en 1950, et s'y installe définitivement en 1957 avec son épouse Messaouda et leurs deux premières filles. À L'Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la famille vit d'abord dans un bidonville, avant de déménager dans un logement social de la cité Maurice-Thorez en 1968[2].

Le , sans aucune expérience en alpinisme, il atteint le sommet de l'Everest, devenant par la même occasion le premier Franco-Algérien à atteindre le toit du monde[2]. Il raconte son périple dans un livre qui est adapté au cinéma par Ludovic Bernard en 2017, L'Ascension[3], avec Ahmed Sylla jouant son rôle[4].

Dans un livre autobiographique, Nos rêves de pauvres (2017), il met au centre de son récit ses parents à qui il rend hommage. C'est une photo de son père ajustant sa cravate, prise par Jérôme Bonnet, qui est utilisée en couverture. D'ailleurs, une fresque de l'artiste Vince, représentant Mohand Dendoune avec l'inscription Chibani vieillard », en arabe maghrébin), est visible sur une façade porte de Châtillon, à Malakoff[5].

En 2018, il réalise le documentaire Des figues en avril pour rendre hommage à sa mère, Messaouda Dendoune[6], octogénaire discrète en exil[7], qui apprend à vivre seule depuis que son mari, malade (décédé en 2019), a été placé dans une maison médicalisée. Le titre du documentaire fait référence à la surprise de sa mère de voir les figues pousser en avril en Australie. Après avoir vu ce documentaire, Maïwenn proposera à Messaouda Dendoune de jouer dans son film ADN (2020)[8].

Engagements

SIDA

En , il s'envole pour l'Australie afin d'effectuer un périple à bicyclette de trois mois, long de 3 000 kilomètres. Séduit par le pays, il retourne à Sydney l'année suivante. Il y reste jusqu'en 2001 et y obtient la nationalité australienne[9]. En septembre de la même année, il repart sur les routes pour un tour du monde à vélo contre le SIDA, en solo, parrainé par la Croix-Rouge australienne[2].

Pacifisme

Nadir Dendoune revendique ses combats pacifistes. En , il s'envole pour Bagdad, où il est bouclier humain[10] pour dénoncer la guerre d'Irak voulue par les États-Unis. En , en reportage en Irak où il était accrédité par Le Monde diplomatique[11], il est arrêté et conduit à la prison centrale de Bagdad par les autorités irakiennes, tandis qu'il prenait en photo une usine de traitement d'eau à Dora (sud de Bagdad). En possession d'un visa de presse, il effectuait des reportages pour Le Monde diplomatique ainsi que des chroniques pour le site Internet du Courrier de l’Atlas. Il est libéré le , après 23 jours de détention.

Il milite pour les droits du peuple palestinien et souhaite combattre les amalgames entre la politique israélienne et les juifs. En 2004, dans le sillage de la Seconde Intifada, et en qualité d'éducateur dans la maison de quartier de sa ville d'origine de l'Ile-Saint-Denis, il organise des rencontres entre jeunes juifs et jeunes musulmans français[12]. Le , il est invité à l'émission Le Grand Journal de Canal+ consacré à la disparition récente d'alpinistes en Himalaya. Il y porte un t-shirt sur lequel est inscrit « Palestine » ainsi qu'une inscription en arabe. Selon lui, il aurait été victime d'une censure par la chaîne de télévision[13]. Le rédacteur en chef de l'émission Nicolas Escoulan contestera cette version[13].

Journée sans immigrés

En 2010, il est l'un des trois organisateurs de la « Journée sans immigrés », qui invite toute personne se sentant une « histoire commune avec l’histoire migratoire du pays » à cesser de travailler et de consommer, le but étant de lutter contre la xénophobie[14].

Publications

  • Journal de guerre d'un pacifiste, Cfd, 2005 (ISBN 2950932762)
  • Lettre ouverte à un fils d'immigré, Danger Public, 2007 (ISBN 235123135X)
  • Un tocard sur le toit du monde, JC Lattès, 2010 (ISBN 9782709634373)
  • Nos rêves de pauvres, JC Lattès, 2017 (ISBN 9782709643870)

Filmographie

  • 2010 : Palestine
  • 2016 : L'Affaire Salah Hamouri
  • 2018 : Des figues en Avril

Notes et références

  1. Adlène Meddi, « Nadir Dendoune : « Il fallait mettre à l'écran ce témoignage rare » », sur Le Point, (consulté le )
  2. Cédric Mathiot, « Bleu, blanc, rage », liberation.fr, (consulté le )
  3. Christophe Lehousse, « Nadir Dendoune : Des cités aux cimes », seinesaintdenis.fr, (consulté le )
  4. « L'Ile-Saint-Denis : « Le Tocard sur le toit du monde » devient un film », leparisien.fr, (consulté le )
  5. Rachid Laïreche, « A Malakoff, une fresque qui raconte l'histoire oubliée des « chibanis » », liberation.fr, (consulté le )
  6. « Des figues en avril », sur film-documentaire.fr,
  7. Mediapart, « Messaouda Dendoune, l'exil des pauvres », sur YouTube,
  8. Carole Sterlé, « L’Ile-Saint-Denis : à 83 ans, Messaouda va tourner avec Maïwenn », sur leparisien.fr,
  9. Fabrice Drouzy, « Je ne savais pas grimper, ça les a un peu énervés », liberation.fr, (consulté le )
  10. Aurélie Delmas, « Nadir Dendoune, journaliste, et prisonnier à Bagdad », 20minutes.fr, (consulté le )
  11. Alain Gresh, « Liberté pour Nadir Dendoune ! », mondediplo.net, (consulté le )
  12. Victor Dixmier, « Huit jeunes musulmans à la synagogue », Le Parisien, (lire en ligne).
  13. Dendoune Nadir, « J'étais au "Grand Journal" de Canal Plus : mon t-shirt Palestine, trop gênant ? » sur Le Nouvel Observateur,
  14. Chloé Leprince, Ils ont lancé la Journée sans immigrés sur le coin d’une table, lesinrocks.com, 25 février 2010

Liens externes

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