Nadia Calviño
Nadia María Calviño Santamaría (/ˈnaðja maˈɾia kalˈβiɲo sãn̪tamaˈɾia/) est une femme politique et haute fonctionnaire espagnole née le à La Corogne.
Nadia Calviño | |
Nadia Calviño en janvier 2020. | |
Fonctions | |
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Première vice-présidente du gouvernement espagnol | |
En fonction depuis le (2 mois et 2 jours) |
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Président du gouvernement | Pedro Sánchez |
Gouvernement | Sánchez II |
Prédécesseur | Carmen Calvo |
Ministre des Affaires économiques et de la Transformation numérique[alpha 1] | |
En fonction depuis le (3 ans, 3 mois et 7 jours) |
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Président du gouvernement | Pedro Sánchez |
Gouvernement | Sánchez I et II |
Prédécesseur | Román Escolano |
Deuxième vice-présidente du gouvernement espagnol | |
– (3 mois et 11 jours) |
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Président du gouvernement | Pedro Sánchez |
Gouvernement | Sánchez II |
Prédécesseur | Pablo Iglesias |
Successeur | Teresa Ribera |
Troisième vice-présidente du gouvernement espagnol | |
– (1 an, 2 mois et 18 jours) |
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Président du gouvernement | Pedro Sánchez |
Gouvernement | Sánchez II |
Prédécesseur | Manuel Chaves (indirectement) |
Successeur | Yolanda Díaz |
Biographie | |
Nom de naissance | Nadia María Calviño Santamaría |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | La Corogne (Espagne) |
Nationalité | espagnole |
Parti politique | Indépendante |
Diplômée de | Complutense UNED |
Profession | économiste de l'État |
Résidence | Madrid (Espagne) |
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Ministres de l'Économie d'Espagne Vice-présidents du gouvernement d'Espagne |
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Diplômée en droit de l'université complutense, elle y enseigne entre et . Elle intègre ensuite l'administration du ministère de l'Économie et des Finances, ayant réussi le concours d'économiste de l'État. Elle se spécialise dans la lutte contre les monopoles.
En , Pedro Solbes la nomme directrice générale de la Concurrence. Elle travaille ainsi sur le livre blanc du système financier puis sur l'offre publique d'achat de Gas Natural sur Endesa.
Elle rejoint deux ans plus tard les services de la Commission européenne, aux côtés de Neelie Kroes. Elle est alors la plus jeune directrice générale adjointe de l'institution. Elle passe sous l'autorité de Michel Barnier en et travaille sur le projet d'Union bancaire. Elle y devient en directrice générale du Budget, où elle établit le cadre financier du budget -. Elle est la fonctionnaire espagnole exerçant les plus hautes responsabilités au sein de l'institution.
En , elle est nommée ministre de l'Économie et des Entreprises par Pedro Sánchez.
Biographie
Jeunesse
Nadia María Calviño Santamaría[1] naît à La Corogne le [2].
Elle est la fille de José María Calviño, avocat né à Pontevedra en . La famille déménage peu après sa naissance à Madrid, où son père a été recruté par la Radiotelevisión Española (RTVE)[2],[3]. Il est désigné au conseil d'administration en , puis directeur général deux ans plus tard, sur décision du vice-président du gouvernement Alfonso Guerra[3].
Elle est au centre d'une polémique — alimentée par l'Alliance populaire (AP) et le journal ABC — en . Elle est filmée en train de voter lors du référendum sur le maintien dans l'OTAN, bien qu'elle n'ait que 17 ans et six mois[2]. Peu après, son père se trouve relevé de ses fonctions, sur décision de Felipe González[4].
Débuts universitaires
Elle commence à travailler en comme consultante économique dans plusieurs cabinets d'avocats, puis en tant qu'interprète. Deux ans plus tard, elle obtient une licence en sciences économiques à la prestigieuse université complutense de Madrid (UCM). Elle y devient professeur associée en politique économique et système financier[5],[2].
Économiste de l'État
Elle réussit en le concours du corps supérieur des techniciens commerciaux et économistes de l'État (TECO), auquel elle se prépare avec l'aide du futur ministre de l'Économie Román Escolano[6],[2]. Elle est nommée peu après chef de service à la direction de l'Analyse du Marché du travail et des Prix de la direction générale des Prévisions et de la Conjoncture du ministère de l'Économie et des Finances[7].
Ascension
Elle entame ensuite son ascension. D'abord responsable de la lutte anti-fraude au service de la Protection de la concurrence en , elle est désignée deux ans plus tard directrice adjointe des Analyses macro-économiques et des Prévisions au sein de la direction générale de la Politique économique, puis chef de cabinet du directeur général de la Politique commerciale et des Investissements étrangers en [7].
Elle accède en aux fonctions de directrice adjointe des Affaires juridiques du service de la Protection de la concurrence. En , elle devient directrice adjointe des Fusions/Acquisitions. Elle est parallèlement diplômée en droit de l'université nationale d'enseignement à distance (UNED)[7],[8]. Elle travaille alors sous l'autorité du secrétaire d'État à l'Économie Luis de Guindos, futur ministre de l'Économie[9].
Directrice générale de la Concurrence
En , le nouveau ministre de l'Économie et des Finances Pedro Solbes la choisit comme directrice générale de la Protection de la concurrence[8].
Elle participe en à la présentation du livre blanc sur la réforme du système financier, aux côtés de Solbes et du secrétaire d'État à l'Économie David Vegara, qui propose la création de la Commission nationale de la concurrence (CNC)[10]. Le livre blanc aboutit, deux ans plus tard, à l'adoption par les Cortes Generales de la loi relative à la protection de la concurrence (LDC)[11].
Après l'annonce de l'offre publique d'achat (OPA) de Gas Natural sur Endesa, Solbes la charge de rédiger l'avis du gouvernement et lui donne des instructions précises pour qu'elle réforme le cadre réglementaire du secteur de l'énergie. L'objectif poursuivi est alors de modifier la législation pour que l'opération soit conforme à la réglementation, et qu'elle apparaisse bonne pour les consommateurs[12].
La Commission national de l'énergie (CNE) valide l'opération financière sous conditions en , tandis que le Tribunal de protection de la concurrence (TDC) s'y oppose . Un mois plus tard, le conseil des ministres la valide l'OPA, lui aussi sous conditions[13],[14],[15]. Finalement, Endesa sera acheté par un consortium entre Enel et Acciona un an plus tard[16].
La numéro deux de Kroes puis Barnier
Elle quitte en la haute fonction publique espagnole pour rejoindre l'administration de la Commission européenne. Elle est initialement directrice générale adjointe des Fusions et de la Protection de la concurrence à la direction générale de la Concurrence (DG COMP), étant à 38 ans la plus jeune directrice générale adjointe de l'institution[17]. Sa nomination intervient alors qu'elle est l'interlocutrice choisie par l'exécutif espagnol pour discuter avec la commissaire européenne Neelie Kroes — qui la recrute — les éléments relevant du droit communautaire de l'OPA de Gas Natural[18]. Son départ du ministère était déjà pressenti, mais pour occuper le poste de déléguée commerciale de l'ambassade d'Espagne à Paris[19].
Elle est nommée en directrice générale adjointe des Services financiers à la direction générale du Marché intérieur et des Services[8]. Aux côtés de Michel Barnier, elle travaille sur les avant-projets d'Union bancaire et de Mécanisme de résolution unique, conséquence de la crise de la dette dans la zone euro[20]. En , du fait de ses bonnes relations avec Luis de Guindos, son nom est cité — avec celui d'Elvira Rodríguez — pour prendre la présidence d'une nouvelle autorité indépendante de régulation qui fusionnerait la Commission nationale de l'énergie, la Commission nationale des télécommunications, la Commission nationale du secteur postal et le Conseil d'État des Médias audiovisuels[21].
Directrice générale du Budget
En , elle prend le poste de directrice générale du Budget (DG BUDG)[7]. Elle est ainsi la fonctionnaire de nationalité espagnole occupant les plus hautes fonctions[22]. Elle travaille principalement avec Kristalina Gueorguieva, puis Günther Oettinger. Ayant autorité sur cinq directions et 450 fonctionnaires, elle établit avec ses services le cadrage financier du budget européen pour la période entre les années et [23].
Ministre de l'Économie
Le , la presse révèle que Nadia Calviño sera nommée ministre de l'Économie et des Entreprises au sein du gouvernement minoritaire du socialiste Pedro Sánchez[4]. Son nom avait été évoqué par Ciudadanos pour le poste de gouverneur de la Banque d'Espagne[24]. Sa désignation est perçue comme un message de tranquillité, de rigueur et de stabilité envoyé par Sánchez aux autorités européennes[22]. C'est l'ancien secrétaire général du PSOE puis commissaire européen à la Concurrence Joaquín Almunia qui a suggéré la désignation de Calviño — avec qui il a travaillé à la Commission européenne — à Sánchez[2]. Peu avant sa désignation, elle était citée avec l'ancien ministre Jordi Sevilla et l'ex-secrétaire d'État David Vegara comme potentielle titulaire du ministère responsable de la politique économique[25]. Proche du Parti socialiste, elle n'en est pas membre[26].
Elle présente alors un profil social-libéral, plus technique que politique et très europhile[27]. De fait, elle détonne avec le principal conseiller économique de Sánchez, le secrétaire à la Politique économique du PSOE Manu Escudero, qui promeut une forme de revenu de base pour les plus défavorisés, la création d'une banque publique et une fiscalité spécifique sur les activités bancaires pour financer les pensions de retraite[9].
Prenant ses fonctions deux jours plus tard, elle juge que le nouvel exécutif propose « un programme modernisateur, féministe et européen ». Elle rend hommage à son prédécesseur Román Escolano, qu'elle présente comme son ami, rappelant qu'il l'a aidée à préparer son concours, et le salue pour avoir « pris une décision difficile et courageuse de par son engagement avec l'Espagne », en référence à sa démission de la Banque européenne d'investissement (BEI) pour intégrer l'exécutif moins de trois mois plus tôt[28].
Le nouveau président du gouvernement lui confie la présidence de la commission déléguée des Affaires économiques, faisant d'elle la coordonnatrice de la politique économique du cabinet. Depuis , cette responsabilité relevait directement du chef de l'exécutif. De plus, le bureau économique du président du gouvernement (OEPG) est supprimé au profit d'une simple direction générale, Sánchez cherchant à éviter les frictions ayant existé entre les directeurs de l'OEPG et les ministres de l'Économie lors des mandats de ses prédécesseurs[29].
Elle présente en juin 2020 sa candidature pour la présidence de l'Eurogroupe après le renoncement de Mário Centeno à concourir pour un second mandat[30].
Elle s'oppose au sein du gouvernement à la ministre du Travail Yolanda Díaz, notamment sur la question de l’augmentation du salaire minimum, souhaitée par celle-ci[31].
Notes
- Ministre de l'Économie et des Entreprises jusqu'au 13 janvier 2020.
Références
- (es) « Nadia Calviño, nueva ministra de Economía », Europa Press, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « El 'pecadiño' de juventud de Nadia Calviño, la ministra estrella que vino de Europa », El Mundo, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « La nueva ministra de Economía Nadia Calviño es hija del primer director de TVE del PSOE », OK Diario, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « La nueva ministra de Economía será Nadia Calviño, alta funcionaria en la CE », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) Nueva Economía Forum, « Nadia Calviño », sur nuevaeconomiaforum.org (consulté le ).
- (es) « Nadia Calviño: tenacidad y currículo a partes iguales », La Voz de Galicia, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Commission européenne, « CV Calviño Nadia », sur ec.europa.eu (consulté le ).
- (es) « La funcionaria europea Nadia Calviño será la nueva ministra de Economía », Economía de Mallorca, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Sánchez arrincona a su gurú económico y ficha en Bruselas a Nadia Calviño », ESDiario, (lire en ligne, consulté le ).
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- (es) « La CNE aprueba la OPA de Gas Natural sobre Endesa con cinco votos a favor y tres en contra », El Mundo, (lire en ligne, consulté le ).
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- (es) « El Gobierno aprueba con condiciones la OPA de Gas Natural "por el interés de los ciudadanos" », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- « L'OPA d'Enel et Acciona sur Endesa validée sous condition », Challenges, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « New budget DG at European Commission », Politico Europe, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « La directora de Competencia del Ministerio de Economía se va a Bruselas como mano derecha de Neelie Kroes », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Nadia Calviño: coruñesa de cuna, tecnócrata de vocación », Economía Digital, (lire en ligne, consulté le ).
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- (es) « Nadia Calviño, Jordi Sevilla y David Vegara, favoritos para dirigir la economía en el Gobierno de Sánchez », El Español, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « El ‘fichaje’ de Calviño acerca a Sánchez a Bruselas y le aleja de Podemos », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
- « Espagne. Nadia Calviño, la caution européenne du gouvernement Sánchez », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Calviño, una ministra de Economía y Empresas muy humana que consoló a Escolano », El Español, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) « Calviño coordinará la política económica de todo el Gobierno », El País, (lire en ligne, consulté le ).
- Grégoire Lory, « Une présidente ou un président de l’Eurogroupe ? », Euronews, (lire en ligne, consulté le )
- « L’Espagne prépare une nouvelle hausse du salaire minimum », Le Monde.fr, (lire en ligne)
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
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