NGC 1277

NGC 1277 est une galaxie lenticulaire située dans la constellation de Persée à environ 231 millions d'années-lumière de la Voie lactée. Elle a été découverte par l'astronome irlandais Lawrence Parsons en 1875[6].

NGC 1277

La galaxie lenticulaire NGC 1277
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Persée
Ascension droite (α) 03h 19m 51,5s[1]
Déclinaison (δ) 41° 34 25
Magnitude apparente (V) 13,6 [2]
14,7 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 12,05 mag/am2 [3]
Dimensions apparentes (V) 0,8 × 0,3 [2]
Décalage vers le rouge +0,016898 ± 0,000093[1]
Angle de position 92°[2]

Localisation dans la constellation : Persée

Astrométrie
Vitesse radiale 5 066 ± 28 km/s [4]
Distance 70,8 ± 5,2 Mpc (231 millions d'a.l.) [5]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie lenticulaire
Type de galaxie S0/a [6]
Masse ~ 120 milliards de masses solaires[7] M
Dimensions 54 000 a.l.[8]
Découverte
Découvreur(s) Lawrence Parsons [6]
Date 4 décembre 1875 [6]
Désignation(s) Perseus A
PGC 12434
MCG 7-7-64
CGCG 540-104 [2]
Liste des galaxies lenticulaires

Des mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 56,875 ± 6,793 Mpc (186 millions d'a.l.) [9], ce qui est à l'extérieur des distances calculées en employant la valeur du décalage[5].

Des étoiles très anciennes

On dit de la galaxie NGC 1277 que c'est un reliquat de l'enfance de l'Univers parce que ses étoiles se sont formées sur une période d'environ 100 millions d'années, il y a de cela 12 milliards d'années alors que l'Univers était âgé de moins de 2 milliards d'années. Après cette période d'intense formation d'étoiles, à un taux environ mille fois plus élevé que celui de la Voie lactée, le processus de naissance des étoiles s'est éteint, laissant NGC 1277 avec des étoiles dont la métallicité élevée nous indique qu'elles sont plus vieilles d'environ 7 milliards d'années que le Soleil[10],[11].

Le trou noir supermassif de NGC 1277

NGC 1277 recèle en son centre un trou noir supermassif d'environ 17 milliards de masses solaires[12], soit de l'ordre de 14 % de l'ensemble de la galaxie et de 59 % de la masse du bulbe galactique, alors que la valeur typique pour un trou noir supermassif est plutôt de l'ordre de 0,1 % de la masse du bulbe de la galaxie hôte[7],[13].

Une telle masse pose cependant problème dans le cadre des théories actuelles décrivant la formation et l'évolution des galaxies : celles-ci indiquent en effet que les trous noirs supermassifs qu'elles abritent cessent de grossir lorsque l'accrétion de la matière environnante génère un rayonnement dont l'intensité s'oppose à la chute des gaz vers le centre des galaxies, aboutissant à des trous noirs supermassifs représentant environ 0,1 % de la masse des galaxies observées ; une masse de 14 % suppose que ce mécanisme régulateur hypothétique n'a pas fonctionné dans le cas de la galaxie NGC 1277.
Ceci est d'autant plus surprenant que l'âge estimé des étoiles composant cette galaxie, qui peut être évalué à l'aide de techniques de spectroscopie à partir du spectre électromagnétique de l'objet, se situe autour de 12 milliards d'années, sans que l'environnement ou la morphologie de la galaxie ne laisse supposer d'événement ancien violent tel qu'une collision ou une fusion de galaxies susceptible d'avoir perturbé les premiers stades de son évolution.
Il reste à déterminer si le trou noir supermassif de NGC 1277 est un cas unique ou bien si de tels objets représentant une fraction significative de la masse totale de leur galaxie hôte sont bien représentés dans l'Univers. L'échantillon qui a permis d'établir empiriquement la masse typique des trous noirs supermassifs à 0,1 % de la masse de la galaxie ne contient que soixante-dix cas, environ, et ce sont peut-être déjà cinq galaxies identifiées dont le trou noir central serait bien plus massif que cette valeur typique, tel que celui de la galaxie NGC 4486B qui représenterait environ 11 % de la masse totale de cet objet[7].

NGC 1277 par le télescope spatial Hubble.

Groupe de NGC 1275

NGC 1277 fait partie du groupe de NGC 1275 qui compte au moins 48 membres dont NGC 1224, NGC 1267, NGC 1270, NGC 1273, NGC 1275, NGC 1279, IC 288, IC 294, IC 310 et IC 312[14]. Le groupe de NGC 1275 fait partie de l'amas de Persée (Abell 426).

Notes et références

  1. (en) « NASA/IPAC Extragalactic Database », Resultats pour NGC 1277 (consulté le )
  2. « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke» sur le site ProfWeb, NGC 1200 à 1299 »
  3. La brillance de surface (S) se calcule à partir de la magnitude apparente (m) et de la surface de la galaxie selon l'équation
  4. On obtient la vitesse de récession d'une galaxie à l'aide de l'équation v = z×c, où z est le décalage vers le rouge (redshift) et c la vitesse de la lumière. L'incertitude relative de la vitesse Δv/v est égale à celle de z étant donné la grande précision de c.
  5. On obtient la distance qui nous sépare d'une galaxie à l'aide de la loi de Hubble : v = Hod, où Ho est la constante de Hubble (70±5 (km/s)/Mpc) . L'incertitude relative Δd/d sur la distance est égale à la somme des incertitudes relatives de la vitesse et de Ho.
  6. (en) « Site du professeur C. Seligman » (consulté le )
  7. (en) Remco C. E. van den Bosch, Karl Gebhardt, Kayhan Gültekin, Glenn van de Ven, Arjen van der Wel et Jonelle L. Walsh, « An over-massive black hole in the compact lenticular galaxy NGC 1277 », Nature, vol. 491, , p. 729-731 (lire en ligne) DOI:10.1038/nature11592
  8. On obtient le diamètre d'une galaxie par le produit de la distance qui nous en sépare et de l'angle, exprimé en radian, de sa plus grande dimension.
  9. « Your NED Search Results », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  10. (en-US) Christopher Crockett, « Relic of early universe found nearby », Science News,
  11. (en-US) « Discovery of a "Relic" Galaxy, Frozen in Time », National Astronomical Observatory of Japan,
  12. Un trou noir hors norme découvert dans une galaxie lointaine, article du site lemonde.fr publié le 28 novembre 2012.
  13. (en) « Giant black hole could upset galaxy evolution models », Institut Max-Planck (consulté le )
  14. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1, , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G)

Articles connexes

Liens externes

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