Musée national étrusque de la villa Giulia

Le Musée national étrusque de la villa Giulia (en italien, Museo Nazionale Etrusco di Villa Giulia) est un musée de Rome consacré aux civilisations étrusque et falisque. C'est le plus grand musée étrusque du monde.

Pour les articles homonymes, voir Villa Giulia.

Il se trouve à la villa Giulia, située dans le quartier Pinciano, résidence papale d'été, construite sous le pontificat du pape Jules III. Il rassemble des objets issus de fouilles menées durant près d'un siècle dans l'Étrurie méridionale, parmi lesquels les plus connus sont l'Apollon de Véies, le centaure de Vulci, les lamelles d'or de Pyrgi et un exemplaire du Sarcophage des Époux.

Le musée

Historique

La création du musée se rattache au programme établi par Felice Barnabei à la fin des années 1880 : son idée est d'établir un « profil archéologique » de la région grâce à des fouilles méthodiques reposant sur des études topographiques, ainsi qu'une étude systématique des objets mis au jour et leur présentation au public. Les premiers objets à rejoindre les collections proviennent des fouilles de Civita Castellana, ancienne Falerii, capitale des Falisques.

À l'origine, la villa Giulia n'est censée être qu'un lieu de stockage temporaire des matériaux. En 1889, le Musée national romain est créé. Il est divisé en deux sections : « urbaine » et « extra-urbaine », suivant l'origine du matériel archéologique. La section urbaine est implantée dans les Thermes de Dioclétien, tandis que la seconde est maintenue à la villa Giulia, dont les collections de s'enrichissent des découvertes faites dans le Latium (Gabies, Colli Albani, puis Palestrina), l'Étrurie (Cerveteri et Véies), puis l'Ombrie (Todi, Terni). Alors que le programme de Barnabei prévoyait la présentation d'objets de toutes les civilisations s'étant succédé dans la région de Rome, le musée se consacre finalement à la civilisation étrusque, recevant son nom officiel de « musée national étrusque ».

Collections

Les premières salles du musée sont organisées selon un double principe : topographique et chronologique.

  • Vulci (salles 1 à 5) : Centaure de Vulci, en nenfro VIe siècle av. J.-C., provenant de la nécropole de Poggio Maremma ; urnes funéraires biconiques ou en forme de huttes ; vases en bucchero et vases grecs de haute qualité, importés d'Attique.
  • Bisenzio (salle 6) : chariot funéraire en bronze provenant de la nécropole d'Olmo Bello.
  • Véies (salle 7) : Apollon de Véies, en terre cuite polychrome, élément d'un groupe représentant l'affrontement entre Héraclès et Apollon pour la biche de Cérynie ; tête d'Hermès issue du sanctuaire de Portonaccio
  • Cerveteri (salles 8 à 10) : sarcophage dit « des Époux » ; sarcophage orientalisant dit « des Lions « ; mobilier funéraire de la civilisation de Villanova ; céramiques grecques, dont un groupe d'hydries de Caéré ; aryballe Poupé.
  • Falerii (salles 28 à 31) : statue d'Apollon en terre cuite issue du sanctuaire de Scasato ; rhyton en forme de tête de chien du Peintre de Brygos.
  • Alatri (salle 32) : reconstitution grandeur nature d'un temple italico-étrusque.
  • Palestrina, ancienne Préneste (salle 34) : mobilier funéraire issu des tombes Barberini, Bernardini, Castellani et Galeassi (fin du VIIIe siècle av. J.-C. et première moitié du VIIe siècle av. J.-C.)
  • Ombrie (salle 35) : matériel funéraire issu de tombes de femmes (bijoux) et de guerriers (objets de banquet, céramiques grecques, casque de cérémonie en bronze damasquiné).

Le musée comprend également une section épigraphique (antichambre et salle 11), qui abrite notamment les lamelles d'or de Pyrgi, parmi les plus anciennes inscriptions connues de l'Italie pré-romaine.

La villa Giulia a également reçu des collections privées : celle d'Augusto Castellani (it), la collection Cima-Pesciotti et le fonds du musée Kircher, fondé en 1651 par le jésuite Athanasius Kircher et « nationalisé » après la proclamation du royaume d'Italie. Parmi les objets les plus connus figurent une série de miroirs en bronze et surtout la ciste Ficoroni, un coffre de mariage en bronze incisé, représentant le concours de boxe organisé par le roi Amycos, un épisode du mythe des Argonautes. Dernièrement, le musée a reçu un célèbre vase de la céramique grecque antique à figures rouges, le cratère d'Euphronios, qui était exposé au Metropolitan Museum of Art de New York jusqu'en 2008.

Dans la nuit du 30 au 31 mars 2013, le musée est victime d'un vol aux fumigènes[1] : y sont dérobés des bijoux étrusques en or de la collection Castellani.

Galerie

Informations pratiques

Raccontastoria

En 2012, dans le but de promouvoir le merchandising culturel de plusieurs musées italiens avec des projets en papier recyclé, les designers Laura Fiaschi et Gabriele Pardi s'inspirent des collections du musée pour créer une série de cahiers – nommée Raccontastoria - en forme de cratères et d'amphores, capables de se transformer en petits objets tridimensionnels, lorsque le cahier est ouvert. Cette série de cahiers est destinée aux visiteurs du musée.

  • Le musée est ouvert jusqu'à 19 h 30, sauf le lundi[2].

Voir aussi

Bibliographie

  • Anna Maria Sgubini Moretti (éd.), The Villa Giulia National Etruscan Museum, L'Erma et Ingegneria per la Cultura, Rome, 2001 (ISBN 88-8265-012-X)

Notes et références

Liens externes

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