Musée de la chimie

Le musée de la chimie, situé à Jarrie, en Isère, est un musée communal retraçant l'histoire, les techniques et les applications de la chimie, cœur du patrimoine industriel local.

Le musée se trouve dans le même bâtiment qui abrite la mairie de Jarrie, autrefois propriété de la famille de gantiers Jouvin, en particulier dans le parc du Clos Jouvin, créé vers 1880 par l'architecte paysagiste Gabriel Luizet, réalisateur de plusieurs parcs reconnus monuments historiques[2].

Histoire

Dès 1915, Grenoble et ses alentours développent l'industrie chimique du chlore pour répondre à l'utilisation allemande du gaz de combat pendant la Première Guerre mondiale. L'industrie chimique nécessite à son tour de développer les voies de communication, le réseau électrique et la métallurgie : il commence l'exploitation des mines de sel gemme d'Hauterives, la construction et l'utilisation des saumoducs qui arrivent jusqu'aux industries grenobloises, lesquelles transforment le sel en chlore, hydrogène et soude par électrolyse[3].

Jarrie prospère avec ses usines jusqu'au premier choc pétrolier de 1973 ; pour ce pôle chimique français, c'est alors le début d'un lent déclin[4].

L'« Association des amis du musée de la chimie » est créée en 1982 par des anciens salariés et par René Romano, Roger Bayle (maire de Jarrie) et Péchiney Ugine Kuhlmann (directeur de l'usine). En 1986, l'association contribue à la fondation du musée, qui ouvre ses portes dans les 300 m2 des caves de la demeure Jouvin en 1987[4]. Le musée possède les échantillons de borures métalliques réalisés en 1929 par le professeur Lucien Andrieux, futur directeur de l'Institut d'électrochimie et d'électrométallurgie au sein de l'Institut polytechnique de Grenoble[5].

Dans les années 2000, le musée est rescénarisé à l'initiative de l'assistante de conservation Caroline Guérin[4]. L'association est municipalisée en 2007[6]. Après une fermeture de 18 mois pour travaux, le musée de la chimie a rouvert ses portes le .

Expositions

Intérieur du musée.

La visite guidée, qui dure 1 h 30 environ, est conduite la plupart du temps par d'anciens chimistes des « Amis du Musée ». Une partie de la visite se développe dans le parc paysagé du Clos Jouvin.

L'exposition présente les sujets[4] :

  • évolution de la chimie de l’Antiquité au XXe siècle ;
  • essor des plateformes chimiques de Pont-de-Claix et de Jarrie (et l'arrivée de grands groupes en XXe siècle) ;
  • la chimie du XXIe siècle (et les applications domestiques de l’industrie chimique aujourd'hui, notamment dans la fabrication de matériaux innovants).

Le public est invité à observer les réactions chimiques, à comprendre la pile à combustible, a découvrir le secret de la fabrication des pierres synthétiques (saphirs, rubis, etc.) et le rôle du chlore dans divers processus (par exemple dans la production du zirconium qui est au cœur des centrales nucléaires), aussi bien qu'à comprendre le fonctionnement des appareils parmi lesquels on remarque la maquette d’une colonne à distiller de m de hauteur.

Des expériences sont proposées au public scolaire, pour apprendre en laboratoire et en façon ludique les réactions chimiques et l'électrolyse en particulier.

Après avoir traité du sujet de la transition énergétique (2019-2020), le musée de la chimie inaugure une nouvelle exposition qui questionne notre quotidien :"Quand la chimie nous éclaire".(18/09/2021 au 20/12/2023). L'exposition est conçue comme une vaste expérience plongeant le visiteur dans une enquête sur la lumière et plus particulièrement sur son utilisation dans le domaine de l'éclairage. Pour nous éclairer, nous avons, au cours de l'histoire, utilisé la bougie, la lampe à pétrole , la lampe à incandescence... aujourd'hui, les technologies d'éclairage sont nombreuses et nous pouvons nous retrouver démunis devant le choix qui nous est proposé en magasin : lampe halogène, tube "néon", ampoule fluo-compacte, ampoule à led blanc chaud ou froid ... En plus de leur fonction première, ces technologies doivent répondre aux enjeux écologiques du moment en termes de durée de vie, de consommation d'énergie et de disponibilité de ressources. Autant d'enjeux auxquels la chimie doit répondre !

Médiation scientifique

Le musée de la chimie propose des ateliers scientifiques pour le jeune public. En lien avec l'exposition permanente ou les expositions temporaires, Karine Godot de l'association Sciences et Malice intervient fréquemment au musée de la chimie. Voici quelques-uns des thèmes abordés avec les jeunes dès 7 ans lors des samedis en famille ou pendant les vacances :

  • Chimiste en herbe ! (changements d’état, séparation, réactions chimiques simples)
  • Électricité (sources d’énergie, productions, utilisations en lien avec la chimie)
  • Le sel, la chimie de la vie (les utilisations du sel dans notre quotidien)
  • Code H2O  (changements d’état, tension superficielle, pollution…)
  • La chimie se met en bulles ! (savon, tensio-actifs)
  • Enquête à Chimyville (acide-base)
  • Poids et mesures au service de la chimie (volume, masse, densité)
  • Les enjeux de la chimie verte (développement durable)
  • Cristallographie (structures cristallines, arbre à cristaux)

Notes et références

  1. [PDF] pro.isere-tourisme.com
  2. Base Mérimée. Patrimoine architectural > Auteur(s) : Luizet Gabriel.
  3. Dépliant Musée de la chimie, sur le site officiel de la commune de Jarrie (consulté le 2 aout 2014).
  4. Richard Juillet, « Le musée de la Chimie », sur www.isere-magazine.fr, Conseil Général de l'Isère,
  5. ledauphine.com du 20 juin 2010, À la découverte des borures du professeur Andrieux.
  6. Association des Amis du Musée de la Chimie sur le site de la Fédération Française des Sociétés d'Amis de Musées

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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