Musée de l'Artillerie

Le musée de l'Artillerie est un musée militaire, labellisé musée de France, situé à Draguignan (Var), qui à travers ses collections de canons, munitions, armes individuelles, uniformes et ses reconstitutions, retrace l'évolution technique et tactique de l'artillerie française du Moyen Âge jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. L'entrée est gratuite.

Objet

Le musée de l'Artillerie conserve, restaure, étudie et enrichit le patrimoine historique et culturel de l'artillerie, composé de collections d'art, de sciences, de techniques et de traditions. Il administre les collections dont il est dépositaire et participe à la formation morale des artilleurs en développant notamment l'esprit de corps. Son action contribue au développement des liens armée-nation au travers d'actions éducatives visant particulièrement le jeune public.

À travers ses collections actuelles, le musée retrace l'évolution technique et tactique de l'artillerie française de ses origines jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, met en évidence les progrès techniques et leur influence sur l'art de la guerre. Cependant tel un musée de société, il accorde une certaine place à l'homme artilleur en présentant essentiellement les grands hommes et les inventeurs, il reflète les évolutions conduites dans l'artillerie parallèlement aux capacités nouvelles offertes par les avancées technologiques et industrielles, notamment pendant les XIXe et XXe siècles.

En outre, le musée rend un hommage aux artilleurs français tombés au champ d'honneur. Il abrite un mémorial où sont gravés les noms des batailles inscrits en lettres d'or sur les étendards des régiments ; certains de ces étendards, de régiments dissous, y sont conservés. Il contribue ainsi à entretenir la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour la France et fait partager leurs valeurs civiques et patriotiques.

Collections

Le musée de l'Artillerie de Draguignan.

Le musée présente une importante collection de canons anciens et modernes, de munitions et de reconstitutions ainsi que des uniformes et des armes individuelles. Couvrant quinze siècles d'histoire, il développe plus particulièrement la période 1870 à 1950.

Parmi les objets remarquables, le musée conserve un canon classique de 1739, un affût Gribeauval d'époque ou encore le prototype fabriqué en 1896 portant le numéro 6 du canon de 75 modèle 1897.

Historique du musée

L'installation du musée de l'Artillerie à Draguignan s'inscrit dans un long cycle de transformations.

Les monarques français ont très tôt voulu conserver des armes rares ou techniquement remarquables.

Sous Louis XIV, un premier conservatoire des armes françaises est créé en 1685 à Paris par Louis de Crevant, duc d'Humières, Grand maître de l'artillerie, dans un double but : didactique pour la formation des artilleurs, technique pour l'amélioration des connaissances du temps.

En 1796, le comité de l'artillerie obtient du Directoire le rassemblement des collections du Grand Maître et des collections des arsenaux de province à Saint-Thomas d'Aquin à Paris. Cette institution est la première forme du musée de l'Artillerie qui déménage à l'hôtel des Invalides où il devient, en 1905, le musée de l'Armée.

Parallèlement, après 1870, la Troisième République dote l'école d'artillerie de Fontainebleau d'un conservatoire qui s'enrichit jusqu'à sa disparition en 1940 au début de l'Occupation.

Par la suite les collections ont suivi dans les garnisons occupées successivement par l'École de l'artillerie à Idar-Oberstein (Allemagne) jusqu'aux années 1950 puis, après un court séjour à Mourmelon, à Châlons-sur-Marne.

Lorsque l'École de l'artillerie est transférée de Châlons-sur-Marne (aujourd'hui Châlons-en-Champagne) à Draguignan en 1976, la création d'un véritable musée est décidée à partir des collections dispersées, sous l'impulsion et le soutien actif d'artilleurs « anciens » ayant en particulier séjourné à Idar-Oberstein.

Concrètement, il s'agit d'utiliser et de mettre en valeur les collections citées, complétées par des matériels du musée de l'Armée mis en dépôt à l'École de l'artillerie. À ces fins, le général-inspecteur de l'artillerie mandate alors une commission ad hoc pour réfléchir aux besoins de l'artillerie en termes d'aide à la formation. Selon les conclusions et préconisations de ce groupe de travail, il est décidé d'exposer dans un bâtiment, initialement voué à l'enseignement tactique autour de plans en relief, des collections ainsi réunies pour en faire un fonds pédagogique sur l'histoire de l'artillerie et du canon. La mission de réalisation de cet ensemble est confiée au colonel Giaume[1].

Dans les années qui ont suivi (1978-1981), le commandement de l'école et l'inspection de l'artillerie obtiennent l'autorisation d'appeler l'ensemble « musée du Canon et des Artilleurs ».

L'espace Philippe Dentinger porte le nom du concepteur du musée rénové, le lieutenant-colonel Dentinger (1951-2012), spécialiste HAWK.

Le musée est inauguré le .

Ce n'est qu'en 2000 que le musée reçoit l'appellation officielle de « musée de l'Artillerie » ; une inscription au fronton du bâtiment est alors réalisée[2].

Le musée est actuellement rattaché sur un plan administratif à l'École de l'artillerie de Draguignan et subordonné au général commandant l'école (autorité de tutelle). Par ailleurs, ses actions culturelles sont coordonnées par la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) du ministère de la Défense et la Délégation au patrimoine de l'armée de Terre (DelPAT). Au quotidien, il est dirigé par un conservateur compétent sur le plan technique.

Le musée de l'artillerie reçoit le label musée de France par décret du [3].

Actions spécifiques et partenariats

Dans le cadre de sa politique d'ouverture vers le grand public, de nombreuses expositions temporaires sont organisées ainsi que des journées d'études et des conférences. Le musée est aussi ouvert aux grandes occasions culturelles (Journées européennes du patrimoine, Nuit des musées, etc.)

Un projet de rénovation-extension est en cours de réalisation pour un meilleur accueil du public et afin d'étendre les collections jusqu'au début des années 1990  en correspondance avec la fin de la guerre froide  selon un projet élaboré par un conseil scientifique du musée de l'Artillerie, composé d'anciens officiers généraux d'artillerie, d'historiens civils et militaires, d'universitaires et du conservateur du musée de l'Armée chargé de l'artillerie.

Toutes les activités culturelles sont l'occasion d'établir un partenariat avec les collectivités territoriales du département du Var et de la région PACA. Un partenariat est aussi établi avec le ministère de l'Éducation nationale grâce notamment à un professeur référent qui est chargé d'élaborer les dossiers pédagogiques.

Association des amis du musée de l'Artillerie à Draguignan (AMAD)

Simultanément à l'ouverture du musée, en 1982, le colonel Giaume, en sa qualité de premier conservateur, crée, dans le cadre de la loi du , l'association de soutien au musée, dénommée Association des amis du musée du Canon et des Artilleurs (AMCA) en 1993 sur les propositions du président qui a succédé au colonel Giaume, le général Michel Robert[4], puis l'Association de amis du musée de l'Artillerie à Draguignan (AMAD) le , suivant ainsi le changement d'appellation du musée.

En 2004, le général René Gangloff[4] en prend à son tour la présidence.

Cette association s'implique dans le développement du musée ainsi que dans la gestion de projets, l'organisation régulière de conférences et l'ouverture des collections au public, sans oublier la publication d'un bulletin historique de l'artillerie de grande qualité et l'information vers un public de plus en plus large grâce à la réalisation de sites Internet.

Un comité de suivi-coordination et de pilotage est créé afin de procéder courant 2011 à la rénovation et à l'extension du musée.

Fréquentation

Chiffres de fréquentation 2006-2017[5]
Année Entrées gratuites
2006 18 172
2007 19 827
2008 18 134
2009 19 006
2010 17 493
2011 20 250
2012 20 420
2013 6 771
2014 21 421
2015 14 281
2016 21 124
2017 13 346

Le musée est totalement gratuit.

Notes et références

  1. Cet officier, alors en retraite, était un ancien de la campagne d'Italie.
  2. Décision du CEMAT du .
  3. Journal officiel, .
  4. Général de division (2s).
  5. « Fréquentation des Musées de France », sur data.culture.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Bulletin de l'Association des Amis du Musée de l'Artillerie de Draguignan (liste en ligne).
  • Association des amis du musée de l'artillerie de Draguignan, Le Petit Journal de l'Exposition (ISSN 1269-357X) :

Articles connexes

Liens externes

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