Musée de l'Éphèbe

Le musée de l'Éphèbe est un musée situé au Cap d'Agde (commune d'Agde), dans le département de l'Hérault en France. Il est le seul musée de France consacré à l'archéologie sous-marine et subaquatique[réf. nécessaire].

Description

Le musée a été construit en 1984 par l'architecte Jean Le Couteur (par ailleurs architecte de la station du Cap d'Agde), autour d’une ancienne ferme du XVIIIe siècle, le mas de la Clape.

Il existait déjà une présentation d'objets archéologiques trouvés dans la mer ou le fleuve (amphores, ancres, céramiques…) au Musée Agathois Jules Baudou ou dans l'ancien évêché de la ville. Mais en 1964 fut découvert dans le fleuve Hérault, au pied de la cité antique, une pièce hors norme, un bronze hellénistique à l’effigie d’Alexandre le Grand, dit l’Éphèbe d'Agde (IIe siècle av. J.-C.)[2]. Afin de recevoir en dépôt cette œuvre emblématique (qui appartient à l’État), la Ville d'Agde dut s'engager à la demande du Ministère de la Culture à construire un nouvel équipement muséographique. Ce qui fut fait sur le site de la station du Cap d'Agde, construite à partir des années 70 dans le cadre de la Mission interministérielle dite Mission Racine.

Jusque là exposée au musée du Louvre[3], la statue de l'Éphèbe fut installée dans son musée au mois de mai 1987.

Le musée a reçu le label « musée de France » en 2002.

Collections

Elles comprennent près de 3 000 objets et lots, issus de fouilles et prospections archéologiques ou de découvertes fortuites[4]. Reflétant la position géographique d'Agde à la croisée des eaux, tous les objets sont issus de la mer, du fleuve ou de l'étang de Thau. Ils ont été collectés dès le début des années 60 dans un environnement géographique proche, et mis en dépôt par le DRASSM, l'Etat étant propriétaire des collections.

Les collections s'échelonnent de la fin de l'âge du bronze (10e s. av. J.C.) jusqu'au premier tiers du 19e s (épave de la corvette Le Rhône, échouée en 1836). Bien que le musée ait l'image d'un musée d'Antiquité, il est en fait un musée diachronique, couvrant une très large période chronologique et touchant des réalités historiques très variées telles que l'habitat, le commerce, l'architecture navale, les objets d'art... Cette large portée historique fait son originalité au sein des musées archéologiques d'Occitanie, souvent spécialisés.

Les collections du musée s'enrichissent au gré des fouilles et des dépôts.

Depuis 2019, le Musée expose une partie du mobilier issu de la fouille de l'épave de la Jeanne-Elisabeth (1755).

La visite du musée comprend :

  • le département moderne : céramiques, armement de la flotte royale et cargaisons d'épaves du XVIe au XIXe siècle ;
  • le département antique : le commerce maritime (amphores, vaisselle, fragment d'épave), la cité grecque et le bateau antique (architecture navale, ancres, vie à bord), une mosaïque du Ier siècle av. J.-C. illustrant une scène de la mythologie gréco-romaine, « le jugement de Marsyas »[5] ;
  • le département des bronzes : l'Éphèbe d'Agde, bronze hellénistique découvert dans le lit de l'Hérault en 1964, daté du IIe siècle avant notre ère ; un trépied en bronze étrusque (Ve siècle av. J.-C.), une aile de victoire et des pièces exceptionnelles découvertes récemment : deux statues romaines (Cupidon et un jeune garçon vêtu d'une tunique romaine et susceptible de représenter Césarion[6]) datées entre le Ier siècle avant et le Ier siècle de notre ère[7]  ; importante section de protohistoire : site de La Motte[8] (habitat de l'âge du bronze) ; bronzes du site de Rochelongue (découverte 1964 A. Bouscaras)[9].

Expositions

Le Musée organise des expositions temporaires. Les plus marquantes ont été celles consacrées à l'Antiquité Égyptienne : "La gloire d'Alexandrie" en 1998[10] (190 000 visiteurs) ; "Egypte, vision d'éternité" en 1999[11] (178 000 visiteurs). Ces expositions "phares" qui ont mobilisé d'importants moyens ont fortement contribué au rayonnement du Musée ainsi qu'à forger son image de musée de l'Antiquité.

Depuis Octobre 2019 se tient une exposition consacrée à un brick suédois ayant fait naufrage au large de Maguelone en 1755, le Jeanne Elisabeth[12]. Intitulée "Fortune à bord ! Chronique de la Jeanne-Elisabeth", elle vient faire le bilan de 12 années d'études et de fouilles menées sur cette épave par le DRASSM.



Galerie

Notes et références

  1. [PDF]Veille Info Tourisme, p. 123, consulté le 16 août 2010
  2. Collectif, sous la direction d'Odile Bérard-Azzouz, De l'Ephèbe à l'Alexandre d'Agde, Agde, Musée de l’Éphèbe et d'archéologie sous-marine, , 80 p. (ISBN 978-2-9541190-0-7)
  3. Recherche d'images dans Google
  4. Collectif, sous la direction d'Odile Bérard-Azzouz, Musée de l'Éphèbe, Agde, Ville d'Agde, , 160 p.
  5. [PDF] L’emblema d’Apollon et Maysyas (Cap d'Agde) : étude iconographique et technique – analyses des matériaux, page 3/12, publié le par Véronique Blanc-Bijon (avec la collaboration d'Yvan Coquinot) sur le site de l'Archive ouverte pluridisciplinaire HAL (consulté le 12 avril 2019)
  6. « Les deux statues d’enfant en bronze (Cap d’Adge) : étude iconographique et technique », INHA (« Actes de colloques »), (lire en ligne)
  7. Luc Long, « L’épave des Riches Dunes à Marseillan : autopsie d’un contexte archéologique sous-marin encore mystérieux », sur journals.openedition.org, (consulté le )
  8. Le site de la Motte à Adge (Hérault), mise à jour le sur le site l'Archéologie des Sociétés Méditerranéennes (ASM) (consulté le 12 avril 2019)
  9. Jean Gasco, Christian Tourette et Gwendoline Borja, « À propos du dépôt de bronze launacien de Rochelongue (Agde, Hérault) », publié sur le site OpenEdition (consulté le 12 avril 2019)
  10. Collectif, La gloire d'Alexandrie, Ville d'Agde, , 112 p.
  11. Collectif, Egypte vision d'éternité, Agde, , 144 p.
  12. « La Jeanne-Elisabeth (Hérault) », sur Archéologie sous-marine (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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