Musée d'archéologie et d'histoire du Mans

Le Musée d'archéologie et d'histoire du Maine, ou officiellement Musée Jean-Claude-Boulard Carré Plantagenêt[1], est un musée situé dans la ville du Mans, dans le quartier Saint-Nicolas, proche du secteur centre. Entièrement restauré et réaménagé par l'architecte Bernard Althabegoity, il a été officiellement inauguré le et a été ouvert au public le jour suivant.

L'émail Plantagenêt, l'une des œuvres conservées au Musée Carré Plantagenêt

Histoire

1799-1940

Le Mans a été l'une des premières villes de France à obtenir un musée après la révolution. Il ouvre et est visitable gratuitement dès le . Il est installé dans les galeries de l'abbaye de la Couture, accueillant aujourd'hui la préfecture de la Sarthe. La majeure partie de la collection est celle du maréchal de Tessé, un émigré expatrié en Suisse pendant la Révolution. Le 28 novembre 1799, ce sont 16 tableaux que la ville du Mans reçoit en dépôt. L'action est rondement menée par François-Yves Besnard, président du Directoire de la Sarthe et ancien curé constitutionnel. On récupère également nombre de richesses des édifices religieux de la ville comme l'argenterie de Saint-Pierre-la-Cour ou les tableaux de l'abbaye Saint-Vincent. Mais certains objets disparaissent pourtant à jamais. Le musée du Mans est officiellement fondé le . Le premier préfet du Mans, Louis-Marie Auvray décide de faire appel au naturaliste Louis Maulny pour classer les œuvres. Ce dernier est obligé de travailler avec le nouveau curé constitutionnel de la paroisse du Pré: André-Pierre Le Dru, qui avait été nommé conservateur du dépôt le . Louis Maulny est une grande figure de la culture picturale du Mans car c'est lui qui a identifié l'émail de Geoffroy Plantagenêt. Il a étonnamment réussi à conserver cette œuvre qui aurait pu brûler ou être fondue dans un creuset bouillant allumé par des révolutionnaires. Lorsque, le , les bibliothèques sont supprimées, les travaux des précédents conservateurs sont confiés à Pierre Renouard, ancien prêtre. Personnage étonnant, il n'hésite pas à éprouver la solidité des saints de Solesmes en les faisant passer à la scie et à la tanière. En 1816, la dénomination du musée est changée en Muséum et Cabinet d'Histoire Naturelle. C'est alors que Renouard est relevé de ses fonctions, notamment car il abîme et détruit beaucoup d'œuvres. Jean-Antoine Daudin le remplace. Mourant en 1832 à 84 ans, il laisse derrière lui un désordre relativement important. Cependant, il fut apprécié et reconnu de son temps, comme le prouve son statut de président de société des arts et inspecteur des antiquités du Mans.

Le , son remplaçant, Narcisse Desportes, entre en poste. Il meurt en 1856 sans avoir vraiment apporté de grandes nouveautés au musée, se contentant de l'administratif. Il ne semble jamais s'être soucié de faire acheminer de nouvelles œuvres, ni même de s'occuper des besoins matériels. C'est son neveu qui reprend sa suite. Charles Dugasseau, peintre également, se désintéresse des œuvres scientifiques. Il réussit à obtenir un ensemble de primitifs italiens avec pour base la collection d'Evariste Fouret qu'il n'aura qu'avec difficulté. Après lui, ce seront de nombreux peintres qui seront au service ou aux commandes du musée. Louis Basse, maire du Mans durant 9 années, s'entourera d'Anjubault, bibliothécaire, de l'archéologue théologien Tournesac ou encore du médecin chef psychiatre Etoc-Demazy. De 1885 à 1888 se succèdent Delaunay puis Veron-Faré. Dès le , un peintre du nom de Henri Vallée prend l'administration en main. Il la dirigera pendant trente ans. Au fil des années, les collections s'enrichissent, mais l'absence d'un naturaliste pour la collection des histoires naturelles est grandement ressenti. Lorsqu'une nouvelle collection arrive, elle est envoyée à l'hôtel Coindron. L'entrepôt dure et la collection finira comme pitance pour les insectes avant d'être brûlée. Le ministre des Beaux-Arts lui-même nomme Louis Monziès, professeur de dessin au collège Sainte-Croix, au poste de conservateur. Le dernier peintre conservateur est Arsène Le Feuvre. Il entre en poste en 1932 et y reste jusqu'en 1936. Il restera connu pour la fameuse publicité des savons Cadum, datant tout de même de 1912. En même temps que son acceptation de la charge de conservateur, il laisse le bureau de maire du Mans vide. Il sera remplacé par Félix Geneslay.

Le musée d'archéologie du Mans est supprimé en 1940 et la plupart des œuvres sont alors entreposées au musée de Tessé, dans la réserve, ou bien au musée d'Allonnes en exposition.

Le Carré Plantagenêt

Le bâtiment

Le site retenu est celui de l'ancienne imprimerie Monnoyer, juste en face du palais des Comtes du Maine, sur l'emplacement où s'élevait un couvent au Moyen Âge. La construction du bâtiment coûte un peu plus d'un million d'euros et son aménagement, environ 20,2 millions d'euros. Le musée, pensé par l'architecte Bernard Althabegoïty, dispose de 3 360 m2 d'espace, dont 1 400 m2 sont consacrés à la présentation des collections permanentes et 300 m2 aux expositions temporaires. L'espace possède un auditorium de 120 places où se côtoient vieilles pierres et techniques de pointe. Il est inauguré le .

Collections

Le musée se compose de cinq parties distinctes comprenant, œuvres, collections permanentes et maquettes explicatives correspondant aux cinq époques suivantes :

Le trésor des Sablons, le suaire de Saint-Bertrand, l'émail Plantagenêt et le trésor d'argenterie de Coëffort comptent parmi les pièces les plus importantes. Une salle abrite six gisants, dont quatre proviennent de l'ancienne abbaye d'Étival-en-Charnie.

Accessibilité

Le carré Plantagenêt est accessible à la station Jacobins - Quinconces de la ligne T2 du tramway du Mans.

Notes et références

  1. « Le Carré Plantagenêt », Depuis juin 2019, le musée s'appelle officiellement « Musée Jean-Claude-Boulard Carré Plantagenêt » en hommage au passionné d'histoire qu'était J.-C. Boulard, maire de la ville de 2001 à 2018., sur Ville du Mans (consulté le )

Bibliographie

  • La vie mancelle et sarthoise, no 402,

Lien externe

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